Citations sur Nains, tome 6 : Jorun de la Forge (14)
L’illusion est ce qui nous permet de survivre aux autres. L’illusion du bonheur... L’illusion du partage… L’illusion de liberté… Sans elles, il ne reste qu’une réalité froide, dénuée de tout attrait, de toute chaleur…
Depuis toujours, chaque fois que le peuple nain avait été menacé, un héros s'était levé dans l'adversité et la souffrance pour accomplir l'impossible...Telle avait été la destinée de Redwin de la Forge, fils d'Ulrog, mon père.
-Et t'attarde pas trop longtemps sur la fille du graisseux qui fait la tambouille si tu veux pas qu'il t'enfonce la caboche.
-Avec quoi ? Sa louche ?
-Te marre pas, petit. Je l'ai vu défoncer le crâne d'un ogre en maraude avec cette même louche. Si j'étais toi, je me méfierais.
Déjà, je savais que renoncer, c'était mourir un peu.
Un jour, le seigneur Brum m’a dit que la liberté, c’était d’être capable d’assumer les conséquences de ses choix, que tout le reste n’était que discutailles stériles. Mais quelle liberté nous reste-t-il si nos propres choix sont conditionnés par d’émotions sur lesquelles nous n’avons aucune emprise ?
Je me sentais vieux, presque usé, si je n’avais pas été un nain, sans doute aurais-je abandonné. J’aurais pris une dernière goulée d’air et je me serais laissé couler… Mais la douceur du renoncement n’est pas pour les fils d’Yjdad. Nous, nous avons le chagrin mauvais et le désespoir violent.
Chaque fois que j'ouvrais la bouche pour lui dire combien j'étais désolé, les mots me restaient bloqués en travers du gosier. Et comme lui-même ne semblait pas plus disposé à la discutaille, seuls les pets de nos montures égayaient notre longue chevauchée.
-Prends cette lame, Orss. Celle-ci ne se brisera pas.
-Elle a un nom?
-Je suis forgeron, pas gratte-plume.
-Je vais l'appeler "Dent dure".
-Tu peux même l'appeler "Broute-minette" si ça te chante, tant que tu protèges mon joufflu...
Mes cicatrices, elles resteraient à vie. Celles qui sillonnaient ma chair, mais également celles qui ne se voyaient pas. Il est des cicatrices plus intimes, plus ardentes, qu'aucun soigneur ne pourra jamais apaiser...
En tuant sa femme, ils avaient tué la seule chose qui les protégeait de sa folie.