Belladonna

Signa est la future héritière d'une somme colossale, mais doit attendre ses 20 ans pour hériter. Entre-temps des membres de sa famille l'accueillent ici et là, mais elle ne reste jamais assez longtemps car ils meurent tous un à un. Un jour, suite au décès d'une tante accro au jeu, un oncle par alliance la recueille dans son manoir. La jeune fille découvre vite que la maladie de sa jeune cousine Bliss n'est rien d'autre qu'un empoisonnement, et le tueur semble très proche de la famille.

Terriblement ennuyeux et plat. Il y avait de la matière pourtant : mystère, style sombre à la gothique, incorporant du fantastique, une jeune fille avec des pouvoirs, la Mort personnifiée, un crime à résoudre, des fantômes, etc… Dommage, du potentiel gâché à cause d'une une histoire vide.
En un mot : décevant. Vraiment, je trouve que tout le tintamarre fait autour de ce livre n'est pas justifié.

Déjà, il y a beaucoup de questions sans réponses et qui ne semblent intéresser personne dans ce bouquin, même pas l'héroïne. Pourtant il y a de quoi se questionner tout le long. Qui a empoisonné sa mère ? Qui est le père ? (Il semble qu'il est mort.) A-t-il été empoisonné ? Pourquoi ?

Autre chose insupportable : répétition de mots à outrance qui sont devenus intolérables au fur et à mesure de ma lecture : 27 fois le mot scone (elle bouffe que ça on dirait) et 28 fois puzzle (pour faire genre c'est une détective, pff).
Répétition de ses « gaffes » : elle glisse, elle est sur le point de tomber, elle trébuche, etc. Et à chaque fois un homme (Sylas) la rattrape. Je déteste les empotées, pire : les empotées en détresse. Ça ne sert à rien ce genre « d'action ». A la rigueur ça peut arriver 1 fois ou 2, mais là c'est clairement des moments inutiles pour remplir du vide.

Ajoutez à cela des incohérences : elle est une fille forte (répond à la Mort dont tout le monde a peur, sort espionner les gens ou farfouiller dans la maison, critique le fait qu'il n'y est pas de femme au club,…) mais est toujours secourue telle une demoiselle en détresse. Autre incohérence : l'ange de la mort est censé lui donner des leçons pour lui apprendre à utiliser ses pouvoirs or, il n'y aura aucune leçon, juste du bla bla ou du olé olé. D'ailleurs, il dit souvent être très occupé, mais il passe son temps auprès d'elle et fait tout pour l'aider. Mec, t'as pas du taff ?
Signa répète sans cesse qu'elle suit les étiquettes du livre de la parfaite lady légué par sa mère, mais elle ne les applique pas vraiment. Par exemple, pour qu'elle arrête de se goinfrer, une jeune aristocrate a dû lui arracher l'assiette des mains lors d'un tea-time car Signa bouffait tout comme une morfale. Dans la vraie vie, c'est déjà très limite de se comporter comme ça. D'ailleurs, sa mère semble être tout sauf une lady d'après ce qu'on lui raconte sur cette dernière, donc d'où sort ce bouquin d'étiquettes ?
Il y en a encore plein d'autres, mais je m'arrêtais là car trop long.

Pour résumer : le style est plat, les personnages fades, le worldbuidling inexistant, l'héroïne agaçante et arrogante, sa malédiction dont elle se plaint surtout au début n'en est pas une (les gens meurent, mais c'est comme ça la vie ok ?) et les révélations finales à mourir d'ennui.

Je pense que l'écrivain est partie en freestyle, genre mode écrivain jardinier (sans plan, qui écrit selon les inspirations). Jusqu'ici rien de bien grave, mais on sent qu'arrivée au dénouement, elle jette des idées ci et là pour avoir une réponse aux interrogations décousues qu'elle a placé au fur et à mesure du remplissage de son histoire (mobile du crime, mobile de la vente du club, identité du meurtrier, identité de Sylas,…).

Bref, des révélations qui se veulent choquantes avec un effet wouaw, mais ça se sent que ça n'a été trouvé qu'à la dernière minute car elles sont totalement bancales. Ce ratage complet aurait pu être évité si elle avait rebossé derrière (la faute va aussi à l'éditeur).