- Moi aussi, je me suis cogné la tete sur une pierre en tombant.(Susan)
- Pauvre pierre, murmura Dianne.
- Je t'ai entendu ! s'écria Susan.
- Ah oui? repartit Dianne d'une voix doucereuse en lui lancant un regard venimeux.
...elle avait connu une nuit merveilleuse. La plus belle de toute son existence. Ils s'étaient rendus à son appartement, et il l'avait portée dans l'escalier. Puis, une fois dans sa chambre, il l'avait déshabillée et, avant de se dévêtir lui-même, lui avait demandé si c'était bien ce qu'elle désirait...
Ensuite il l'avait embrassée et, jusqu'à la fin de ses jours, Sabrina se rappellerait le contact fiévreux, brûlant, exigeant de ses mains et de ses lèvres sur son corps. Elle se souviendrait à tout jamais de son odeur, de sa peau, du grain de beauté au creux de son dos...
Elle était pour sa part très jeune — elle venait de fêter son vingt-deuxième anniversaire — et avait publié son premier roman quand elle était encore en première au lycée. A la parution du second, elle était en terminale. Si bien que, désormais, alors qu'elle sortait tout juste de Harvard, elle était déjà un auteur expérimenté avec quatre livres sur le marché. On la considérait comme un génie et ses admirateurs étaient légion. Des écrivains plus âgés avaient tendance à lui envier ce succès aussi ahurissant que précoce, d'autant qu'elle semblait l'avoir obtenu sans trop d'efforts. Sabrina, elle, lui enviait surtout son assurance. Elle aurait donné n'importe quoi pour posséder une telle maîtrise. Cependant, elle sentait que la jeune fille avait eu une enfance difficile, que sa vie avait été marquée par un événement qui lui avait justement donné cette rage de se battre et de gagner.
Parce qu'il était bon au lit; et elle devait bien admettre qu'il était effectivement un amant remarquable — du fait de sa grande expérience. Parce que tout le monde, y compris elle, avait besoin d'amour de temps à autre et que, étant candide et prude dans l'âme, en digne fille de la campagne, elle était lente à nouer le genre de relations intimes que Brett était prêt à lui offrir.
Tous avaient accepté son invitation sans rechigner, prêts à jouer le jeu. Certains pour le plaisir, d'autres pour se faire de la publicité.
lIl fallait qu'il revienne d'abord; elle désirait lui faire l'amour, se montrer avec lui passionnée et excitante, lui prouver une fois de plus qu'il ne pouvait exister sans elle. Elle lui dirait qu'elle avait besoin de lui, lui rappellerait pourquoi il l'avait épousée. Elle savait le rendre heureux, le faire rire, et elle était sacrément bonne au lit, même si elle avait pris un amant parce qu'elle ne supportait plus le regard que Jon avait parfois, quand il lui arrivait de penser à quelqu'un d'autre.