Citations sur Une enquête d'Hippolyte Salvignac, tome 6 : Les Noyés des.. (11)
Ils s'étaient régalés : un pâté truffé du Périgord, un clin d'oeil à leur escapade un an plus tôt dans la vallée de la Vézère, en entrée, suivi du gratin accompagné d'une salade et, pour finir, une solide portion de saint-nectaire, le tout arrosé d'un gaillac plutôt corsé.
Il opta pour un bourgogne, un mercurey du millésime 1905.
Mais elle ne me fera pas changer d'avis : donner le droit de vote à toutes les femmes serait un danger pour la démocratie.
À midi, ce serait une tourte aux anguilles accompagnée simplement d'une salade, puisqu'il fallait parer au plus pressé. En revanche, pour le soir, il aurait davantage le temps de cuisiner. En conséquence, il avait acheté un jarret de porc qu'il comptait laisser mijoter avec des oignons, des carottes et des lentilles.
Sûrement un Polak, lui aussi. À part des saucisses et du chou, ça doit rien aimer, ces gens-là.
D'aucuns pensent que notre régime conduit inexorablement à un affaissement moral de la nation, soi-disant parce que la démocratie véhiculeraient des idées incompatibles avec l'ordre, la discipline, la hiérarchie, l'esprit de sacrifice dont auraient besoin nos armées. Ce sont des imbéciles. Napoléon III avait instauré une dictature. Son armée s'est battre à plate couture en 1870 !
Léopoldine avait décidé de faire un plat de saison, venu tout droit de sa Hongrie natale : un goulasch. La viande abondamment assaisonnée de paprika mijotait depuis deux heures déjà sur un coin de la cuisinière à charbon.
Il décida de passer le temps en préparant le jarret de porc acheté le matin. Il commença à cuire la viande dans une marmite. Puis il pela et decoupa l'oignon et les carottes. Quand l'eau commença à bouillir, il la retira du feu, rinça le jarret et nettoya la marmite. Puis il la remit sur le feu. Il fît revenir oignon et carottes dans un peu de saindoux, rajouta les lentilles et la viande, sala et recouvrit d'eau le tout. Il n' y avait plus qu'à attendre trois quarts d'heure environ, en surveillant de temps en temps la cuisson.
Le chauffeur de Lerouet tourna à gauche, coupant la route à un fiacre dont le cocher se répandit en injures, aussi sonores que variées. Le taxi crut nécessaire de répondre, même si son "Ta gueule, pov' collignon ! Va bouffer ta rosse " ne risquait pas d'être entendu dans le brouhaha de la rue.
C'est quoi le style 1900 ? Des courbes, des volutes, des sinuosités, des spirales. On veut masquer la technique sous l'apparence de la nature qui n'est que rondeur, souplesse, irrégularités apparentes. Or la science, l'industrie sont basées sur le calcul, la matière dure, cassante, coupante. Tout n'est qu'assemblage. A priori, qu'est-ce qu'un atome ? Une structure géométrique. Notre XXème siècle sera marqué par la confrontation de l'homme avec la matière. Un choc dur, violent, terrible. Il faut nous y préparer. Arrêtons de nous bercer d'illusions avec nos courbes molles et notre style nouille. C'est nous mettre la tête sous un gros oreiller pour ne pas regarder la réalité en face. L'homme doit se penser comme matière dure, brute, comme ingénieur, comme chimiste, qui comprend et maîtrise cette matière...