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Une enquête d'Hippolyte Salvignac tome 4 sur 6
EAN : 9782812927133
294 pages
Editions De Borée (11/03/2021)
3.73/5   26 notes
Résumé :
Paris, printemps 1909.
L'inspecteur Lerouet est confronté à un cadavre anonyme retrouvé poignardé en pleine rue, l'obligeant à faire appel à son vieil ami Hippolyte Salvignac et à Léopoldine, sa compagne, artiste peintre à la sensualité débordante.
Au fil de leurs investigations, ce trio d'enquêteurs exhume un mystérieux complot politique aux ramifications internationales, alors que se multiplient les assassinats dans la communauté des artistes hongr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Début du XXème siècle, 1909, Jules Lerouet, inspecteur des Brigades Mobiles se retrouve confronté à une enquête qui va le mener de Paris jusqu'à Vienne, capitale de l'empire austro-hongrois.
Les Brigades régionales de police mobile ou plus communément appelées Brigades mobiles ont été créées par Clémenceau et sont l'ancêtre de la Police judiciaire française. Lerouet en est membre depuis deux ans et a déjà fait équipe avec Hippolyte Salvignac, antiquaire. C'est donc le quatrième tome de leurs aventures.
Pour la présente enquête, la compagne d'Hippolyte, Léopoldine va leur être d'un grand secours. En effet, elle est d'ascendance hongroise et parle couramment l'allemand. Nous sommes en pleine transition de siècle, et les enjeux géopolitique sont grandement remis en cause. Les nationalismes sont exacerbés, l'antisémitisme est très présent dans tous les pays, l'Alsace et la Lorraine sont sous domination allemande, l'empire austro-hongrois tenu par une main de fer par François-Joseph, se gangrène.
Tout commence par l'assassinat d'un aristocrate hongrois suivi par deux autres membres d'une association regroupant des immigrants hongrois.
Une grande manipulation est à l'oeuvre et nos héros vont s'atteler à la dévoiler au grand jour.
L'occasion aussi, pour l'auteur de nous immerger dans l'Histoire du moment, celle des années précédant la Grande Guerre. Où l'on se rend compte qu'un ancien monde est en train de disparaître. L'art est en pleine transformation, le classicisme faisant place à d'autres mouvements d'art qui rompent avec la tradition aussi bien dans la peinture, que dans la sculpture ou l'architecture.
De plus à travers Hippolyte et Léopoldine, on intègre les milieux artistiques. Léopoldine est une artiste peintre talentueuse, fougueuse et pleine de caractère. Elle veut prouver que les femmes sont aussi capables d'intégrer les plus grands noms de la peinture. Elle prône l'émancipation des femmes ainsi que le droit de vote. Tout cela est sujet à discussions très animées entre elle et son amoureux.
Un bon polar qui nous fait surtout rentrer dans la grande Histoire de l'avant Première guerre mondiale ; avec la mise en place des alliances des grandes puissances et de leurs intérêts mutuels et qui aboutira à la grande déflagration qui dévastera toute une génération et tout un continent.
J'ai aimé découvrir cette époque à travers le style d'écriture de Philippe Grandcoing. Il est très agréable et j'ai découvert une période que je ne connaissais pas outre-mesure. Il est toujours plus facile d'intégrer des connaissances à travers une histoire qui mêle fiction et faits réels.
Très intéressant.
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L'inspecteur Lerouet est convoqué à la morgue. le cadavre d'un homme assassiné a été retrouvé en plein Paris. A priori un individu d'une classe aisée, dont le chapeau recèle un message dans une langue mystérieuse...que Léopoldine, jeune femme peintre et libérée, compagne de son ami antiquaire Hippolyte Salvignac va se faire un plaisir de déchiffrer. Il s'agit en effet du hongrois, langue de ses grand-parents maternels…
L'occasion pour nous de faire connaissance avec la communauté hongroise installée en France et d'un certain groupuscule nationaliste, la Hongrie libre, que Léopoldine va être chargée d'infilter en s'engageant à peindre un tableau d'un style authentiquement magyar…

La Hongrie fait alors partie de l'empire austro-hongrois, la fameuse Cacanie, qui vit alors ses dernières années. Nous sommes en effet en 1909. L'ancien monde est à la veille de disparaitre. L'époque est au changement, la modernité s'installe, les femmes s'émancipent, Clémenceau est aux commandes pour moderniser la police, Paris est une ville cosmopolite, ouverte à l'art nouveau.
Nos trois compères vont terminer leur enquête dans la capitale autrichienne et faire du tourisme entre deux guet-apens. Vienne est la ville des artistes et de la psychanalyse, on y côtoie Klimt, Freud, Egon Schiele, Mahler mais déjà l'antisémitisme pousse nombre d'entre eux à fuir en Amérique.

Un petit détour par la tombe de l'Aiglon, le fils de Napoléon mort à Vienne et la boucle est bouclée. Plus qu'à bondir au Grand Hôtel de Carlsbad...où vient se ressourcer un Clémenceau un peu trop insouciant.
Un très bon roman historique qui se dévore comme un polar et nous entraine dans des révélations historiques inattendues...comme l'ouverture des morgues au grand public au début du siècle dernier. Merci à Babelio et aux éditions De Borée pour cette lecture...et une grande envie de découvrir les autres volumes !
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Prendre le train en marche dans une série où les personnages récurrents ont déjà pris leurs quartiers peut s'avérer un peu gênant mais , dans le cas présent, pas eu le choix puisqu'envoi dans le cadre de Masse Critique. Au passage, je remercie Babelio et les éditions De Borée. Donc il m'a fallu quelques paragraphes pour me familiariser avec Salvignac, notaire devenu antiquaire, sa copine chérie Léopoldine et leur ami Lerouet, policier.

L'histoire prend tout son temps, essaimant quelques cadavres d'origine hongroise au début du roman, nous "baladant" dans les rues de Paris afin de dénouer cet imbroglio meurtrier aux allures de complot . Dans cette Europe du tout début du XXè siècle en plein essor , quelques mouvements nationalistes commencent à éclore , dans une Autriche-Hongrie, double monarchie gouvernée par François-Joseph depuis 1867, favorisant les élites au détriment d'une multitudes de minorités associées ( voir citation). Cet empire sera complété par l'annexion de la Bosnie-Herzégovine en 1908.

Judicieux prétexte pour renifler l'air du temps qui sent la poudre...à canon, qui ne va pas tarder à gronder et la grosse Bertha à se déchainer.
Instructive incursion ( mais trop court séjour à Vienne) dans une région méconnue où va pourtant se jouer le sort du monde.
Quant à l'enquête un peu poussive et nébuleuse, elle n'a eu pour effet que d'amoindrir mon plaisir de lectrice férue de polars historiques .
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La Conspiration Hongroise a été publié par les éditions de Borée le premier trimestre 2021. La plume de Philippe Grandcoing est élaborée sans être précieuse, utilisant un vocabulaire varié et recherché, des tournures de phrases bien construites, conférant au roman son style musical et cultivé inimitable: "Même si Marie, sa vieille cuisinière, n'était plus aussi alerte qu'auparavant, elle continuait à régner sur ses fourneaux, ne transmettant qu'avec parcimonie ses secrets culinaires à la jeune servante qui la secondait désormais. L'élaboration du menu avait fait l'objet d'âpres négociations, le maître des lieux tenant à épater ses convives, tandis que Marie rappelait les impératifs de l'approvisionnement et les contraintes horaires. En définitive, et comme toujours, il était obligé de passer sous les fourches caudines de la domesticité. Mais il prenait sa revanche en choisissant en monarque absolu les vins qui accompagneraient les plats." (Page 56).
Sens de la description: "L'immeuble de Léopoldine donnait sur les toits de Saint-Julien-le -Pauvre et la vue ne s'étendait guère au-delà des immeubles en vis-à-vis, où l'on devinait toute une vie grouillante de locataires plus ou moins miséreux. Mais, si l'on se penchait à l'extérieur  et que l'on regardait vers la droite, on parvenait à voir les deux tours de Notre-Dame écrasant la ligne fragile et irrégulière des toitures, où se mêlaient vieilles tuiles moussues et zincage moderne." (Pages 164-165).
Thèmes: montée des nationalismes, antisémitisme, tout en abordant le sujet de la place des femmes dans une société non encore affranchie de ses préjugés en la matière: "Je comprends ta réaction d'hier soir. On n'a pas encore l'habitude que nos femmes veuillent s'émanciper. Quand je vois Madeleine aussi bien mener sa barque à L'Auberge de la Vierge, je suis admiratif mais aussi un peu jaloux et même inquiet. Que deviendrons-nous si elles finissent par ne plus avoir besoin des hommes?" (Page 85).

Bien qu'il fasse officiellement partie des brigades mobiles, le commissaire Célestin Hennion avait insisté pour que Lerouet vienne en renfort de l'équipe des policiers parisiens dans l'enquête sur le meurtre d'un inconnu, retrouvé poignardé dans le 8e arrondissement, quartier plutôt calme en temps ordinaire. Tout indique que l'homme appartient à une certaine élite de la société: mains soignées, dentition saine, barbe et chevelure taillées avec soin, vêtements réalisés dans des tissus de qualité, sans doute par un tailleur sur mesure, du linge de corps marqué. La police penche pour un riche voyageur.
Peut-être étranger si l'on en croit le curieux message que Lerouet retrouve dissimulé dans le chapeau du mort, rédigé en magyar. D'emblée, ses investigations s'avèrent compliquées: "l'inspecteur savait d'expérience que dans les beaux quartiers on ne coopérait pas guère avec la police, soit par convictions politiques, soit par conventions sociales. Il n'était guère de bon goût de s'abaisser à répondre aux questions d'un enquêteur. D'autant quand il s'agit de vieux noms de l'aristocratie, "la crème du Bottin mondain, où même le chef de la Sûreté ne saurait enquêter.
Or, il s'avère qu'un important visiteur du nom de Jager, attendu par le chef du gouvernement Clémenceau, ne s'est pas présenté à l'heure dite. L'homme se disait détenir des informations concernant une affaire internationale susceptibles d'intéresser le chef du gouvernement au plus haut point. Or, aucun voyageur du nom de Jager n'a été signalé à Paris ces dernières semaines.
C'est alors qu'un autre Hongrois se fait assassiner à coups de couteau! Un lien avec le premier meurtre? Léopoldine, désireuse d'aider Lerouet dans son enquête, décide de jouer les infiltrées afin d'en savoir plus sur les membres de la Hongrie Libre, contre l'avis de Salvignac. Mais la jeune femme n'en a cure!
Considérant l'Autriche comme un ennemi potentiellement capable de renverser le fragile équilibre de l'Europe centrale et de menacer la paix internationale, Clémenceau confie à Salvignac la délicate mission de recueillir le maximum d'informations concernant le milieu Austro-Hongrois parisien, d'en savoir plus sur un éventuel complot international ayant des ramifications jusqu'en France, sans éveiller les soupçons. Les cadavres de Hongrois jonchent la route de Lerouet et de ses acolytes. Les trois amis parviendront-ils à déjouer la terrible menace à temps?
1909. Grâce à une documentation soignée et très précise sans être envahissante, Philippe Grandcoing nous donne une leçon d'histoire éclairante et passionnante sur une période de notre histoire agitée dont il est parfois difficile de saisir tous les tenants et les aboutissants. Au cours de conversations entre les protagonistes, le lecteur pénètre plus avant dans la politique de l'époque, ce qui rend le récit vivant et agréable.
Le +: une bonne connaissance du monde l'art et de la culture, de l'architecture, de la peinture, distillant par endroits des anecdotes, des précisions tel que le leg que le peintre Gustave Moreau fit à l'Etat.
Le ++: les points réguliers sur l'avancée de l'enquête et les indices collectés par Lerouet, Léopoldine et Salvignac.
La Conspiration Hongroise est un roman érudit, truffé de précisions tant historiques que culturelles et politiques harmonieusement intégrées au récit. Une passionnante leçon d'histoire de la situation en Europe quelques années avant la seconde guerre mondiale. Philippe Grandcoing, comme à son habitude, nous offre avec son oeuvre riche et complexe, une lecture intelligente et éclairante de cette période trouble. L'enquête, mettant à profit les dernières innovations en matière d'investigation policière, est tout aussi captivante.
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Je suis en vacances, je lis beaucoup, et je commence déjà à avoir des avis de lecture en retard d'écriture. Ce livre est un tome 4 d'une série, et si je l'ai acquis, c'est parce que le résumé me plaisait. Bien que les personnages aient noué des liens amicaux ou amoureux forts, je n'ai senti aucune gène en avançant dans cette histoire. Oui, il est fait allusion à des affaires passées, mais non, cela ne pose pas de problèmes, les allusions sont suffisamment claires pour comprendre, et éventuellement donner envie de lire les tomes précédents.
Les cadavres anonymes ne sont pas rares. Ce qui l'est est que cet homme, eu égard à ses affaires, semblait assez aisé : il avait même un message sur lui dans une langue inconnue (et google traduction ne pouvait pas encore aider les enquêteurs). Diantre ! L'inspecteur Lerouet, lui, fera appel à Léopoldine, compagne de son ami Hippolyte Salvignac. J'en vois qui hausse les sourcils. Oui, l'on pouvait vivre presque ensemble sans être mariés au début du XXe siècle, je ne dis pas que cela était fréquent, je dis que cela existait. Léopoldine tient cependant à ce que l'on ne sache pas qu'elle a un compagnon – les parents des élèves à qui elle donne des cours de dessin n'apprécieraient pas que cette jeune femme ait des moeurs dissolues. Nanmého ! Il faut être prudent.
Il faut être prudent aussi quand on enquête parce que nos trois enquêteurs (l'officiel, les deux officieux) se retrouveront mêlés à un complot des plus tortueux, le genre de complot qui fait s'arracher les cheveux à celui qui le découvre. Oui, un vrai bon complot, c'est rare, c'est complexe, cela vous faire dire « mais comment cela leur est venu à l'idée ? » Non parce que là, quand on a soulevé le premier complot, en dessous, il y a encore une vraie belle couche de complot ! Nos complotistes actuels, qui bénéficient de toute l'étendue des réseaux sociaux, ne sont pas aussi talentueux que les sympathiques complotistes du début du siècle, qui voulaient mettre un beau bordel en Europe. Et nous, nous savons comment cela est advenu, cinq ans plus tard.
L'auteur nous montre quelques fléaux, toujours présents de nos jours, et quasiment intemporels : le nationalisme et l'antisémitisme. Toujours facile d'accuser l'autre, celui qui n'est pas dans la norme, celui qui ose professer d'autres croyances. J'ai presque failli oublier une bonne grosse dose de misogynie. La liste des choses qu'une femme ne peut pas faire selon les personnages masculins de ce récit est longue comme un jour sans pain. Il a fallu beaucoup de temps pour faire bouger les choses, et il faut se rappeler (toujours utile de le rappeler) que tout n'est pas gagné, quel que soit le domaine (politique ou artistique).
Un auteur que je n'avais jamais lu, des personnages que j'ai aimés rencontrés. Il est probable que je lirai d'autres de leurs enquêtes.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Vous auriez pu constater qu'il existe quelque chose de magique que vous, cartésiens français, ne pouvez comprendre. Allez chez les Juifs et les Ruthènes de Galicie, allez chez les Italiens du Tyrol, visitez les villages saxons de Transylvanie, les petits ports de pêche de Dalmatie, les gros bourgs de Styrie et de Moravie, parcourez les campagnes slovènes. Partout il y aura le portrait de François-Joseph, partout vous y verrez l'aigle noir bicéphale sur fond jaune, partout on y fête l'empereur le 18 août. Et ce dans la société la plus bigarrée, la plus cosmopolite, la plus contrastée qui soit en Europe.
Hyppolyte avait toujours autant de mal à comprendre cette singularité de l'Empire austro-hongrois
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Il se plaisait à fixer sur la pellicule le quotidien des habitants du causse. Il était connu de beaucoup d'entre eux, ce qui lui permettait d'entrer dans l'intimité des fermes. Il photographiait les jeunes bergers conduisant les troupeaux de brebis faméliques, les aïeules s'occupant de la basse-cour, les femmes filant la laine ou plumant la volaille, les patriarches au regard perdu dans leurs souvenirs, les chefs de famille aiguillonnant les bœufs ou réparant quelque outil, les vieux bâtiments menaçant ruine et les intérieurs enfumés. Il pensait qu'il y avait là tout un monde qui risquait de disparaître silencieusement, sans que personne ne songe à en garder une trace, tant il paraissait incongru dans la France du début du XXe siècle.
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C’est la vie et nous devons apprendre à faire avec. Pas seulement la subir mais l’apprivoiser, la maîtrisera autant que faire se peut.
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