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Citations sur Vents contraires (17)

Elle ne gémit pas, ne dit rien, mais les doigts qui s’étaient refermés sur son mamelon droit et le pinçaient hâtèrent peut-être son mouvement suivant, et Juan put deviner, interpréter sans peine les intentions de Charo quand elle changea d’objectif, détacha sa tête de la sienne pour plonger sans aucune transition vers son ventre, et ses lèvres […] parcouraient maintenant toute la longueur de sa bite dressée pour lui donner un plaisir croissant, connu, qu’il pouvait encore contrôler, mais, à certain moment, proche de la fin, il se força à ouvrir les yeux et, dans la pénombre trompeuse de l’obscurité partielle, […] il vit la chevelure noire et luisante qui se répandait sur son jean, il sut alors avec certitude qui il était, qui était Charo…
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Elle le regarda avec le sourire odieux qui voulait dire je sais que tu sais que je sais que tu baises avec d’autres, et tu sais que je sais que tu sais que je baise avec d’autres, et tout baigne, regarde à quel point nous sommes grands, et pervers, et fabuleux, et tout le bon temps que nous nous payons, si bien qu’il eût une envie brusque, brutale, de lui envoyer une beigne en pleine figure.
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Devant ses yeux se profilait un horizon aride et monotone où s'accumulaient à parts égales la lassitude et la nécessité, lassitude d'être toujours indispensable et nécessité de ne jamais pouvoir reconnaître qu'il était las.
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Il ne voulait pas être l’amant de Maribel, il voulait bien autre chose, continuer de la baiser en secret, toutes portes, fenêtres et volets fermés, dans un pays régi par ses propres lois, mais sans nom, sur la terre d’exil volontaire et privé de sa chambre ; au fond d’une arche close qui naviguait seule sur l’immensité vide du monde extérieur. Mais il voulait plus encore. Ce n’était pas assez. Il voulait plus encore, et il savait que ce désir était bon, parce qu’il était peu de chose, mais il voulait plus et savait qu’il ne pouvait tout avoir, que c’était impossible, ce qui ne l’empêchait pas de vouloir toujours plus. C’est pour ça qu’il était accroché, qu’il s’était accroché sans s’en rendre compte à cette femme mystérieuse en sa vulgarité, dont la vulgarité renforçait le mystère, qui, en enlevant sa robe pour lui, se dépouillait de son nom, de sa mémoire, de ce qu’elle savait et de tout ce qu’elle aurait préféré ne jamais savoir.
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Si le mot humble paraît ambigu, c'est seulement parce que la réalité ne l'est pour ainsi dire jamais, et que si les pauvres sont inoffensifs, c'est parce que les gens inoffensifs sont presque toujours pauvres.
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Elle essayait de saisir l’enfant qu’elle avait été dans ceux qu’elle rencontrait, pour comprendre enfin ce qui s’était produit pendant toutes ces années où il ne s’était apparemment rien passé, ce qu’elle éprouvait quand elle évitait avec tant de soin de se pencher sur ses sentiments, ce qui avait été gauchi, ce qui s’était rompu, ce qui s’était à jamais desséché pour elle, parce qu’elle était convaincue que là, dans l’obscur secret qui battait comme une horloge détraquée tout au fond de sa mémoire, dormait la réponse qu’elle ne parviendrait jamais à découvrir, une formule simple, pour pouvoir enfin haïr, pour pouvoir aimer ses souvenirs.
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Après trente ans de passion et de culpabilité, Sara Gómez avait appris à boire pour le plaisir, pour cultiver le léger état d’illumination intérieure sur laquelle repose le prestige des buveurs sages, en renonçant enfin à la vile et humiliante nécessité de boire pour s’étourdir, pour ne plus penser, ne plus savoir, pour mériter le gros lot d’un long et lourd sommeil. Quand elle s’en avisa, elle éprouva un sentiment poignant de compassion envers elle-même, mais conclut que le pire aurait été de ne jamais l’éprouver. Depuis, elle s’était remis à boire seule, un seul verre après le repas, jamais tout à fait plein, pas tous les soirs, et la cérémonie qui consistait à le tiédir dans sa main en silence, à le déguster tout doucement en contemplant le ciel ou en lisant un livre, était devenue le meilleur moment de la plupart de ses journées.
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Juan Olmedo regarda les yeux de cette femme, qui étaient parfois bruns, parfois verts, mais toujours de la couleur des tempêtes, et dans le regard qu’ils lui renvoyèrent, il lut qu’il n’y avait qu’une chose à faire, aller de l’avant, toujours de l’avant, suivre la seule voie possible, un rail, jusqu’à l’endroit où commencent à fleurir les coquelicots, imaginer un endroit où les trains n’arrivent pas, le trouver, et s’arrêter au bord de l’océan pour apprendre que si le vent souffle de la droite, c’est le ponant, s’il souffle de la gauche, c’est le levant, et s’il vient du large, c’est le vent du Sud, mais que tous effacent le chemin du retour. Il y avait beaucoup de vie dans ces yeux, une très longue histoire, et l’avenir.
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Bien qu'elle préférât les mathématiques, il était pour ainsi dire décidé qu'elle étudierait le français, comme Maruchi, parce que les sciences exactes n'étaient pas des disciplines pour jeunes filles.
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Sara Gomez Morales, vie d'emprunt, fille de trop, mère de personne, nullité, n'arriverait jamais à être rien d'autre, de toute sa vie.
Elle regrettait Vicente. Beaucoup. Enormément. Ses bras, ses mots, leurs voyages et leurs rendez-vous, ,leurs ruptures et leurs réconciliations. Elle avait toujours eu si peu qu'elle n'avait jamais appris à se défaire de rien.
Elle regrettait même l'amertume de la déception, la compagnie des larmes, le frisson passager des illusions trahies qui, parfois, aussitôt disparues renaissent de leurs cendres.
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