Comme tout bon thriller qu
i se respecte,
Les carnets secrets de l'ange de la mort débute de la meilleure des façons et nous harponne d'emblée, afin de nous faire vivre une expérience de lecture à la fois sensorielle et brutale. Attention, tout de même, à réussir à passer outre les premiers chapitres, puisque
Raphaël Grangier joue sur une structure faite d'ellipse temporelle et de flashback. La confusion est présente et il est impossible de véritablement comprendre où le romancier souhaite nous emmener et encore moins de saisir les diverses relations se jouant entre tous les personnages. Autant dire que l'on est dans le flou le plus total, sans pour autant que cela entache notre envie d'en savoir plus. Il faut dire que l'auteur distille déjà ce qui fera tout le sel de son histoire. le malaise est palpable, la violence est présente, sans pour autant entrer dans le voyeurisme, grâce à une écriture sèche, propice à toutes les horreurs.
Le principal point fort de ce roman, c'est bien sûr l'utilisation d'une partie de l'Histoire que l'on préfère effacer de notre mémoire. Il faut dire que le romancier n'y va pas de main morte et nous entraîne dans le sillage d'un antagoniste cherchant à reproduire, voire à améliorer les expériences de Mengele sur le peuple juif… Tout un programme donc. Mais n'ayez crainte,
Raphaël Garnier a du talent à revendre et ne nous offre absolument pas le genre de roman qui part dans une violence gratuite, bien au contraire. Cette envie de bien faire passe par son écriture et par son utilisation des descriptions. Ici, rien de véritablement frontal, mais bel et bien une sensation diffuse qui viendra nous titiller au fur et à mesure du récit.
Cette impression grimpe en flèche et les incertitudes et les incompréhensions sur la suite du récit s'envolent dès que l'on commence à comprendre le lien entre tout ce “beau monde”. L'enfer sur Terre continue à nous dévorer et
Les carnets secrets de l'ange de la mort nous plonge dans une enquête morbide, violente et vraiment préoccupante. Si l'on plonge corps et âme dans cette chasse à l'homme, c'est parce que l'auteur nous parle de barbarie, d'antisémitisme avec justesse. Les actes ignobles se répètent et nous sommes, encore une fois, de simples spectateurs qui ne peuvent enrailler la machine. La force du roman réside dans son utilisation de la barbarie du monstre Mengele en jouant à la fois sur la fiction, tout en s'appuyant sur des textes authentiques.Bref,
Raphaël Grangier joue la carte de l'effroi et cela fait des merveilles.
L'auteur sait y faire pour nous proposer un thriller à la fois brutal, haletant et surtout dramatique. Si l'on pourrait chercher la petite bête en regrettant le manque de vie derrière cette brigade, on se doit tout de même d'admettre que
Les carnets secrets de l'ange de la mort nous offre son lot de personnages intéressants et au caractère fort. On sent tout de même cette envie de nous faire entrer dans l'équipe et de vivre cette chasse à l'homme, ainsi que cette course contre la montre de l'intérieur. En jouant sur la corde sensible, celui-ci fait appel à notre empathie qui se met en branle dès les premières minutes de lecture, mais aussi sur notre rage à réagir face à un psychopathe de la pire espèce. L'émotion est là, le stress monte petit à petit, tant nous sommes pris dans cette enquête tortueuse, mais aussi fatigante et ce, jusqu'au tout dernier instant. le dernier tiers nous amène à une telle tension que l'on pourrait en oublier de respirer.
En étant tatillon, on pourrait trouver quelques défauts à ce roman, mais il est indéniable que
Les carnets secrets de l'ange de la mort de
Raphaël Grangier a tout du roman coup de poing. En jouant sur les deux cordes, l'auteur nous offre un thriller à la tension dramatique d'une grande richesse. C'est fort, violent, tout en nous rappelant les pires heures de l'Histoire. Qu'on se le dise, l'auteur a de quoi faire sensation avec ce très bon roman noir.
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