A la recherche de la Grande Route Inca

La Grande Route Inca rejoint le tambo de Pariachuco, situé sur les hauteurs de Tauli, au bout d'une longue montée de plus de 1000 mètres. Là, les voyageurs pouvaient se reposer et se ravitailler à loisir, avant de débuter la traversée des hautes terres.

Les lacs de la pampa de Yamobamba composent une palette de couleurs bleu roi depuis les hauteurs d'Escalerillas. De ce col, perché à 4250 mètres d'altitude, descend un imposant escalier de quelques cinq cents marches, long de plus de deux cents mètres et large de quatre mètres environ.

La Route, très vaste, sillonne la pampa. Passé un nouveau col, elle épouse les ondulations douces des collines et dessine une ample trace dans le décor.

Nous atteignons un nouveau col à plus de 4000 mètres d'altitude en grimpant une gigantesque volée de marches et cheminons dans la partie supérieure d'une vallée étendue avant de parvenir au dernier col ouvrant sur la pampa de Yamobamba. Après les magnifiques panoramas au sud d' Achupallas en Equateur, c'est sans conteste la deuxième portion la plus grandiose que nous avons la chance d'explorer.

Nous semblons ridiculement minuscules au pied de l'effrayant mont Huaylillas, gigantesque et austère, enveloppé d'une brume épaisse.

Entre deux rangées d'agaves, le Qhapaq Nan ressurgit de la terre rouge sous forme de superbes tronçons, larges de plus de dix mètres et récemment réhabilités par les communautés environnantes. Puis il se transforme le long des falaises du canyon de la rivière Huancabamba en un sentier étroit. En de nombreux endroits, des murs de contention de plusieurs mètres de haut et des ponts de pierre permettent de franchir les sections les plus escarpées.

La Route descend en zigzag vers la rivière Huancabamba à travers des paysages grandioses de roches ocres. Ces canyons peuvent devenir extrêmement dangereux en ac d'orage, les pluies diluviennes provoquant des coulées de boue et des glissements de terrain apocalyptiques qu'aucune végétation ne peut retenir.

Tels des Goliaths, Antisana, Iliniza, Chimborazo, Sangay semblent surveiller le paysage depuis leurs sommets recouverts de neige. Parmi eux, le cône parfait du Cotopaxi, majestueux, domine le paramo, où se découpe au loin la silhouette d'un chagna, un cow-boy solitaire.

Dressé à 6310 mètres d'altitude, le volcan Chimborazo n'est pas seulement le sommet le plus élevé du pays, c'est aussi, du fait de sa position proche de l'équateur, le point le plus éloigné du centre de la terre.