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Critique de Lenocherdeslivres


Le festival des Imaginales va avoir lieu du 25 au 28 mai à Épinal, sous une nouvelle direction artistique, celle de Gilles Francescano. Et l'anthologie qui lui correspond vient juste de sortir. L'occasion de découvrir des nouvelles francophones d'horizons très divers, qui mêlent plusieurs générations d'auteurices. Tout cela pour s'interroger sur notre avenir urbain.

Nouvelle direction, nouvel éditeur. Les Imaginales ont connu une passation de pouvoir assez agitée, avec des mois sombres et des reproches dans les deux camps. Difficile, de mon côté, de prendre parti pour l'un ou l'autre, même si Stéphanie Nicot avait été particulièrement convaincante. Mais là n'est plus le sujet. Je ne suis jamais allé à ce festival. Je me contente de lire les anthologies qui paraissent à l'occasion. Et de noter que les éditions Mnémos ont laissé la place, cette année, aux éditions Au diable vauvert. Plongeons-nous à présent dans le contenu de ce livre : 14 textes (et non nouvelles, j'en parlerai ensuite) précédés d'une préface. du beau monde, assurément. Des auteurices plus anciens aux plus récents. Un sommaire alléchant.

Si j'ai aimé dans l'ensemble la lecture (rapide) de cette anthologie, je n'en ressors pas empli d'espoir pour l'avenir. La plupart des auteurs, même s'ils ont des points de vue très différents et des approches très variées, n'imaginent pas des cités épanouissantes pour l'être humain. Comme souvent dans le domaine de l'imaginaire, les auteurices cherchent à pointer ce qui fait mal : le passage du temps qui abîme (« Tokyo 2115 ») et détruit, parfois de façon définitive au détriment de l'humanité même qui a causé les dégâts (« Histoire de Rome de nos jours à la fondation », « Tempus edax, homo edacior ([In]dispensables) », « L'histoire des oiseaux ») ; la tentation des sociétés à se tourner, comme ultime réponse, vers la dictature, la tyrannie, la poigne d'un homme (rarement une femme) fort et sans pitié, au nom du bien commun, mais destructeur de toute individualité, de tout rêve, de tout espoir (« Entartage », « 2084 ») ; un duel entre hommes et machines, les I.A. prenant le pouvoir ou non, suivant les instructions des humains ou non (« le dernier jour de Paris », « Histoire de Rome de nos jours à la fondation ») ; l'humain changeant de peau, car le corps que nous avons à notre naissance ne suffit pas ou ne correspond pas ce que nous avons dans la tête, et car la technique le permet dorénavant (« Garou 2.0 ») ; l'être humain continuant à cramer le monde et à user de ses semblables comme d'objets (« Mobipolis ») dans une cité délétère (« Kontrol'za kacestvom »). Seule Sara Doke, ou presque, apporte un léger rayon de soleil en évoquant, dans « Phra au soleil », une société qui pourrait respecter l'autre et se rapprocher de celle que je découvre ces mois-ci dans différentes lectures (Un pays de fantômes de Margaret Killjoy, Cité d'ivoire de Jean Krug, le monde de Julia d'Ugo Bellagamba & Jean Baret, Un psaume pour les recyclés sauvages et Une prière pour les cimes timides de Becky Chambers et même Les terres closes de Robert Jackon Bennett). Un panorama incomplet, certes, mais riche d'images d'un monde futur.

Cette lecture du Futur de la cité a été très agréable, alternant entre le vraiment passionnant et l'anecdotique, comme souvent dans une anthologie. Certains textes m'ont surpris, d'autres m'ont juste distrait (ce qui est déjà très bien). J'ai aimé me projeter dans ces multiples avenirs ainsi proposés, imaginés. Un bon cru, comme on dit.

Comme d'habitude, j'ai parlé de chaque texte individuellement, mais comme c'est un peu long, je n'ai placé cette partie que sur mon blog.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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