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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les Howland sont une riche famille du sud des Etats-Unis. Abigail raconte ici l'histoire de son grand-père et la sienne.
Difficile de lire ce roman sans dévoiler, en filigrane l'histoire américaine. Une histoire faite de ségrégation, de racisme et pourtant d'une cohabitation. Abigail se raconte, mais raconte surtout sa famille et son grand-père, William Howland, Margaret sa compagne et enfin son propre retour prêt de sa famille.
J'ai trouvé la narration lente, voire indolente. On avance doucement mais l'on se rend vite compte que ce rythme permet de prendre toute l'ampleur de la fin du roman. Parce que le but, c'est cette vengeance d'Abigail à l'encontre de ceux qui l'ont méprisée mais qui ont oublié qui elle était et ce qu'elle représentait dans la région. Et cette vengeance est savoureuse, jubilatoire, offre une fin en apothéose au roman.
Les gardiens de la maison est un grand roman qui arrive à exprimer toute la richesse des sentiments qui pouvaient cohabiter à l'époque, avec des personnages très étoffés et une intrigue à la fois d'une grande simplicité et d'une richesse incroyable.
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Ce roman est situé en Alabama, même si cet état n'est pas mentionné, le seul repère étant la ville de Madison.
Construit sur une structure circulaire particulièrement réussie (temporelle et spatiale), le roman débute par le récit d'une narratrice observant la nature depuis le porche de la maison des Howland et portant son regard sur la rambarde, les barrières effondrées, les stigmates des événements traversés par les générations qui s'y sont succédé, depuis le début du XIXe jusqu'à la moitié du XXe siècle.
Petit à petit, très lentement, Abigail, la narratrice remonte le fil de l'histoire de sa famille, s'arrêtant notamment sur le choix de ce lieu par le premier William Howland après la guerre de 1812 ou sur l'histoire de son grand-père blanc, William et de son amour pour Margaret, une femme noire.
L'autrice nous propose un récit engagé et audacieux pour son époque, dénonçant sans détour la ségrégation raciale ou l'hypocrisie des sudistes, opposant leurs actes et leurs paroles.
J'ai beaucoup aimé les personnages féminins de Margaret et d'Abigail, la force et la détermination dont elles font preuve et leur capacité à résister.
La dernière partie du récit est une montée en puissance du rythme, de la tension et des événements, magistral et frappant de réalisme, vibrant, en appelant à tous nos sens.
Un coup de coeur pour ce roman et cette autrice, qui l'a publié en plein mouvement pour les droits civiques, attaquée par le Ku Klux Klan, qui alla jusqu'à faire brûler une croix sur la pelouse de sa maison.
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Prix Pulitzer 1965 qui n'avait jamais été réédité depuis. Mieux vaut tard que jamais, c'est une très bonne idée qui m'a permis de découvrir cette oeuvre et cette autrice et surtout de lire une merveille de roman. Gros coup de coeur !
Fresque familiale au coeur de l'Alabama ségrégationniste, magnifique roman engagé reflétant la contradiction et la complexité de l'époque.
De beaux personnages, riches et forts, des héroïnes inspirantes, déterminées.
Je ne peux que vous conseiller ce roman social, d'amour et de haine, de fidélité et d'engagement.
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Je trouve que les Editions Belfond ont eu une très bonne idée en créant la collection Vintage ! Ainsi il nous est donné l'occasion de lire de la littérature tombée dans les oubliettes du temps et qui mériterait plus de notoriété ! Après c'est une affaire de goût bien évidemment.

Prix Pulitzer en 1965, ce roman antiségrégationniste et féministe déroule l'histoire d'une famille installée en Louisiane au 19ème siècle, devenue très riche mais dont les derniers représentants n'avaient pas le comportement attendu de gros propriétaires blancs.

C'est Abigail, dernière représentante de la dynastie Howland du comté de Wade qui raconte l'histoire de tous les protagonistes depuis l'installation de son arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père à la fin de la guerre anglo-américaine.

Un livre passionnant avec lequel il faut prendre son temps, l'histoire de la famille est assez complexe, tout autant que celle des Etats-Unis que l'on perçoit à travers les événements familiaux dans lesquels son grand-père va faire fi de tous les préjugés raciaux bien ancrés dans le sud profond dans la relation amoureuse qu'il eut avec sa gouvernant noire !

Des portraits de femmes déterminées comme l'autrice qui n'hésitait pas à dénoncer les suprémacistes, qui avaient encore de beaux jours devant eux en 1965 !

J'ai très envie de continuer ma découverte des écrits de Shirley Ann Grau qui a suscité mon admiration !

#LesGardiensdelamaison #NetGalleyFrance

Challenge Féminin 2022/2023
Challenge Plume Féminine 2023
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Avec sa collection Vintage, Belfond fait décidément oeuvre utile , et après Betty Smith, entre autres, remet en lumière une autre autrice américaine malheureusement oubliée, Shirley Ann Grau, dans la belle traduction de Colette-Marie Huet. C'est une belle découverte pour moi que l'histoire de cette famille du sud des Etats-Unis, qui s'est implantée dans le comté de Wade, dans l'Etat sudiste de l'Alabama, à la fin de la guerre d'indépendance, et qui va prospérer en cultivant la terre, exploitant des bois, toujours attentive à la nature environnante. La description de celle-ci tient une très grande part dans ce roman, qui est comme un hommage à la variété de la faune, de la flore, et ouvre nos sens à ces contrées lointaines pour nous européens.
Mais ce qui captive, ce sont les personnages de femmes. Certaines ne font que traverser fugitivement le roman, mais sont réprésentatives d'un milieu, d'une ethnie, d'une époque ( l'histoire court de la fin de la guerre d'indépendance, donc, jusqu'aux années 1960). Mais le destin de certaines conduit directement ou indirectement la narration ; il s'agit, en l'occurence, de Margaret gouvernante descendante des freejack, ces esclaves affranchis lors de la guerre d'indépendance et qui ont vécu parmi les populations autochtones indiennes, et d'Abigail, petite fille de propriétaire terrien, dont la distance par rapport à son histoire, le refus de s'apitoyer sur elle-même, forcent l'admiration. Ces personnages ont des choix difficiles à faire, mais les assument quoi qu'il arrive et restent debout, quelles que soient les circonstances.
Ce roman est par ailleurs une formidable et captivante échappée vers une époque et un ailleurs, où la ségrégation, la négation de l'autre, structurent toute une société, et où il est parfois bien risqué de faire des choix personnels à contre-courant. Roman très attachant donc, que j'ai dévoré d'une traite et que je recommande très chaudement.
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Abigaël se tient sous la véranda de la maison depuis toujours familiale. En arrosant ses géraniums, son regard s'attarde sur la pelouse, si finement taillée d'habitude, et là, labourée, la clôture est arrachée, dans les champs, le bétail manque. de retours arrière en retours arrière, elle raconte l'histoire de sa famille, une famille du sud des Etats Unis au temps où être noir ou blanc déterminait les vies possibles, où un pas de côté pouvait déclencher une incontrôlable vengeance. Même quand on est la descendante, comme la narratrice, d'une famille riche et puissante, quasiment propriétaire de la petite ville où bruissent le rumeurs, on ne déroge pas aux lois du sud.

La maison a été bâtie par le premier des Howland, arrivé en cette vallée par les hasards de la guerre d'indépendance. En ce coin vallonné et boisé, il a commencé à édifier un domaine et une réputation. Les Howland sont craints, orgueilleux et peu enclins aux relations sociales, on les dit un peu fous, et le grand père d'Abigaël, William, a entretenu distance et morgue de grand propriétaire. Au lieu des champs de coton à perte de vue, il a misé sur les bois et les bêtes. Veuf très jeune, convoité mais indifférent , il se joue des conventions attendues et mène ses affaires comme bon lui plait. Quitte à s'égarer dans les marais pour le plaisir de jouer avec les nerfs des bouilleurs de cru clandestins … L'escapade lui vaut de rencontrer Margaret Carmigaël, et de flancher pour la douceur de sa nuque courbée sur le coin du lavoir. Margaret est une freeblack de New church, autant dire la pire engeance noire de ce coin du sud. Elle est la descendante des esclaves affranchis d'un bout de papier à la fin de la guerre d'indépendance par la bonne volonté d'un capitaine. Rien ne laisse soupçonner que son père était blanc, elle est noire de peau, misérable, perdue dans une famille innombrable, bruyante, calfeutrée dans les marais. William l'embauche comme gouvernante.

Dans la grande maison, commence alors l'histoire de sangs qui n'auraient pas dû se mêler, d'enfants blancs qui savaient qu'ils étaient noirs et d'une mère qui refusa toute tendresse pour leur donner un avenir. le secret de William fait des ricochets jusqu'à entrainer le cycle de la vengeance …

C'est une longue et belle histoire dont le charme opère dès les premières phrases, dont les méandres vont au rythme des marais, suivent les odeurs et les bruits d'une maison assoupie, gardienne des silences de la famille, du cycle des naissances et des morts. Il aurait pu en être toujours ainsi … ragots, réputation, ségrégation, métissage, ambition politique, font voler le respect des apparences, dévaste le déroulé de la vie bien rangée dans les cases d'Abigaël en prise avec les démons que son grand père avait bien cachés. Prise dans le corset des races et des souvenirs, une femme beaucoup plus forte que sa blondeur de petite fille riche ne pouvait le laisser croire, contemple de sa véranda sa future vengeance …

Un roman « vintage » estampillé « sudiste » à découvrir, pour la richesse des personnages et les entrelacs d'une intrigue qui se déploie avec force et lenteur, pour aussi l'engagement de l'autrice qui eu à partir avec le Ku Klux Klan dont les fondements politiques sont ici clairement déboutés.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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"Les gardiens de la maison" est un roman d'Ann Sherley Grau, qui a remporté le prix Pulitzer en 1965. L'histoire se déroule dans l'Alabama rural et suit la vie de la famille Howland, qui vit sur leur domaine, Howland's Landing, depuis plus de 200 ans. le roman explore les thèmes du racisme, de la famille et des temps changeants du sud des États-Unis.
Cette saga familiale est racontée par Abigail Howland, la petite-fille de William Howland, un riche propriétaire de plantation qui a eu une liaison avec une femme noire, et a engendré plusieurs enfants avec elle. Cette révélation met en lumière le racisme et la discrimination profondément enracinés qui imprègnent la famille et la société dans laquelle ils vivent. William est confronté à l'opposition des habitants de la ville, indignés à l'idée qu'un homme blanc reconnaisse des parents noirs. La propre famille de William se retourne également contre lui, car ils craignent que la reconnaissance des descendants métis ne ternisse leur réputation et leur statut dans la société. L'histoire couvre trois générations de Howland et leur lutte pour maintenir leur statut social dans un Sud en mutation.

L'auteure dépeint magistralement la complexité des personnages et de leurs relations entre les membres de la famille Howland, leurs serviteurs afro-américains et la communauté locale. Son écriture est évocatrice voir lyrique et sa capacité à saisir l'essence de la vie dans le Sud est édifiante. Une parfaite exploration de l'héritage de l'esclavage et de la ségrégation. "Les gardiens de la maison" est un classique intemporel qui continue de résonner auprès des lecteurs aujourd'hui grâce à cette réédition. Un coup de coeur pour les personnages bien dessinés et réalistes, et les thèmes du roman, explorés avec sensibilité et profondeur. Bonne lecture.



Lien : http://latelierdelitote.cana..
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