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Citations sur Quattrocento (112)

C'est folie de passer son existence dans les affres de l'angoisse de la mort. C'est le meilleur moyen de voir la vie nous échapper sans en avoir profité ni l'avoir consommée.
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Être libéré d'illusions néfastes n'équivaut pas à une désillusion. [...] ... c'est la connaissance de la vérité qui suscite le plus grand émerveillement.
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Le terme "mélancolique" (acediosus en latin) fait référence une maladie propre aux communautés monastiques, brillamment diagnostiquée à la fin du IVe siècle par le Père du désert Jean Cassien. Un moine atteint d'acedia était un moine qui avait du mal à se concentrer pour lire. Se détournant de ses textes, il était tenté de se distraire par la conversation, mais son environnement et ses compagnons ne lui inspiraient que du dégoût. Le moine victime d'acédie avait le sentiment que les choses étaient mieux ailleurs, qui lui gâchait la vie, que tout était rance et inutile, qu'il suffoquait.
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EN 1417, LE POGGE, le chasseur de manuscrits, était à un carrefour idéal du point de vue du temps, de ses compétences et de son désir. Seul lui manquait l'argent. Voyager, même de manière frugale, coûtait cher.
Il fallait payer la location d'un cheval, les droits de passage pour traverser des rivières ou emprunter des routes à péage.
À cela s'ajoutaient les sommes extorquées par divers employés des douanes et représentants de petits seigneurs, et celles qu'il fallait verser à des guides pour négocier des passes difficiles, sans parler du coût du gîte et du couvert dans les auberges et de la pension du cheval.
Il fallait aussi de l'argent pour rémunérer son assistant et, si nécessaire, de quoi inciter un monastère récalcitrant à prêter son trésor.
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Le refus haineux du plaisir et l'affirmation de la colère providentielle de Dieu : voilà qui sonnait le glas de l'épicurisme, désormais qualifié de "folie" par les croyants. Lucrèce incitait celui qu'animait un désir sexuel à satisfaire ce désir. Le christianisme indique un autre chemin. C'est ce que démontre une histoire racontée par Grégoire le Grand, dans laquelle le pieux Benoît se prend à songer à une femme qu'il a vue un jour. Son désir est immédiatement éveillé :
- Il aperçut à ses côtés des touffes d'orties et des buissons épais. Aussitôt, il se dépouilla, se jeta tout nu sur les épines acérées et sur les cuisantes orties. Après s'y être longuement roulé, il se releva tout ensanglanté, et les blessures de son corps guérirent les blessures de son coeur. La cruelle inflammation qu'il s'était infligée extérieurement éteignit dans son sein les pensées coupables. Dès lors (...), la tentation de la volupté fut si bien domptée, qu'il ne ressentit plus jamais rien de semblable. -

Ce qui était salutaire pour le saint au début du VIe siècle le serait pour d'autres; les règles monastiques y veilleraient. Et la poursuite de la douleur triompha sur celle du plaisir au cours de l'une des transformations culturelles majeures de l'histoire de l'Occident.
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L’idée des atomes, qui trouve son origine au Ve siècle avant Jésus-Christ chez Leucippe et son élève Démocrite, n’était qu’une brillante hypothèse : il n’y avait pas moyen d’en donner une preuve empirique, et il n’y en aurait pas avant plus de deux mille ans.
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Un poème alliant un brillant génie philosophique et scientifique à une force poétique peu commune. Une alliance aussi rare à l’époque qu’aujourd’hui.
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Grâce au public fasciné qui se précipite aux représentations de la pièce depuis plus de quatre cents ans, Juliette voit exaucé son vœu qu'après le trépas la nuit prenne Roméo et le pulvérise en étoiles :

Et il rendra le visage du ciel si beau
Que le monde entier sera amoureux de la nuit.
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UNE PRESTIGIEUSE TRADITION CULTURELLE, ayant façonné la vie intérieure de l'élite, ne disparaît pas aussi facilement, même chez ceux qui se réjouissent de sa perte. Dans une lettre écrite en 384 de notre ère, Jérôme - le saint savant à qui l'on doit l'histoire de la folie et du suicide de Lucrèce - décrivait la lutte intérieure qu'il menait. Dix ans plus tôt se souvenait-il, il avait quitter Rome pour se rendre à Jérusalem afin de rompre avec les contingences de ce monde, mais en emportant sa précieuse bibliothèque. Il s'était engagé à discipliner son corps et sauver son âme, mais il ne parvenait pas à renoncer aux plaisirs de l'esprit : " Je jeûnais pour lire Cicéron. Après de longues et de fréquentes veilles, après avoir versé des torrents de larmes, que le souvenir de mes péchés passés faisait couler du fond de mon cœur, je me mettais à lire Plaute. " Jérôme pouvais bien savoir que Cicéron était un païen qui affichait le plus grand scepticisme à l'égard de toute affirmation dogmatique, dont celle de la religion, l'élégance de sa prose lui semblait irrésistible.
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Au milieu du VIe siècle, au cours de la guerre des Goths et dans la période plus sombre qui suivit, les derniers ateliers de fabrication de livres fermèrent et ce qui restait du marché du livre périclita. Tout commerce avec les fabricants de papyrus d'Egypte avait cessé depuis longtemps, et en l'absence d'un marché commercial de livres, les ateliers de parcheminerie, où les peaux d'animaux étaient transformées en supports d'écriture, étaient tombés en désuétude. Les moines durent alors apprendre l'art difficile de restaurer le parchemin existant et d'en fabriquer de nouveaux. Leur objectif n'était pas d'imiter les élites païennes en plaçant les livres ou l'écriture au centre de la société, ni d’affirmer l'importance de la rhétorique ou de la grammaire, ni de valoriser l'érudition ou le débat, mais de fait ils devinrent les principaux lecteurs, bibliothécaires, producteurs et conservateurs des livres dans le monde occidental.
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