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Critique de Khalya


J'aime beaucoup l'écriture de Philippa Gregory même si, dans ce livre, elle se base sur des faits historiques non avérés, comme la supposée liaison entre Richard III et sa nièce Elizabeth d'York, voire que l'on sait faux, comme l'influence politique de la mère d'Henry VII.
J'ai donc pris ce roman comme une fiction historique et non comme un livre historique romancé.
L'écriture est agréable, il est juste dommage que dans le format Kindle (je ne sais pas si la même erreur s'est glissé dans le format papier) le verbe serrer soit systématiquement remplacé par le verbe servir (ex : Mon oncle me tapote la main tandis que je sers mon bébé contre mon coeur).
Henry est imbuvable, il est lâche, peureux, accroché aux jupes de sa mère, incapable de prendre une décision sans son assentiment et incapable de comprendre et encore moins d'admettre que ce n'est pas parce que l'on s'empare de la couronne par la force que l'on obtient le respect et l'amour de son peuple.
Son attitude envers Elizabeth est abjecte.
Il faut dire que quand on voit sa mère : revêche, avide de pouvoir, cherchant à tout contrôler - jusqu'au nombre de jour qu'une reine accouchée doit passer alitée – on comprend mieux l'attitude du fils.
La mère d'Elizabeth, continue à oeuvrer dans l'ombre pour renverser les Tudors, sans aucune considération pour sa fille et pour son petit-fils, qui seraient renversés avec eux. Sa fille semble n'être qu'un pion sur un échiquier pour elle. On découvre de la veuve d'Edouard IV un visage qu'on n'avait pas perçu dans « la reine clandestine ».
La soeur d'Elizabeth est plus dure à cerner : son attitude est-elle de la méchanceté, de la stupidité ou de la jalousie ? Elle semble oublier que sa soeur est reine d'Angleterre et elle ne lui montre aucun respect. J'espère toujours qu'elle va en prendre pour son grade.
Elizabeth d'York est sans nul doute le personnage le plus sympathique de cette triste bande. Elle fait contre mauvaise fortune bon coeur. Contrainte d'épouser l'assassin de l'homme qu'elle aimait et voulait épouser, elle n'a aucune intention, malgré le peu d'estime qu'elle a pour lui et pour sa mère, de renier ses voeux de mariage. Elle a juré fidélité et loyauté et compte bien ne pas se parjurer. C'est ce respect de sa parole qui fait que sa mère ne la tient informée de rien, ce qui, au lieu de la mettre à l'abri, la met en danger car son époux et sa belle-mère ne peuvent croire qu'on la tienne ainsi dans l'ignorance la plus complète.
Le roman nous fait traverser les différentes « trahisons » et révoltes auxquelles a dû faire face le roi Henry VII et nous montre son incompréhension, lui qui pensait qu'une fois qu'il aurait conquis le trône, tout le monde ploieraient devant lui en le reconnaissant élu de Dieu.

Bien sûr, si on connaît un minimum cette période de l'histoire d'Angleterre, on sait à l'avance l'issu des batailles, des révoltes et autre évènement et on sourit même devant certaines phrases prononcées par Elizabeth, qui ne prennent tout leur sens que si l'on sait ce qu'il s'est passé ensuite.
Le livre s'achève en 1499, soit quelques années avant la mort d'Elizabeth, qui meurt en couche en 1503. A travers les différents livres de Philippa Gregory, on aura donc suivi toute la vie de cette princesse qui a sans cesse servi de trait d'union entre les York et les Tudor.
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