Elizabeth d'York s'adressant à la mère du roi (P. 420) :
"vous êtes son chef, son allié mais il n'y a pas en vous de véritable amour, pas le moindre. Aujourd'hui, vous découvrez le prix à payer pour vos erreurs. Il n'y a pas en lui de véritable amour, ni à offrir ni à recevoir, pas le moindre."
"Mon rôle principal, pour le restant de mes jours, se résume à celui d'une femme vertueuse et d'une reine Tudor dont la devise est "humble et pénitente". Peu importe si en mon for intérieur, je reste passionnée et indépendante. Ma vraie nature sera dissimulée ; l'histoire ne se souviendra de moi que comme l'épouse d'un roi et la mère d'un autre". (p.248)
Le roi Henri VI s'adressant à la reine Elizabeth York, à propos de sa mère Elizabeth Woodville :
"- Connaissait-elle la raison de son départ? Ou sa destination?
- Non. Je lui ait dit qu'il était peut-être parti en Flandre.
- Le savait-elle déjà?
- Je l'ignore.
- Était-il attendu?
- Je l'ignore.
- A votre avis sa famille le suivra-t'elle? Son frère Edmond? Sa mère? Son père? Je leur ai accordé ma confiance, les ai accueillis à ma cour, et j'ai pris conseil auprès d'eux. Malgré tout, sont-ils eux aussi déloyaux? Vont-ils rapporter toutes mes paroles à mes ennemis?
- Je l'ignore.
Il me lâche la main et recule pour m'observer, le regard sombre et suspicieux, le visage froid.
- Quand je songe à la fortune consacrée à votre instruction, Elizabeth, je suis réellement stupéfait de découvrir l'étendue de votre ignorance." (p.206-207)
Toute la journée, je porte un masque: sourire radieux, yeux brillants, peau parcheminée, fine comme du papier. D'une voix douce et argentine, je prononce des paroles dénuées de sens et , quand il le faut, je vais jusqu'à chanter. Le soir, je me laisse tomber dans mon lit comme si je me noyais dans les profondeurs; je sombre dans les abîmes et les eaux m'emportent telle une sirène.
Le temps me paraît si long tandis qu'il ne représente plus rien pour lui, plongé dans les ténèbres éternelles, intemporelles.
Si seulement je pouvais cesser de rêver.
Le peuple a fini par oublier qu'il était dirigé par un roi toujours vigilant, qui ne se réjouit jamais.
Ce soir, je n'ai pas l'impression que la fleur blanche et la rouge ont éclos ensemble pour ne faire qu'une, mais plutôt que la rose blanche et pure de York, poignardée en plein coeur, saigne d'un sang rouge écarlate.
« L’Histoire ne se souviendra de moi que comme l’épouse d’un roi et la mère d’un autre. »
http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/02/la-princesse-blanche.html