Citations sur L'éducation de Stony Mayhall (14)
Vous vous attendiez peut-être à une happy end.
Navré.
« J’utilise le mot humain, reprit-il.On laisse tomber le côté mort, le côté “pas quelque chose”. On est aussi vivant que n’importe qui. Après tout, on bouge, on pense.
– Oui ! » s’écria Stony. Il partageait ce point de vue. « Et on se reproduit aussi.
– La sainte morsure, fit l’homme en opinant. C’est pas exactement une partie de jambes en l’air, mais ça fonctionne.
Il s’habilla, choisit la chemise blanche et la plus colorée des deux cravates. Il ignorait comment la nouer. Jack Gore portait toujours une cravate, mais n’expliquait jamais comment il l’attachait. John revint avec dans la cuisine mais sa mère lui dit de ne pas s’en inquiéter, qu’ils demanderaient à M. Cho de lui apprendre. Elle ferma le bouton du milieu du veston. « Tu es très beau », lui dit-elle.
Il savait que c’était un mensonge ; il ressemblait à un cadavre en costume funéraire. Mais il savait aussi que sa mère n’avouerait jamais une chose pareil.
Eh ben, se dit-elle, Facebook a viré macabre. Internet déversait un flot d'horreurs, de seconde en seconde : des photos, des vidéos, des témoignages directs. Twitter s'était transformé en un torrent infini de points d'exclamation et de conseils mal avisés.
Grâce aux innombrables rediffusions du documentaire de Romero sur l’épidémie, tout le monde croyait que les morts-vivants avançaient en traînant les pieds tels les patients d’un hospice de vieillards. Mais ces MV-là étaient des morts en proie à la fièvre, au cerveau endommagé, abasourdis, à la merci de membres récalcitrants qui remuaient à leur propre rythme. Une fois la fièvre passée, un MV en bon état n’avait qu’à ordonner à ses muscles de se mouvoir, et ils se mouvaient. De sauter, et ils sautaient. Le libre arbitre – ou son irréfutable illusion – était restauré.
Je veux pouvoir écrire cette phrase, mon garçon: "La cause de l'épidémie est X. Voici le vecteur Y, voilà comment il fonctionne, voilà comment vous pouvez le détruire." Je la veux imprimée en couverture de Nature, merde. Parce que si l'on n'est pas capable de trouver une raison, on continue à vivre aux pays des rêves où les souhaits deviennent réalité et où les licornes vous bouffent la cervelle.
D'une manière ou d'une autre, un amas de cellules avides avait dérobé à des spermatozoïdes une bande de chromosomes, avait décidé de se dupliquer de manière discrète, puis s'était agencé en oreilles, yeux et doigts. Enfin, à un point indéterminé, l'amas de tissus était devenu conscient, un être intelligent doté de pensées et de sentiments propres. Une personne. Une personne unique, spécifique.
Dieu a tant aime le monde qu'Il lui a donné Son fils unique. Selon Stony, que Dieu envoie son propre fils se faire torturer et tuer, uniquement pour le ramener à la vie et prouver qu'il s'agissait bien de son fils, était inutile. Pourquoi ne pas pardonner lui-même leurs pêchés? C'était Dieu, après tout.
- Ce n'est pas très scientifique.
- La prudence avant la science.
Elle devait bien reconnaître, à présent, qu'elle était terrifiée. Elle avait peur de mourir, elle avait peur des - pouvait-elle utiliser ce mot ? - zombies. Et, Dieu lui vienne en aide, elle avait peur de devenir l'un d'eux.