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Citations sur La vraie vie du capitaine Dreyfus (22)

On peut le blesser, le torturer, le mettre aux fer autant qu’on veut, il continue de réfléchir, de penser, d’aimer. De placer la justice et la patrie au-dessus de tout.
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Il n’a plus la force d’écrire. Il ne reçoit plus de courrier Tout autour de sa case, un couloir d’une largeur d’un mètre cinquante a été dessiné : il observe de sa lucarne un groupe de bagnards affairé à dresser avec de fûts de bois d’une hauteur de deux mètres cinquante une enceinte autour de sa cellule. Plus de lumière, plus de vue. Le nombre de surveillants affectés à sa garde passe de sept à onze, sans compter les six chiens de garde. Il est privé de liberté, privé de lumière, privé de mouvement, et affamé.
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Après deux ans de bagne, d’assignation sur cet îlot du Diable, il est toujours debout. Debout, mais affaibli, miné par la dysenterie, le manque de vitamines, la sous-alimentation, la chaleur moite et les pluies glacées, les morsures des araignées-crabes. Il en arrive à ne plus pouvoir s’alimenter normalement depuis quelques semaines. Il consomme de moins en moins de viande, d’aliments solides. Il ressent de telles brûlures dans l’abdomen qu’il privilégie les bouillons.
Le dos voûté, les yeux fatigués, il est devenu son propre fantôme.
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Vous m’avez indiqué mon devoir, cher Maître, et je ne puis m’y soustraire, quelles que soient les tortures qui m’attendent. Vous m’avez inculqué l’espoir, vous m’avez pénétré de ce sentiment qu’un innocent ne peut rester éternellement un condamné, vous m’avez donné la foi.
Merci encore, cher Maître, de tout ce que vous avez fait pour un innocent. […].
Partout où j’irai, votre souvenir me suivra, ce sera l’étoile d’où j’attendrai mon bonheur, c’est-à-dire ma réhabilitation pleine et entière.
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Dans la nuit il écrit à sa femme :
« Être innocent, avoir une vie sans tâche et se voir condamné pour le crime le plus monstrueux qu’un soldat puisse commettre, quoi de plus épouvantable !
C’est pour toi seule que j’ai résisté jusqu’au jourd’hui ; c’est pour toi seule que j’ai supporté le long martyre. Mes forces me permettront-elles d’aller jusqu’au bout ? Il n’y a que toi qui puisse me donner du courage.
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(1900) Il reçoit chez lui le prince de Monaco qui a toujours manifesté une grande sympathie pour sa cause, le grand écrivain scandinave Bjornsterne Björnsen. Il déjeune de plus en plus fréquemment avec Jean Jaurès. Le courant passe. Jaurès et ses yeux bleus, limpides et bienveillants, Jaurès et sa voix chaude, Jaurès et sa logique serrée devient son ami et conseiller. Il noue des relations cordiales avec Gustave Lanson, professeur de littérature à la Sorbonne et auteur d'une grande « Histoire de la littérature française », avec Paul Painlevé, grand mathématicien spécialiste des équations différentielles. Il rencontre et discute de plus ne plus souvent avec les fondateurs de la Ligue des droits de l'homme : Ludovic Trarieux, Francis de Pressensé et Louis Havet.
Son retour à Paris lui permet enfin de faire la connaissance d’Émile Zola qui l'accueille avec Lucie comme sa propre famille.

2180 - [p. 171]
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Qui a dit que le capitaine Dreyfus était seul ? On l'entoure. Tandis qu'il reprend le fil d'une vie interrompue, des dizaines de milliers de Parisiens défilent place de la Nation, le 19 novembre 1899, pour inaugurer la grande sculpture représentant la Victoire de la République. Au milieu du cortège, quatre mille francs-maçons en tablier avancent gravement. Et soudain, durant quelques minutes s'élève un slogan d'abord isolé puis unanime : « Vive Dreyfus ! »

2172 – [p. 164]
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Qui sait ce que lui et les siens ont souffert, continuent de souffrir ? Au fil des conversations avec Lucie, il apprend que se neveux, dès 1895, ont été renvoyés du lycée de Belfort. Les deux fils de son frère aîné, Jacques, ont été contraints de renoncer à préparer Polytechnique. Mathieu, qui a patiemment organisé sa défense, a sacrifié cinq ans entièrement consacrés au service de sa cause.

2167 - [p. 144]
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Il reçoit, fin 1898, le réquisitoire introductif du procureur général de la Cour de cassation. Le document est daté du 15 octobre. Sa lecture le laisse sidéré et perplexe. Privé de toute information sur son dossier depuis février 1895, il apprend d'un seul coup le nom du vrai coupable, le commandant Esterhazy, qu'il ne connaît pas, et le suicide du commandant Henry, celui qui l'avait théâtralement désigné du doigt devant le tribunal en proclamant : « J'affirme, moi, que le traître, le voici !... »
Comment interpréter ces informations ? Le commandant supérieur des îles du Salut refuse de répondre à ses questions.
Le 15 janvier 1899, le président de la cour d’appel de Guyane vient l'entendre sur commission rogatoire dans sa case. Scène irréelle : la justice s'aventure dans l’enceinte fortifiée du bagne le plus sévère de France.

2159 – [p. 128/129]
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4 septembre 1897 – Moi, je ne vis que de ma fièvre, depuis si longtemps, au jour le jour, fier quand j'ai gagné une longue journée de vingt-quatre heures. Je subis le sort sot et inutile du Masque de Fer, parce qu'on a toujours la même arrière-pensée, je te l'ai dit franchement dans une de mes dernières lettres.

2157 – [p. 118/119]
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