Citations sur L'Esprit du Tao (10)
On pétrit de la glaise pour faire des vases . C'est de son vide que dépend l'usage des vases .
Mystère et éternité du Principe
Le principe qui peut être énoncé n’est pas celui qui fut toujours. L’être qui peut être nommé, n’est pas celui qui fut de tout temps. Avant les temps, fut un être ineffable, innommable.
Alors qu’il était encore innommable, il conçut le ciel et la terre. Après qu’il fut ainsi devenu sommable, il donna naissance à tous les êtres.
Ces deux actes n’en sont qu’un, sous deux dénominations différentes. L’acte générateur unique, c’est le mystère de l’origine. Mystère des mystères. Porte par laquelle ont débouché sur la scène de l’univers, toutes les merveilles qui le remplissent.
La connaissance que l’homme a du principe universel dépend de l’état de son esprit. L’esprit habituellement libre de passions, connaît sa mystérieuse essence. L’esprit habituellement passionné, ne connaîtra que ses effets.
(page 20)
Le Tao est à la fois le chemin à parcourir et la fin du parcours, la méthode et l’accomplissement.
Il n’y a pas à distinguer entre le moyen et le but, comme nous avons l’habitude de le faire.
A peine est-on engagé dans le chemin, qu’on l’a parcouru tout entier.
(page 14)
Le Sage ne thésaurise pas, mais donne.
Plus il agit pour les hommes, plus il peut ; plus il leur donne, plus il a.
Le ciel fait du bien à tous, ne fait de mal à personne.
Le Sage l’imite, agissant pour le bien de tous, et ne s’opposant à personne. (Lao-Tzeu)
(page 38)
Cette réalité suprême est inconnaissable parce que, si on la connaissait, elle tomberait dans le domaine du relatif et par conséquent perdrait son caractère d’Absolu.
On n’en peut rien dire parce que, si l’on en disait quelque chose, elle deviendrait sujette à l’affirmation et à la négation.
(page 14)
A quoi bon vouloir faire croire, avec ce qui ne prouve rien ? Quelle proportion ont, avec les mystères de l’au-delà, les rites et les offrandes ?
Les sens ne suffisent que pour l’observation superficielle, l’esprit seul pénètre et fait conviction.
Cependant le vulgaire ne croit qu’à ses yeux, et n’use pas de son esprit. De là les vains rites et les simulacres factices, pour lequel le Sage n’a que du dédain. - Tchoang-Tzeu, 32.
(page 45)
Quand l’action conforme au Principe dépérit (quand les hommes cessèrent d’agir spontanément avec bonté et équité), on inventa les principes artificiels de la bonté et de l’équité ; et ceux de la prudence et de la sagesse qui dégénérèrent bientôt en politique. - Lao Tzeu, 18.
(page 98)
Il est un être d’origine inconnue, qui exista avant le ciel et la terre, imperceptible et indéfini, unique et immuable, omniprésent et inaltérable, la mère de tout ce qui est.
Je ne lui connais pas de nom propre. Je le désigne par le mot Principe.
S’il fallait le nommer, on pourrait l’appeler le Grand, grand aller, grand éloignement, grand retour (le principe de l’immense évolution cyclique du cosmos, du devenir et du finir de tous les êtres). - Lao-Tzeu
(page 22)
Celui (le Principe) qui a fait que les êtres fussent des êtres, n’est pas lui-même soumis aux mêmes lois que les êtres.
Celui (le Principe) qui a fait que tous les êtres fussent limités, est lui-même illimité, infini. Il est donc oiseux de demander où il se trouve.
(page 27)
Ne demandez pas si le Principe est dans ceci ou dans cela.
Il est dans tous les êtres. C’est pour cela qu’on lui donne les épithètes de grand, de suprême, d’entier, d’universel, de total.
Tous ces termes différents s’appliquent à une seule et même réalités l’unité cosmique.
(page 27)