En rentrant, je tombe sur Atticus qui nettoie ma chambre. Je lui souris et me glisse dans mon lit. Il me lance:
— Tu es en retard. Tu devrais être plus prudent. Je sens que tu nous prépares quelque chose... Méto, je serai toujours à tes côtés même si c'est pour mourir.
— Ce sera pour vivre, Atticus, pour vivre enfin.
Maintenant je le sais. Il faut parfois désobéir.
J'ai bien aimé la maison mais les autres, je ne les ai pas du tout aimé.
Je contemple l'horizon en repensant au matin où tout a commencé. J'avais simplement entrouvert les yeux alors qu'on nous intimait l'ordre de les garder fermés. Aujourd'hui, je le sais. Il faut parfois désobéir.
Je sens que des larmes voudraient couler de mes yeux scellés. Mais, ici, je n'ai même pas le droit de pleurer.
[...] on ne parle pas du passé.
— Le passé, comme dit César 2, c'est l'histoire des autres et on ne doit s'occuper que de sa propre histoire.
Je n’arrive pas à me souvenir d’avant. Je me souviens juste du froid, du noir et de ces terribles odeurs dont la seule évocation, des années plus tard, peut me faire vomir. Ce que je sais, c’est qu’ici c’est mieux.