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5 whiskeys pour se souvenir

Dès le début du livre on sait ce que Maurice projète, même si à aucun moment ce n'est dit. Et Maurice est le maître de son destin...
Mais avant cela Maurice se souvient.
Au fil des pages il revisite ses 84 années et ceux qui l'y ont accompagnés. Ça sonne juste. Tantôt tendre, tantôt douloureux, la vie n'a pas épargné Maurice. Elle lui a beaucoup pris mais lui a aussi beaucoup donné !

Un joli premier roman très touchant !
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Voilà une bonne et douce lecture qui coule toute seule comme une pinte de bonne bière accompagnée d'un verre de whisky.
Maurice Hannigan est venu accouder ses 84 ans au bar du Rainsford House Hotel.
Il commandera cinq verres et portera tout seul cinq toasts aux cinq compagnons de sa longue vie : son frère, sa femme, sa belle soeur, ses deux enfants.
Cinq occasions de nous raconter toute une vie en un soir, la vie irlandaise de ce fils de maquignon qui commença les pieds dans la boue des étables et finit riche propriétaire.
Sans effets ni esbroufe, la lecture coule agréablement et, comme un client attablé derrière ce vieux bonhomme qui parlerait tout seul au bar, on écoute Monsieur Hannigan nous raconter sa vie.
Au fil des chapitres en guise de MacGuffin, reviendra régulièrement l'histoire étrange d'une pièce d'or mystérieuse, un souverain d'or frappé pour Edouard VIII dans les années 30.
Et pour faire glisser les pintes de bière, l'auteure irlandaise Anne Griffin, nous maintient en haleine avec un faux suspense car il est bien clair que Maurice Hannigan manigance quelque chose pour cette soirée pas comme les autres ...
Une bonne et agréable lecture sans prise de tête.
Pour celles et ceux qui aiment la bière et le whisky.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Un roman tendre et sensible que je termine à la fois émue et agacée…
L'auteure y met en scène l'un de ces héros touchants, un peu blessés, un peu complexés, mi-victimes et mi-coupables, capables d'analyser mentalement leurs ressentis mais désespérément nuls pour les exprimer de vive voix…
Maurice est doué pour les affaires mais handicapé des relations sociales, amicales, familiales, parentales… seule Sadie a compté dans sa vie. C'est un taiseux à qui l'on pourrait trouver du charme et des excuses, et l'auteure nous y encourage avec grand talent, mais quand même, Toute une vie à se taire et un soir pour parler… c'est un sacré gâchis !
Reste que j'ai aimé cette détermination à organiser sa propre mort,
que ce roman peut fournir des clés pour imaginer la tristesse immense du veuvage,
et donne l'occasion de s'interroger sur les cinq personnes à qui on porterait un toast dans la même situation !
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Maurice Hannigan est parvenu au soir de sa vie. Installé au bar du Rainsford House Hotel, l'octogénaire a un projet que l'on devine assez vite, puisqu'il n'en fait pas vraiment mystère. Il a vendu son exploitation agricole, fermé sa maison, vendu une partie de ses possessions matérielles, et casé le reste dans des cartons. Il a dans ses poches quelques souvenirs qui lui sont chers, et la clé d'une chambre d'hôtel.
S'adressant in petto à son fils Kevin, qui vit aux Etats-Unis, il porte en son imaginaire compagnie un toast à cinq personnes qui ont marqué sa vie : Tony, le frère aîné tant admiré qui l'a toujours soutenu, Molly, la petite fille qu'il a failli avoir, Noreen, sa belle-soeur pas comme les autres, Kevin et enfin Sadie, son épouse morte deux ans auparavant, sans laquelle la vie n'a plus de sens.

C'est ainsi toute son existence qu'il retrace, celle d'un gamin d'origine modeste, qui a quitté très tôt une école où il a à peine eu le temps d'apprendre à lire, mais qui a néanmoins si bien mené sa barque qu'il s'est retrouvé à la tête d'une petite fortune. Travailleur, audacieux dans ses investissements, il a pourtant eu la réussite discrète et a toujours vécu humblement, sa femme abhorrant l'argent et l'ostentation.

L'évocation de son enfance dans cette bourgade irlandaise qu'il n'a jamais quittée témoigne d'une réalité sociale marquée par une hiérarchie de classes encore très présente. Travaillant dès l'âge de dix ans avec sa mère chez la richissime famille Dollard, il y a connu les brimades et les humiliations, le besoin vital du peu d'argent ainsi gagné imposant de subir en silence. La soif de revanche qui en en a découlé a été le principal moteur de son élévation sociale, le poussant à s'investir dans ses affaires parfois plus que de raison, au risque d'être un époux et un père absent. Il est d'ailleurs, rétrospectivement, conscient de ses manquements, et de cette alliance de rusticité et de pudeur qui l'ont toujours empêché d'exprimer ses émotions, ses sentiments. Il n'a notamment jamais su dire à son fils la fierté qu'il éprouvait pour sa réussite en tant que journaliste, gêné par le fossé existant entre ce jeune intellectuel cultivé et lui, "vieux grincheux pas foutu de lire deux mots à la suite".

Sa confession, sublime déclaration d'amour à ceux qui ont compté plus que tout, révèle pourtant la grande sensibilité de cet homme taiseux mais sincère, aimant mais emporté par sa difficulté à s'exprimer et ses complexes face à son illettrisme, fidèle à ses principes, menant sa vie sans jamais chercher l'approbation des autres si ce n'est celle de sa bien-aimée Sadie.

Entre mélancolie et autodérision, avec une rudesse aux accents populaires qui donne au récit un ton savoureux, Maurice exprime les douleurs et les joies qui ont jalonné sa vie, et livre peu à peu ses secrets. Et c'est d'une sobriété et d'une honnêteté profondément touchantes.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Très beau premier roman irlandais. A la fin de sa vie, Maurice, un veuf inconsolable, accoudé dans un bar d'hôtel porte des toasts aux personnes qui ont compté dans son existence. Il revient sur tous les éléments de son passé en s'adressant à son fils qui vit loin de lui. C'est simplement magnifique et très émouvant. Un auteur à suivre...
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Maurice Hannigan, quatre-vingt-quatre ans, est accoudé au bar du Rainsford Hotel « Je suis assis ici et j'ai mes raison, fiston, j'ai mes raisons ». « J'ai une tâche à accomplir tout à l'heure et une longue soirée qui m'attend »

Toute la soirée il parle à son fils et je me suis trouvée dans le rôle du fiston à écouter ce que Hannigan raconte, sa vie dans toute sa splendeur et sa misère.

Pour raconter, il faut une aide et là, puisque nous sommes assis au bar d'un pub irlandais, il porte des toasts à tous les membres importants de sa famille.

Pour commencer doucement, une stout pour parler de Tony, le frère aîné, celui qu'il admire tant qui l'a protégé des autres lui et sa dyslexie (à l'époque on ne connaissait pas), son inaptitude à lire et écrire correctement. Tony n'a pas survécu à une phtisie.

Là, cela devient plus sérieux, plus dur, alors, allons-y pour un verre de Bushmills (single malt 21 ans). « Celui-ci, fiston, est pour Molly, la soeur que tu n'as pas connue. ». le plus grand remord de sa vie. Ne pas avoir été présent aux côté de son épouse. Oui, il n'a pas voulu penser qu'elle Molly était déjà morte dans le ventre de sa mère, alors, il a été faire ses affaires, acheter je ne sais quels arpents de terre. « Côté boulot, ma situation n'aurait pu être meilleure. Je prospérais. » Cette blessure de n'avoir pas été à la hauteur le poursuit tout au long de sa vie « Il y a quarante-neuf ans, j'ai rencontré Molly, une seule fois et seulement un quart d'heure. Depuis, elle a continué à vivre dans mon vieux coeur fatigué ».

Une nouvelle stout pour évoquer Noreen, sa belle-soeur, handicapée mentale qui a une passion pour tout ce qui brille. Lorsqu'elle est venue habiter chez eux, elle a été le centre de la famille, bien que difficile quelques fois.

Le quatrième toast avec un Jefferson's Presidential Select en l'honneur de son fils Kevin son fils unique. Kevin a très bien réussi, parti aux USA, il est devenu un journaliste de renom, ce qui fait la fierté de son père bien qu'il ne le lui dise jamais, on a ses pudeurs. Ah ! La journée où il lui a annoncé son désir, m'a offert de très belles pages. Chaque année Kevin lui envoie une bouteille de whisky pour son anniversaire « Cette bouteille de Jefferson wheated de 18 ans d'âge, tu me l'as offerte l'an dernier pour Noël. Elle a passé la soirée à mes pieds dans un sac. » C'est celui qu'il déguste

Le dernier toast est pour Sadie, SA femme, celle qu'il a toujours aimée et qui lui manque tant depuis sa mort, deux ans déjà . « J'ai gardé le meilleur pour la fin, à tous points de vue. »

« Alors, tu veux la vérité pure et simple fiston ? La raison pour laquelle je suis assis là à marmonner dans mon coin, c'est elle, ça ne t'étonnera pas. Je veux que ta mère revienne, voilà tout. Seul, je n'y arrive plus. Quand je l'ai rencontrée, jamais j'aurais pu imaginé qu'un jour j'aurais du mal à respirer parce que sa brosse à dents n'est plus à côté de la mienne ». C'est simplement beau. le chapitre sur Sadie est une si belle déclaration d'amour. Toute leur vie côte à côte, accepter la vieillesse de l'autre, s'aimer encore et encore. La mort de Sadie, Maurice ne l'accepte pas. Il a réglé ses affaires et... « J'ai compris que je n'avais pas d'autres choix que de rejoindre ta mère ».

Dans son monologue, il raconte sa vie, sa rencontre avec la famille Dollard, riches fermiers où sa mère était servante et lui, à dix ans, ouvrier agricole, enfin, apprenti. le père Dollard bat son fils comme plâtre !et, pour se venger, celui-ci s'en prend à Maurice qui n'ose répliquer. La revanche arrive avec une pièce en or qu va tout changer

Les Dollard était une famille de possédant, riches fermiers. le père de Maurice a pu acheter quelques arpents de terre grâce à La Land Commission qui « permit, dès les années 1920… la redistribution partielle des terres agricoles » au grand dam des Dollar qui ont perdu là des sources de revenus et ouvriers agricoles sous-payés. de plus, le père Dollard, joueur, perdait beaucoup, ce qui a précipité sa chute. La déchéance permit à Maurice d'acheter, entres autres acquisitions, petit à petit leurs terres. Même peu instruit, il a le génie des affaires. La revanche que prend Maurice est inscrite dans son passé douloureux avec la famille Dollard, les humiliations, les torgnoles ont façonné l'homme qu'il est devenu, taiseux, opportuniste, mais grand coeur (l'hôtel en est le témoin).

J'ai souri, pleuré, avec ce fabuleux conteur qu'est Maurice. J'ai aimé sa façon de narrer son histoire, sans s'apitoyer sur son sort, avec tant d'amour pour les siens et à travers, la vie rurale irlandaise du vingtième siècle

Ce n'est pas de la guimauve mais une vie emplie de tristesses, de joies, de coups du sort d'une très belle écriture. Un coup de coeur.


Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Lu en anglais.
It took me so long to read this book! The story was interesting, but not compelling. The first paragraph of the book, an old man in a hotel asking if the barstools are getting lower, had me confused, until I asked a friend what he understood from it. He told me that if the man sitting at the barstool shrank with age, the bar may seem higher than before and therefore the barstool lower. Forehead slap. I now imagined a shrivelled old man sitting on a bar stool with his elbows resting almost shoulder level on the bar. Later, I found out that the 84-year-old guy on the barstool used to be 6′ 3″ and “built like a house.” Hmm.

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Malheureusement je n'ai pas été happée par le récit de vie de ce viel homme. Pourtant, le cadre et les personnages sont là. le style d'écriture est simple et direct, parfois peut-être trop pour que je trouve un réel plaisir de lire et à suivre les aventures passées de notre héros. Dommage, je suis passée à côté !
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Voici un livre que j'aurais bien aimé aimer, et qui d'ailleurs ne m'a pas déplu, mais auquel je trouve qu'il manque de l'originalité pour être passionnant et se démarquer d'autres récits de vie. Par ailleurs, Maurice et les personnages qu'il a aimés font preuve me semble-t-il d'une délicatesse et d'une humanité un peu trop systématiques pour être pleinement crédibles. Loin de moi l'idée de dire que les êtres attentionnés et la bonté soient l'apanage de tel ou tel milieu, en revanche ces qualités sont quand même si peu représentées globalement que je trouve leur réunion dans la petite vie reculée de Maurice, Noreen, Sadie, etc. s'apparente un peu trop à un parti-pris d'auteur.
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L'intrigue de ce roman est fort bien résumée par l'éditeur, inutile donc que j'y revienne. L'impression que je retire de cette lecture, c'est à la fois le portrait d'un pays en pleine mutation (Maurice, le protagoniste-narrateur, est à la fin de sa vie et les événements qu'il évoque relèvent d'un temps où l'Irlande n'était pas le pays à l'économie florissante qu'il est devenu) et celui d'une humanité de petites gens que la vie malmène allègrement, mais qui pourtant font preuve d'une attention et d'une compassion envers leurs proches qui force l'admiration.
Parti-pris suspect d'angélisme, me direz-vous ? le reproche est en effet possible, mais il me semble que l'ambition de Maurice étant de porter un toast aux êtres qui lui ont été chers et ont revêtu une importance déterminante dans son existence, il est compréhensible qu'il se soit cantonné aux personnes dignes de son affection et par conséquent dotées de qualités humaines appréciables à ses yeux (et puis cinq personnes ainsi élues dans toute une vie, ce n'est pas un nombre hyperbolique).
Un récit à la construction habile qui, certes, ne bouleversera pas la vision du monde de son lecteur, mais qui l'émouvra et le promènera dans une Irlande plus ou moins disparue et néanmoins tout à fait attachante, comme l'est cet univers romanesque.
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