Chaque soir, elle descendait sur la plage et regardait la mer. Chaque soir, une petite vague toute ronde venait déposer aux pieds de Ludie une perle aussi brillante qu'un oeuf de lune ou une rose taillée dans un corail. Et, dans un ruissellement très gai, la vague disait:
- Je ne t'oublie pas.
personne ne voulais de lui tout le monde se moquais , seul une veille dame en voulus
La mer n'a pas besoin de nous pour nourrir son fils, elle veut seulement son bonheur, qu'il apprenne à parler et à aimer comme les hommes, puisqu'il est aussi un petit homme... Mais qui de nous a jamais serré cet enfant dans ses bras, qui l'a embrassé, même une seule fois?
- Que deviendra mon petit, quand je serai morte? s'inquiétait parfois Cazel qui était très vieille.
- Nous nous en occuperons, disaient Alnoo et les anciens pêcheurs. La mer nous paie, il ne manquera jamais de rien!
- Et l'amour, qui le lui donnera?
- La mer ne nous paie pas pour cela, répondit un homme en haussant les épaules.
- Qu'en savez-vous? s'écria Cazel. Et puis, payer, c'est une idée d'homme... Je crois que l'idée de la mer, c'était plutôt de remercier.
- C'est un poisson-garçon!
- Non, c'est un garçon-poisson!
Etes-vous des sardines ou des anchois pour vous éloigner ainsi?
Parfois, la mer se lasse d'être mouillé, alors elle s'ébroue.
C'était comme si chaque vaguelette se retournait vers sa voisine pour lui parler.
Un fils étranger, c'est mieux que pas de fils du tout.
Il était semblable à n'importe quel fils d'homme, sauf que sa peau argentée chatoyait mieux que celle des poissons, sauf qu'une membrane transparente reliait les doigts de ses mains et de ses pieds.