AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le dernier des siens (88)

Gus se demandait qui de lui ou de Prosp voyait le monde tel qu'il était.
En vérité, chacun le voyait à sa manière tel qu'il était ...
Commenter  J’apprécie          321
Il ne s’agissait pas de ce que Gus avait fait, et pourtant il était responsable, puisqu’il était humain. Comment le dire ? Gus aurait mieux surmonté la disparition du grand pingouin s’il avait pu accuser un volcan, ou les orques, ou des ours blancs. Mais cet oiseau mourrait d’avoir été la matière première de ragoûts, de steaks noirs, d’huile qui n’était même pas meilleure que celle des baleines.
Commenter  J’apprécie          291
Mais non, le dodo a été une exception, un accident ; les animaux ne disparaissent pas, pensa-t-il aussitôt. La terre n'est que profusion. Certes, jadis, les mammouths, les mégalonyx-cet énorme paresseux, de la taille du mastodonte- s'étaient éteints. Certes, les bêtes se transforment sans doute, les catastrophes les tuent ou, parfois, parce que les conditions autour d'elle changent, une espèce devient plus adroite et prolifère quand une autre s'amenuise. Mais la nature, si bien huilée, si équilibrée, empêche la fin de ce qui n'est pas nuisible à l'homme. Et d'ailleurs la terre est si vaste que, peut-être, quelque part au milieu du Pacifique, ou dans les pôles gelés, sont cachées les espèces que l'on pensait mortes.
(p.94)
Commenter  J’apprécie          283
Comme toujours quand quelque chose d'inhabituel se passe, les oiseaux, ceux qui volaient, ceux qui n'avaient pas des ailes nanifiées par des siècles de bonheur, de tranquillité, tournaient en criant autour de la falaise.
(p.12)
Commenter  J’apprécie          250
Pendant les premiers temps de cette existence, il arriva à Gus de se demander qui, de lui ou de Prosp était l'être humain ou le pingouin, il voulait dire : c'était comme si, à force d'être en tête-à-tête et d'avoir des habitudes communes, ils avaient créé une espèce hybride, une chimère d'oiseau marin et d'homme. D'ailleurs, lorsqu'il se regardait dans son miroir, Gus ne se reconnaissait plus tout à fait : sa barbe et ses cheveux avaient poussé et, à part son front, ses oreilles, ses mains et le haut de ses joues, quand il était habillé, plus aucune peau humaine n'apparaissait. Prosp, quant à lui, ne se reconnaissait pas dans un miroir et, faute de semblables, devait ignorer son aspect extérieur.
(p.160)
Commenter  J’apprécie          230
Cet animal est buté, pensa Gus, il manque d'intelligence, de sens du futur, cet animal est stupide, voilà, il préfère mourir de faim que rester dans une cage.

[p19]
Commenter  J’apprécie          80
Ce qui est rare disparaît.
Commenter  J’apprécie          70
Soudain l’être humain n’avait plus d’importance dans ce monde qui respirait seul, de lui-même, de cet univers indifférent à sa présence, qui existait avant qu’un être humain ne le regarde et qui continuerait après. Ni plus ni moins important qu’un copeau de bois parmi des milliards de copeaux, il n’était plus rien qui eût un nom, une corpulence, une odeur, des habitudes, des goûts, une individualité changeante.
Commenter  J’apprécie          70
Tout ce qu’ils voyaient était mû par un mécanisme interne, avec ses causes et ses conséquences, qui créaient d’autres causes et d’autres conséquences, et ainsi de suite, comme la science le montrait, sans pouvoir l’expliquer; un monde avec ses propres règles, des règles presque chimiques, aussi logiques que l’eau qui se change en vapeur quand elle bout, que l’objet qui tombe à terre quand on le lâche, un ordre autonome ayant trait à la présence d’espèces, de plantes protéiformes, quelque chose qui vivait seul de lui-même, soumis à des influences incessantes. Sauf qu’eux en ignoraient les modalités, et parfois ils se demandaient combien d’années avaient été nécessaires pour que les ancêtres de Prosp se réveillent un jour amputés d’ailes capables de les faire voler.
Commenter  J’apprécie          70
J’ai vu au Canada des choses merveilleuses et affreuses. Merveilleuses : les bisons ; moi à qui vous avez fait découvrir la girafe, j’ai découvert près de moi un animal énorme, trois fois un bœuf peut-être, avec ce que j’appellerais un manteau, ou une étole de fourrure derrière la tête, sur les épaules, comme une vieille femme à l’opéra. Affreuses : j’ai vu un troupeau entier de ces bêtes fabuleuses traverser une rivière et nager, oui, nager et lutter contre le courant avec difficulté, elles qui sont si puissantes à terre ; et pour finir je les ai vues, à peine sauvées ou encore secouées par leur périple, se faire égorger par les trappeurs avec lesquels j’étais.
Il paraît que c’est courant. Mais je ne pensais pas que la vue de tout ce sang, la douleur et l’incompréhension de ces animaux que les hommes achevaient juste parce qu’il était en leur pouvoir de le faire m’atteindraient autant. Naturellement, à cet instant, j’ai pensé à Prosp. De là est venue cette idée saugrenue d’Islande où il serait heureux avec quelques-uns de ses semblables, que vous pourriez protéger, puisqu’en protéger un ou dix revient sans doute à la même chose, vous ne croyez pas ?
Commenter  J’apprécie          71






    Lecteurs (763) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3189 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}