Pousser la porte d’une librairie, saluer ses gens, remettre en place un livre égaré, attendre qu’on vienne vous chercher, découvrir un texte qu’on ne connaissait pas encore, ...
Plus tard je suis un camion qui transporte une dizaine de voitures de police neuves sans policiers à l’intérieur.
des gens qu’on ne croise que dans ces cas-là et qu’on ne revoit jamais.
Pourtant il revient ce désir d’être là sans y être, de pouvoir disparaître sans laisser de traces, sans faire de mal non plus
Le type regarde les pneus comme il regarderait mes chaussures si j’étais à pied.
Je peux sortir d’Annecy plus tôt que prévu. Parking, quitter la ville, autoroute, musique à fond, Brigitte Fontaine et son Kekeland.
Un parasol, qui s’est soudain pris pour un javelot, est passé à quelques centimètres de ma tempe.
J’ai beau ne pas lui en vouloir à cette porte, c’est pourtant elle qui m’empêche d’aller plus loin.
Là-bas un lama fume, je lui demande du feu, ne regrette pas, un échange de sourires à n’en plus finir.
Il fait beau, pas encore chaud. Ça ressemblerait presque à des vacances. Écrire en terrasse dans une ville que je ne fréquente pas d’ordinaire me donne toujours cette impression de vacance, de disparition, d’évaporation, de temps suspendu. Et comme je me suis peu arrêté ces derniers jours, forcément ce matin je ressens ça avec plus d’intensité encore.