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EAN : 9782253119746
247 pages
Le Livre de Poche (28/02/2007)
3.54/5   376 notes
Résumé :
Ni Dieu ni Diable, Moïra, dans la mythologie grecque, représente la destinée. Elle s’attache à faire advenir l’improbable chez ses protégés en brouillant les cartes quand elle les juge mal distribuées. Ainsi Marion, qui s’est mariée en espérant former un couple moderne, découvrira qu’on souffre comme au temps de Racine même si on a signé le contrat de Sartre et Beauvoir. Mais Moïra lui fera vivre, en marge, une liaison passionnée avec un Irlandais un peu fou, un peu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 376 notes
J'ai tourné les pages en me réjouissant. Benoite Groult soulève certains problèmes et non des moindres. L'avortement, les rapports hommes-femmes, le jeunisme à tout crin et le regard de la société, la vieillesse de toute façon (et dans le meilleur des cas). L'égoïsme, la générosité, la gourmandise, la maladie, la culpabilité y sont traités par touches, de la manière la plus délicieuse qui soit.
Habiles et criantes de sincérité les "vieilles connes" sont les plus subtiles, les plus astucieuses et les "vieux cons" sont joliment décrits, tantôt amoureux, tendres, attentifs, affectueux, maladroits, tantôt traînant leur nombril comme un boulet disgracieux.
Le passage sur l'informatique est à encadrer dans tous les lieux publics pour faire rougir de honte (je cite) "les jeunes cons" les seuls à détenir la vérité, à connaitre le doux savoir, le seul digne, le seul suscitant un intérêt légitime et enviable, celui de l'informatique.
J'ai passé un excellent moment. Ce livre est une petite sucrerie très acidulée à déguster sans prise de tête, même si elle nous fait de temps en temps faire la grimace.

Benoîte Groult a fait partie de ces femmes journalistes (avec Françoise Giroud) au caractère bien trempé, qui ont joué des coudes dans un milieu essentiellement masculin. Elles ont profité de leur position et de leur plume pour faire évoluer et légitimer le rôle des femmes dans la société en général et dans le monde du travail en particulier. Femmes de tête, elle ont fait corps avec la gente féminine, souvent avec beaucoup d'esprit.
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NON, NON, et NON, chère Benoîte Groult, vous ne pouvez pas me laisser comme ça, avec le dur devoir, pour moi et pour tous les lecteurs, de me laisser ainsi, sans voix, les larmes aux yeux, après avoir refermé votre livre. Et vous voudriez que je le critique ? Mais cela serait faire offense à votre qualité d'écriture et à votre justesse des mots qui font, bien souvent horriblement mal, tant ils sont poignants de vérité.

Ici, le lecteur suit quatre générations de femmes et d'ailleurs, lorsque ma belle-mère m'a prêté cet ouvrage (eh oui, belle-maman est encore là), qui est son livre de chevet, elle m'a dit la phrase suivante : "Un livre que toutes les femmes devraient avoir lu au moins une fois dans leur vie" mais attention messieurs, ce petit bijou s'dresse aussi à vous. Alice, la première des quatre femmes présentes ici est une féministe née au début du XXe siècle, qui n'a voté pour la première fois qu'à 40 ans. Sa fille, Marion, est elle aussi d'ailleurs est bien engagée dans cette lutte puisqu'elle ne considère pas le droit des femmes comme quelque chose d'acquis mais contre lequel doit être les femmes doivent continuer à se battre. Mère et fille écrivent d'ailleurs sur le sujet. Beaucoup de passages m'ont émus dans cet ouvrage mais je n'en citerais que deux pour ne pas trop vous gâcher l'intrigue de l'histoire : la passion extraconjugale et pourtant jamais cachée que vivra Marion avec un irlandais du nom de Brian et lorsqu'Alice, qui se voit désormais devant les nouvelles technologies, se refuse à acheter une nouvelle plaque de cuisson à induction. Elle, ce qu'elle veut, c'est sa bonne vieille gazinière et rien d'autre. Elle voit bien qu'elle vieillit, elle aussi aussi, ce roman, est-il non seulement un magnifique ouvrage dédié à la vie mais surtout un long cheminement pour se préparer à mourir. Que vous dire de plus ? Une écriture bouleversante, des histoires qui s'entremêlent sans jamais se répéter ni même gêner le lecteur dans la chronologie, ou alors légèrement le déstabiliser par moments.

Un véritable bijou à découvrir sans faute que je recommande donc, non seulement aux femmes mais aussi à tout un chacun ! En effet, messieurs, n'ayez pas de préjugés et foncez ! Lisez, je ne peux que vous le conseiller !
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Bonsoir Moïra, je sais que tu m'attends, c'est la vie. Mais patiente encore car je ne suis pas prête. Qui l'est au fond ? Alice oui. Après avoir livré tant de batailles, elle veut gagner la dernière et tu l'accompagnes avec bienveillance. Quel personnage Alice, tu ne pouvais que l'aimer. Moi aussi et je lui dit merci. Merci pour ces combats rudes qui ont permis aux femmes d'avoir le droit de vote, l'IVG et tant d'autres libertés qui semblent couler de source aujourd'hui. Mais sans des Alice et des Simone, que serions nous encore obligées d'endurer. Les jeunes nous trouvent dépassées car nous y faisons encore très attention à ces droits gagnés chèrement et nous passons pour des vielles soixante huitardes aigries, out. Mais prenez-garde, chères jeunes femmes il suffit d'une loi pour autoriser ou interdire, confirmer ou supprimer une liberté et c'est vite fait car le fruit n'est pas encore mûr, il ne faut pas croire que les vieux relents de la pourriture soient morts, ils sont juste endormis et nous attendent pour nous remettre à nos fourneaux. Enfantons dans la joie et choisissons nos vies. Encore une fois merci Benoîte Groult pour ce livre qui m'a fait beaucoup rire (moi aussi je commence à compter les marches et je surveille le genou gauche, non mais c'est qui qui commande encore !?), m'a fait voir la vieillesse avec bonheur et réalisme et vivre une jolie histoire d'amour pleine d'embruns irlandais au delà des générations.
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Alice est une vieille dame avec enfant, petit-enfant, arrière-petit enfant et jette un regard bien désabusé sur la vie.
J'ai donc dû confronter sa philosophie très négative avec la mienne même si je n'ai encore que des petits-enfants.
C'est ainsi qu'elle parle de jeunisme dans son métier de journaliste.
On peut passer le relais aussi. On a d'autres passe-temps, non?
Des vendeurs jeunes et dédaignant les vieux?
Connais pas. Ils adorent renseigner les plus âgés mais il faut un minimum de communication de chaque côté. le vieux n'est pas roi.
Bref, j'ai retenu une leçon
Surtout, en vieillissant, gardons notre jeunesse d'esprit et le plaisir de voir les jeunes évoluer.
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Constat désabusé, dépité et cynique d'une femme (Alice militante féministe qui pioche largement ses idées dans celles de son auteur) en fin de vie qui a été et qui n'est plus (physiquement j'entends) parce que la virulence est très vivace.
Là où j'attendais un roman, restent des bribes romancées de plusieurs couples de différentes générations qui se croisent, des citations (excellentes) lors de leurs joutes intellectuelles (liberté du couple selon les préceptes Sartre-Beauvoir, condition des femmes, comparaison des pratiques abortives de l'époque de la mère à celle de la fille,contraception,travail,égalité des sexes) et une évocation des rapports au sein d'une famille(couple,soeurs,frère et soeur, rapports filaux...).
Alice et Adrien, désenchantés entre prothèses tout azimuts.
Marion (fille des précédents) et Maurice, agrémentés par Brian l'amant irlandais de Marion (petit plus:brêve visite irlandaise) que Moïra (la destinée) met "en présence au bon moment". C'est d'ailleurs Moïra qu'appellera Alice (à présent initiée à "Belzébuth l'ordinateur) lorsqu'elle voudra en finir en appuyant sur La touche étoile (d'où le titre).
Hélène (soeur cadette d'Alice) plus soumise à son Victor.
Trois couples et demi pour quatre visions différentes des couples:Interessant!
Bon là il me faut un remontant car vieillir n'est pas de tout repos!
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Citations et extraits (98) Voir plus Ajouter une citation
A mesure que le temps passe je me demande si la sororité n'est pas le sentiment le plus authentique, le moins frelaté, le plus résistant aux évènements[...]. Il faut prendre tant de précautions avec l'amour. Avec une soeur on ose tout, même rester soi-même, jusqu'à l'horreur si c'est nécessaire pour sa santé mentale! Merci Minnie de me permettre d'être horrible en étant sûre de conserver ton affection. C'est si bon. On est si rarement soi-même finalement... Et avec si peu de gens.
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Chez moi,ce sont les amortisseurs qui ont flanché les premiers.Je n'ai plus que des bouts de bois dans les jambes,sans lubrifiant, ni ressorts.Le bois est bon,la densimėtrie le prouve.L'ennui ,C'est que les articulations n'articulent plus.Et comme les pieds ne sont pas des pneus je roule sur les jantes.Et quand la route est pentue, je ressemble à ces petits jouets en bois articulé qui descendent un plan incliné avec des mouvements saccadés. Mon dieu! La souplesse ! Je n'avais jamais considéré la souplesse comme un bien inestimable.Toutes les priorités se modifient .C'est aussi une découverte que l'on fait car,contrairement à une opinion répandue, la vieillesse est l'âge des découvertes.
--Quand je me présente en haut d'une volée de marches--on en compte quarante-six par exemple au métro Varenne--mes genoux m'interpellent:
--Tu ne comptes pas nous faire descendre ça, tout de même?
--Ne m'emmerdez pas!Qui C'est qui commande ici?
Ils ricanent.Rira bien qui rira le dernier.
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Tu mets sur le compte de la "méchanceté" de Valentin, les cauchemars qui le réveillent et te réveillent chaque nuit, écrivit-elle à sa sœur. Moi j'ai toujours été persuadée que les jeunes enfants sont terrorisés par l'idée de la mort. Par leur naissance, ils sont encore proches du néant et je suis convaincue que dans le ventre maternel déjà ils éprouvent des terreurs inimaginables. D'ailleurs ils naissent en hurlant. Aucun ne sourit. Et ce sentiment d'épouvante les poursuit au long de leurs jeunes années. Aucun adulte ne ressent aussi violemment la peur de la mort qu'un enfant. S'ils s'éveillent la nuit en criant, les parents mettent cela sur le compte de coliques ou des dents ou d'un besoin pervers d'attirer l'attention. En réalité les enfants hurlent à la mort. Ils sont des vivants de fraîche date, et n'ont pas eu le temps d'oublier leur état antérieur. Ils savent quelque chose que nous avons occulté et il faut attendre les approches de la vieillesse pour que ressurgisse l'angoisse du néant. Les enfants sont des morts de la veille et les vieillards des morts du lendemain, qui d'ailleurs retombent en enfance, refermant le cercle de la vie.
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M'en aller à mon heure à moi,qui ne sera pas forcément celle des médecins, ni celle autorisée par le pape, encore moins la mort au ralenti proposée par Marie de Hennezel,avec son plateau de soins palliatifs en devanture et son sourire crémeux.
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L'âge est un secret bien gardé. Dire que ce qu'est la vieillesse, c'est chercher à décrire la neige à des gens qui vivent sous les tropiques.
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Vidéo de Benoîte Groult
“Notre amitié était allée au-delà des mots et des cases” se remémore Catel, l'invitée de cet épisode, lorsqu'elle évoque sa relation avec Benoîte Groult, dont elle a retranscrit la vie dans sa bande dessinée Ainsi Soit Benoîte Groult (Grasset).
Catel nous a reçu dans son atelier parisien pour raconter les prémices de cette bande dessinée sur Benoîte Groult, icône féministe qui s'est battue toute sa vie en faveur des droits des femmes.
C'était la première fois que la scénariste de bande dessinée spécialisée dans les biographies, racontait l'histoire d'une personnalité toujours en vie. Une mission qui s'est avérée périlleuse pour Catel, qui a dû lutter contre les quelques réticences de la femme de lettres à l'égard du 9ème art…
L'histoire de Catel a été recueillie au micro de Camille Bichler. Ce podcast a été produit par Johanna Bondoux pour le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême et parrainé par l'Institut René Goscinny (https://www.institut-goscinny.org/).
Montage et Mixage : Adrien Leblond Assistante de production : Morgane Mabit
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