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J'aime toujours les films de Duvivier. Fernandel savait bien jouer, et les jeux de lumière révélaient un sens artistique profond. Et surtout, sa matière était incroyablement riche. Il y a un grand talent chez Guareschi. En quelques paragraphes, il plante ce petit village au bord du Pô, ses maisons serrées autour de l'église et de la mairie, la richesse de la terre et la misère de ses habitants, ses luttes de clochers et ses histoires d'amours…

C'est la vie d'un village, avec ses joies, ses peines. C'est aussi un monde lourdement, profondément divisé. D'un côté, les communistes ; de l'autre les libéraux. Washington ment beaucoup, et Moscou monstrueusement. Mais dans ce petit village de la plaine du Pô, il n'y a que des hommes qui voudraient rendre le monde meilleur chacun à leur façon, et ce soleil d'enfer qui tape sur les têtes et les échauffe. Pepone est profondément honnête, et voudrait aider les paysans misérables. Don Camillo l'est tout autant, et se démène pour les enfants crevant de faim, les malades, les vieillards aux dos cassés. Au moindre problème sérieux, chacun sait qu'il n'a pas plus grand allié que l'autre.

Les véritables conflits, eux, sont profondément enfouis. Mais il suffit de peu de choses pour les faire ressortir. Soudain, un coup de fusil au coin d'un bois, un corps qui git, un gamin qui a vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir. Et il n'y a plus ni curé ni maire rouge, juste un homme qui essaye de sauver son ami, mais pour cela tous deux comptent plus sur la main du Christ que sur leurs propres forces…

C'est un monde disparu que celui de Don Camillo. Un monde sans télévision, sans jeux vidéo, sans frigos, sans baignoires, avec une séance de cinéma par an et une voiture pour cent habitants. Un monde heureux pourtant. Et qui avait quelque chose qui fait fort défaut à notre époque : le sentiment très largement partagé que bientôt, très bientôt, le monde deviendrait meilleur et plus accueillant…
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Brescello, petit village au nord de l'Italie à la fin des années 1940. Peppone, communiste convaincu, vient d'être élu maire. Il est perpétuellement confronté à Don Camillo, et les deux ne se privent pas de joutes verbales, allant même jusqu'à s'affronter physiquement. Ces deux rivaux se connaissent depuis le maquis (ils ont combattu ensemble contre le fascisme), et même s'ils ne l'avouent jamais, se comportent comme deux amis, toujours prêts à s'épauler l'un l'autre pour le bien de la communauté.

Ce livre se présente comme une suite de petites histoires mettant en scène les deux personnages emblématiques . Les dialogues sont savoureux, en particulier lorsque Jésus sur la croix s'adresse à Don Camillo. Il pourrait paraître daté, avec la montée du communisme aux prises avec la démocratie chrétienne en Italie. En fait il n'en est rien car il arrive à nous donner un message plus universel. Avec beaucoup d'humanité et de bienveillance, Don Camillo et Peppone ont foi en un avenir meilleur, foi en l'homme.

J'ai également découvert de quelle manière le film de Duvivier était fidèle à la trame et à l'ambiance de ce livre.

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Don Camillo est prêtre, instruit, bien pensant et moqueur

Peppone est le nouveau maire, rouge, révolutionnaire et sans instruction.

Tout deux s'affrontent, jamais très méchamment, si ce n'est que Don Camillo à cette tendance facile de s'en prendre à plus faible que lui.

Jésus parle à don Camillo et là se trouve un des plaisirs hilarants de ces courts textes.

Don Camillo tutoie Peppone qui, lui, le vouvoie.
Don Camillo vouvoie Jésus qui, lui, le tutoie.

Ainsi se forme ce recueil de courtes aventures assez amusantes, bien que, ou parce que de niveau maternelle :
Oh le beau château de sable que tu as fait là !
Tiens ! un coup de pied et hop ! plus rien !

Ce livre de 1951, ici dans son édition de 1953, nous invite finalement à se demander si la vie en société humaine ne relève pas finalement de ce simple coup de pied balancé de ci, de là, par tout à chacun, au moins une fois de temps en temps…

Réfléchissons-y bien…

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Difficile de ne pas superposer à la description écrite des personnages, les remarquables interprétations de Gino Cervi et de Fernandel. D'autant que j'ai lu ce livre, adolescent, après en avoir vu les adaptations cinéma.
Je me souviens de quelques passages spécifiques du roman. Les plus marquants pour moi, étant ceux où Don Camillo se confie au Christ… qui lui répond. Il faudrait relire ce roman. Mais le paysage politique italien de l'après guerre, se divisant entre Démocratie Chrétienne et Communisme doit paraître de nos jours bien caricatural et désuet. Vision d'une époque !
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La Feuille Volante n° 1365 – Juillet 2019.

Le petit monde de Don CamilloGiovani Guareschi – Éditions du Seuil.
Traduit de l'italien par Gennie Lucioni.

Parler d'un roman qui a fait l'objet d'une adaptation cinématographique et qui a enchanté plusieurs générations n'a rien d'original. Fernandel (Don Camillo) le curé du Brescello, un village de la plaine du Pô et Gino Cervi (Pepone), son maire communiste, ces deux personnages hauts en couleur, vont animer la vie publique de cette période de l'immédiate après-guerre dans ce petit coin perdu d'Italie. Cela dépasse la traditionnelle opposition entre le clergé et les laïcs, la droite et la gauche, le parti dit du progrès et celui de la réaction parce que l'amitié de Pepone et Don Camillo remonte à la guerre, au maquis, sans qu'on sache très bien contre qui ils se battaient, les fascistes ou les alliés, mais peu importe. Don Camillo n'est pas un chef politique, n'est pas membre de l'opposition municipale mais se consacre à ses ouailles, de préférence de droite mais n'oublie jamais de s'occuper de tous les pauvres et de fustiger l'égoïsme des riches sur qui il fait peser sa férule, tout comme le maire fait marcher ses troupes à la baguette. C'est un jeu de pouvoir et quand les « rouges » s'en prennent à lui publiquement, il n'hésite pas à faire le coup de poing. Pourtant, s'il arrive à nos deux compères d'en venir aux mains, mais uniquement à huis clos, c'est toujours dans les règles et sans haine car les comptes se règlent ainsi entre eux, quand ce n'est pas avec des mots, à l'abri des regards, dans la cuisine de Pepone ou dans le presbytère, mais ils restent amis quoi qu'il en soit. Si l'un d'eux est dans la difficulté, l'autre s'empresse de venir l'aider, mais toujours discrètement et souvent de nuit et si les « rouges » bouffent en permanence du curé et boudent l'office, ils viennent en groupe et nuitamment à l'église pour faire leurs dévotions. Ils y a bien quelques petits « coups bas » mais le plus étonnant c'est que dans ce village où tout le monde se connaît, il n'y a jamais de témoins pour les constater, mais personne n'est dupe. On fustige publiquement Moscou et le pape, mais en sous-main on s'entraide et il serait inconcevable qu'il en fût autrement. Pepone fait ce qu'il veut dans sa commune et le Parti est loin, mais Don Camillo est surveillé en permanence par le Christ du Maître-autel avec qui il converse volontiers et qui lui rappelle, souvent avec humour, les préceptes de l'Évangile que la mauvaise foi chronique de son ministre lui fait trop souvent oublier. C'est un peu la voix de sa conscience qu'il cherche malicieusement à contourner mais toujours avec respect et soumission parce que le curé n'oublie jamais son devoir d'obéissance. Tout est permis, les coups de bâton comme les petites avanies et c'est plus facile pour Don Camillo qui est instruit de se moquer du maire qui a boudé l'école mais quand il s'agit de l'aider à passer son certificat d'études, le curé est là pour le secourir... mais sans oublier l'intérêt de la paroisse ni les réparations indispensables pour le clocher de l'église. Comme partout, si les hommes s'occupent de politique, les femmes, surtout en Italie, se tournent vers Dieu et Don Camillo a là des alliées qu'incarne l'épouse de Pepone. Bien sûr ce dernier donne publiquement de la voix et se fait respecter par ses troupes, mais c'est souvent l'épouse qui a le dernier mot et impose ses vues à ce mari un peu retors. Bien sûr tout cela n'est pas exempt de message politique, l'auteur cherchant à tourner en dérision de poids du parti communiste. L'air de rien, et même si tout cela est un peu exagéré, c'est l'image qui est donnée est celle de l‘espèce humaine, capable du pire comme du meilleur, mais ici, scénario et aussi ambiance dédiée au rire obligent, on choisit le meilleur, le plus cocasse, le plus aimable.
Ce roman, qui sera suivi de beaucoup d'autres, toujours consacrés à Don Camillo et à Pepone qui verront leurs aventures les porter parfois au dehors de ce petit village mais toujours y revenir par attachement mais aussi par nostalgie, a fait l'objet d'une adaptation cinématographique de Julien Duvivier au succès jamais démenti. L'image de Don Camillo est à ce point attaché à la personne de Gino Cervi et surtout de Fernandel que les tournages suivants qui se sont faits sans eux n'ont pas eu le succès escompté, les spectateurs ne reconnaissant pas leurs acteurs favoris, que des pastiches ont été menés, par Fernandel lui-même dans « le mouton à cinq pattes », que des campagnes publicitaires, notamment pour les pâtes, ont crée le personnage de « Don Patillo » qui évoquait l'ombre du comédien déjà disparu et l'ont ressuscité. le pape François l' a même cité en exemple, prenant comme modèle ce brave curé de campagne qui n'est qu'un personnage de fiction. La ville de Brescello a immortalisé ces deux citoyens emblématiques en les statufiant en bronze, l'un à la porte de la mairie, l'autre sur le parvis de l'église. Peut-on imaginer plus belle consécration ?
A titre personnel, je dois dire que, même aujourd'hui où les comiques abondent, Fernandel reste quelqu'un qui, par son physique et son jeu d'acteur, m'a toujours fait rire.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com


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Il Mondo Piccolo de Don Camillo
Traduction : Gennie Luccioni

Difficile, en 2008 - et surtout avec pareille couverture - de pénétrer, même pour la première fois, dans "Le Petit Monde de Don Camillo" sans évoquer instantanément Fernandel dans le rôle auprès d'un Gino Cervi plus vrai que nature en Peppone. Pourtant, si l'on ne se soumet pas à cet exercice, on perdra de vue que, dès sa parution en 1948, ce petit recueil de saynettes mettant en scène les deux célèbres opposants connut un très grand succès. Partant, on passera sur les qualités intrinsèquement littéraires de l'oeuvre de Guareschi. Et ce serait dommage, croyez-moi.

Pourtant, ce n'est pas le style qui compte ici. Guareschi a la phrase concise et un peu sèche du journaliste rôdé. Mais son sens de l'humour, sa générosité et son humanité lui permettent, à travers des personnages en principe italiens, de créer des archétypes qui peuvent prétendre à l'universel.

Don Camillo, le curé anti-conformiste, est une espèce de géant "aux poings terribles". Ensoutané de noir, selon l'usage, il n'hésite à retrousser ses manches pas plus pour creuser, maçonner, nourrir des vaches affamées par un piquet de grève ... que pour brandir son fusil (ou une mitraillette) ou se jeter en pleine bagarre.

De l'aspect physique de Peppone, on retient surtout son foulard rouge, insigne de ses conviction politiques et presque de ses fonctions puisqu'il vient d'être élu maire de son petit village. Au "civil", il est garagiste.

Autour d'eux, les villageois, les "Rouges" qui, en cet Après-guerre, tiennent le haut du pavé, et les "Cléricaux", qui entendent bien recouvrer le pouvoir tôt ou tard. Ajoutez à cela que les épouses des premiers veulent toujours faire baptiser leurs enfants et qu'il arrive aux filles des seconds de tomber amoureuses de fils des "Rouges."

De temps en temps, le fleuve pique sa colère et déborde. Ou alors, ce sont les propriétaires fonciers qui refusent de mieux payer leurs ouvriers agricoles. A moins qu'une poule ne ponde, dans le poulailler du presbytère, un oeuf portant en relief une croix finement ciselée ou que Peppone, paniqué à l'idée de voir mourir le plus jeune de ses enfants, ne vienne en catimini déposer un cierge devant l'autel de la Vierge.

On admirera au passage la vivacité des dialogues et l'authenticité des émotions exprimées. Pas une seule fois, Guareschi, au demeurant bon dessinateur, ne cède ici au plaisir de la caricature.

Avec de tels avantages, on comprend qu'il était fatal que le cinéma s'intéressât très vite à ce petit monde niché dans la plaine émilienne, près du Pô. ;o)
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Dans l'Italie d'après-guerre, le communisme monte en puissance et la "réaction" s'organise. Nous sommes dans la plaine du Pô, en Emilia-Romagna ; le camarade Peppone a été élu maire. Face à lui, il y a don Camillo, le curé du village, une force de la nature.
S'inspirant de faits réels, Giovanni Guareschi nous invite à plonger dans la vie du petit village de Bolesina où s'affrontent ces deux personnages, accompagnés d'une foule d'autres.

Le petit monde de don Camillo, pour moi, c'est d'abord des souvenirs d'enfance : le jour où mon père nous avait acheté, sur une brocante, la cassette du film où Fernandel interprète à la perfection son personnage, puis toutes les fois où nous avons vu et revu ce film en famille, en riant toujours autant, sans nous en lasser. Aussi, quand nous avons retrouvé ce roman dans le grenier de ma grand-mère, je ne pouvais pas ne pas l'embarquer pour le lire.
Que dire? J'ai ri autant avec le livre que nous riions devant le film il y a quelques années, j'ai ri beaucoup et souvent. Guareschi manie à la perfection le comique de situation et les rivalités entre Peppone et don Camillo amènent à des scènes délicieuses ! Avec surprise et amusement, j'ai retrouvé dans le roman à de nombreuses reprises exactement les répliques du film... et autant d'émotion dans certains chapitres que dans certaines scènes du film, comme par exemple celles de la mort puis de l'enterrement de Madame Christina, la vieille institutrice. Quel voyage !
Vous l'aurez sans doute compris, c'est un coup de coeur...!

Challenge ABC 2017/2018
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Grâce à ce premier tome de la collection "j'ai lu" des éditions du seuil, Don Camillo a fait irruption dans notre vie en 1958.
Sous forme de courtes nouvelles Don Camillo entre alors en lutte avec Peppone le maire de ce petit village de la vallée du Pô. La passion politique s'exaspère mais l'âme italienne reste séduisante, généreuse, hospitalière et pleine d'humour.
Ces aventures seront immortalisées au cinéma par le truculent duo Fernandel/ Gino Cervi.
Un livre, souvent drôle mais parfois triste, à mettre dans toutes les mains.
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Don Camillo, c'est Clochemerle à l'italienne.. Et comme, selon Cocteau, « les Italiens sont des Français de bonne humeur », cela donne une version, probablement moins rabelaisienne, mais plus aimable, plus attendrissante peut-être, que le chef d'oeuvre de Gabriel Chevallier.
Le Petit Monde de Don Camillo, c'est aussi ma jeunesse. D'abord parce que j'ai lu ce livre pour la première fois à l'adolescence, bien sûr. Mais aussi parce que le monde qu'il décrit, à la fois pauvre et fraternel, ressemble beaucoup à celui dans lequel j'ai été élevé, dans les Cévennes des années 60. Un monde où on croyait encore qu'avec un peu, disons beaucoup, de bonne volonté, nous irions vers un monde meilleur.
On peut lire ce livre au premier degré. On sourira beaucoup, et on passera un très bon moment. Mais les histoires racontées par Guareschi méritent probablement mieux. Derrière l'affrontement entre Don Camillo et Pepone, le prêtre « réactionnaire » et le maire communiste, grandes gueules et gros bras, il y a aussi tous les drames d'une communauté, des gens qui souffrent, qui s'aiment, se haïssent et, parfois, se réconcilient. Il y a l'Italie des années 50, la guerre froide, et c'est devenu une leçon d'histoire. Dans les dialogues entre Don Camillo et le Christ, il y a toute la faiblesse humaine devant la conscience et le destin de chacun. Il y a, enfin, une épaisseur de vie qui ressort de ce livre, qu'on ne perçoit parfois qu'à la relecture.
Bref, un très grand livre.
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Quelle lecture ! Il me semble que le petit monde de Don Camillo, au delà de nous raconter de petites histoires enfantines, opposant le maire d'un village, communiste, à l'Abbé de la paroisse, est le reflet d'une région, et d'une époque... Il est aussi, avec les lunettes appropriées, révélateur de critiques politiques, et plus particulièrement du communisme. Je me suis beaucoup amusée à la lecture de ce livre, dont chaque chapitre est une nouvelle histoire, et toujours une nouvelle chute amusante...
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