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Don Camillo, c'est Clochemerle à l'italienne.. Et comme, selon Cocteau, « les Italiens sont des Français de bonne humeur », cela donne une version, probablement moins rabelaisienne, mais plus aimable, plus attendrissante peut-être, que le chef d'oeuvre de Gabriel Chevallier.
Le Petit Monde de Don Camillo, c'est aussi ma jeunesse. D'abord parce que j'ai lu ce livre pour la première fois à l'adolescence, bien sûr. Mais aussi parce que le monde qu'il décrit, à la fois pauvre et fraternel, ressemble beaucoup à celui dans lequel j'ai été élevé, dans les Cévennes des années 60. Un monde où on croyait encore qu'avec un peu, disons beaucoup, de bonne volonté, nous irions vers un monde meilleur.
On peut lire ce livre au premier degré. On sourira beaucoup, et on passera un très bon moment. Mais les histoires racontées par Guareschi méritent probablement mieux. Derrière l'affrontement entre Don Camillo et Pepone, le prêtre « réactionnaire » et le maire communiste, grandes gueules et gros bras, il y a aussi tous les drames d'une communauté, des gens qui souffrent, qui s'aiment, se haïssent et, parfois, se réconcilient. Il y a l'Italie des années 50, la guerre froide, et c'est devenu une leçon d'histoire. Dans les dialogues entre Don Camillo et le Christ, il y a toute la faiblesse humaine devant la conscience et le destin de chacun. Il y a, enfin, une épaisseur de vie qui ressort de ce livre, qu'on ne perçoit parfois qu'à la relecture.
Bref, un très grand livre.
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Quelle lecture ! Il me semble que le petit monde de Don Camillo, au delà de nous raconter de petites histoires enfantines, opposant le maire d'un village, communiste, à l'Abbé de la paroisse, est le reflet d'une région, et d'une époque... Il est aussi, avec les lunettes appropriées, révélateur de critiques politiques, et plus particulièrement du communisme. Je me suis beaucoup amusée à la lecture de ce livre, dont chaque chapitre est une nouvelle histoire, et toujours une nouvelle chute amusante...
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Don Camillo est prêtre, instruit, bien pensant et moqueur

Peppone est le nouveau maire, rouge, révolutionnaire et sans instruction.

Tout deux s'affrontent, jamais très méchamment, si ce n'est que Don Camillo à cette tendance facile de s'en prendre à plus faible que lui.

Jésus parle à don Camillo et là se trouve un des plaisirs hilarants de ces courts textes.

Don Camillo tutoie Peppone qui, lui, le vouvoie.
Don Camillo vouvoie Jésus qui, lui, le tutoie.

Ainsi se forme ce recueil de courtes aventures assez amusantes, bien que, ou parce que de niveau maternelle :
Oh le beau château de sable que tu as fait là !
Tiens ! un coup de pied et hop ! plus rien !

Ce livre de 1951, ici dans son édition de 1953, nous invite finalement à se demander si la vie en société humaine ne relève pas finalement de ce simple coup de pied balancé de ci, de là, par tout à chacun, au moins une fois de temps en temps…

Réfléchissons-y bien…

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Drôle, fantaisiste, oui… Profond ? Pas vraiment.

Faisons abstraction des films qui ont eu un grand succès tout à fait mérité et auquel les acteurs Fernandel et Cervi ont largement contribué. Attachons nous juste au sujet du livre. Ce livre, je l'ai lu jeune ado et j'ai vraiment beaucoup aimé… Je le relis à l'âge de la retraite et là, mon impression est mitigée, je suis même nettement déçu par rapport au souvenir que j'en avais.

En préambule, Guareschi écrivait : ”s'il y a quelque part un prêtre qui se sente offensé par le personnage de don Camillo, je lui permets de venir me casser son plus gros candélabre sur la tête ; s'il y a quelque part un communiste qui se sente offensé par le personnage de Peppone, je lui permets de venir me casser un marteau et une faucille sur le dos”.

Bravo sur le principe mais c'était osé. Il voulait paraître sincère et équitable en écrivant cela mais à la lecture des chapitres, on constate que le livre est tout sauf neutre, au bénéfice de don Camillo et au détriment de Peppone : don Camillo n'a pas toutes les qualités mais c'est un personnage au caractère entier, assez brillant et cohérent tandis que Peppone est souvent ridicule et plein de contradictions, tiraillé qu'il est entre des convictions politiques communistes caricaturales et une foi personnelle de croyant docile soumis au rite catholique. Quel communiste pourrait se reconnaître dans un paroissien qui va à confesse ?

Savourons le livre comme une farce légère et au charme vieillot (parution en 1948). C'est déjà ça. Sans plus.
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Après avoir vu et revu de nombreuses fois les films avec Fernandel et Gino Cervi, j'ai commencé à lire la saga Don Camillo....et je n'ai pas déçue. Ça a été une découverte pour moi cette littérature italienne d'après guerre. J'ai beaucoup apprécié car on sent le vécu derrière chaque chapitre racontant l'affrontement et l'amitié entre 2 hommes très attachant. Je vais sans doute relire ces aventures après toutes années. Nostalgique, peut-être pas, mais une envie se voir comment ma sensibilité à évolué....
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Ben oui, comme beaucoup de gens, j'ai vu le film avant de lire le livre. Ce qui fait que, à tout jamais, Don Camillo aura les traits de Fernandel, et Peppone ceux de Gino Cervi. Mais pouvait-il en être autrement ? Il y a une telle adéquation entre le film et le roman qu'on ne peut que se réjouir du résultat.
Ceux qui n'ont pas lu les aventures de Don Camillo et Peppone, ne savent pas ce qu'ils perdent. Il ne s'agit pas d'un roman à proprement parler, mais d'une série de nouvelles réparties en plusieurs volumes dont trois du vivant de l'auteur - les trois meilleurs : le Petit monde de Don Camillo (1948), Don Camillo et ses ouailles (1952) et Don Camillo et Peppone (1953). D'autres recueils suivront, parmi lesquels Don Camillo à Moscou (1963), Don Camillo et les contestataires (1969), de moindre intérêt;
Giovanni Guareschi (1908-1968) est un journaliste et écrivain italien; Ses convictions politiques (droite anti-communiste) sont à l'origine de la saga Don Camillo : Don Camillo, curé du village de Brescello, dans la vallée du Pô, est un ecclésiastique non-conformiste, d'un caractère entier, et d'une foi absolue envers le Christ du maître-autel, avec lequel il discute souvent. Malgré sa brusquerie, il reste un homme bon, profondément juste, défenseur des pauvres et des opprimés, même devant les grands et riches propriétaires terriens qui sont ses ouailles. Son adversaire politique, Peppone est le maire communiste du village. Garagiste, il est comme Don Camillo un colosse qui n'hésite pas à se retrousser les manches et à en venir au mains. Moins subtil que le curé, il fait souvent les frais de l'affrontement, mais il partage avec lui une grande sollicitude pour les déshérités. Tous deux se connaissent de longue date, depuis les années de guerre, où ils combattaient ensemble l'ennemi allemand, et se tiennent l'un l'autre en réelle affection, même si leurs divergences politiques leur fait tenir des postures différentes.
Il semble bien, toutefois, que l'opposition politique ne soit pas le thème majeur de ces nouvelles. Il en est le moteur certes, mais "Derrière le petit monde de Don Camillo, il y a ma maison, Parme, la plaine émilienne le long du Pô, où la passion politique s'exaspère, mais où le peuple pourtant demeure séduisant, généreux, hospitalier et plein d'humour" (Giovanni Guareschi dans l'introduction au Petit monde de Don Camillo)
Et c'est bien ce qu'il faut retenir de ces nouvelles souvent cocasses, mais parfois dramatiques, où l'humour tient la plus grande place, mais aussi la tendresse : on pense à Pagnol, et cette sensation est encore amplifiée par les films qui reprennent non seulement quelques acteurs du grand Marcel (à commencer par Fernandel) mais surtout le ton général, fait de bonhommie et de truculence, tout comme d'attention, de sollicitude et d'empathie.
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Brescello, petit village au nord de l'Italie à la fin des années 1940. Peppone, communiste convaincu, vient d'être élu maire. Il est perpétuellement confronté à Don Camillo, et les deux ne se privent pas de joutes verbales, allant même jusqu'à s'affronter physiquement. Ces deux rivaux se connaissent depuis le maquis (ils ont combattu ensemble contre le fascisme), et même s'ils ne l'avouent jamais, se comportent comme deux amis, toujours prêts à s'épauler l'un l'autre pour le bien de la communauté.

Ce livre se présente comme une suite de petites histoires mettant en scène les deux personnages emblématiques . Les dialogues sont savoureux, en particulier lorsque Jésus sur la croix s'adresse à Don Camillo. Il pourrait paraître daté, avec la montée du communisme aux prises avec la démocratie chrétienne en Italie. En fait il n'en est rien car il arrive à nous donner un message plus universel. Avec beaucoup d'humanité et de bienveillance, Don Camillo et Peppone ont foi en un avenir meilleur, foi en l'homme.

J'ai également découvert de quelle manière le film de Duvivier était fidèle à la trame et à l'ambiance de ce livre.

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J'aime toujours les films de Duvivier. Fernandel savait bien jouer, et les jeux de lumière révélaient un sens artistique profond. Et surtout, sa matière était incroyablement riche. Il y a un grand talent chez Guareschi. En quelques paragraphes, il plante ce petit village au bord du Pô, ses maisons serrées autour de l'église et de la mairie, la richesse de la terre et la misère de ses habitants, ses luttes de clochers et ses histoires d'amours…

C'est la vie d'un village, avec ses joies, ses peines. C'est aussi un monde lourdement, profondément divisé. D'un côté, les communistes ; de l'autre les libéraux. Washington ment beaucoup, et Moscou monstrueusement. Mais dans ce petit village de la plaine du Pô, il n'y a que des hommes qui voudraient rendre le monde meilleur chacun à leur façon, et ce soleil d'enfer qui tape sur les têtes et les échauffe. Pepone est profondément honnête, et voudrait aider les paysans misérables. Don Camillo l'est tout autant, et se démène pour les enfants crevant de faim, les malades, les vieillards aux dos cassés. Au moindre problème sérieux, chacun sait qu'il n'a pas plus grand allié que l'autre.

Les véritables conflits, eux, sont profondément enfouis. Mais il suffit de peu de choses pour les faire ressortir. Soudain, un coup de fusil au coin d'un bois, un corps qui git, un gamin qui a vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir. Et il n'y a plus ni curé ni maire rouge, juste un homme qui essaye de sauver son ami, mais pour cela tous deux comptent plus sur la main du Christ que sur leurs propres forces…

C'est un monde disparu que celui de Don Camillo. Un monde sans télévision, sans jeux vidéo, sans frigos, sans baignoires, avec une séance de cinéma par an et une voiture pour cent habitants. Un monde heureux pourtant. Et qui avait quelque chose qui fait fort défaut à notre époque : le sentiment très largement partagé que bientôt, très bientôt, le monde deviendrait meilleur et plus accueillant…
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Ce petit recueil de nouvelles est sympathique et assez amusant. Je m'étais attendue à un peu plus de drôlerie mais il faut dire que l'époque et donc l'humour ne sont plus tout à fait les mêmes aujourd'hui et comme je n'étais pas une ado ou jeune adulte au moment de son édition originale, j'y suis moins sensible. Malgré tout il y a des passages qui font bien sourire (par exemple les dialogues de Don Camillo avec Jésus ou bien la métaphore de sa conscience, l'art de la répartie des deux protagonistes principaux...), les personnages sont attachants et les situations cocasses (mais trop répétitives pour moi).
Don Camillo, le curé du village et Peppone, le maire communiste, se tirent toujours dans les pattes et sont remontés l'un contre l'autre et pourtant… pourtant ils s'estiment aussi profondément car l'un et l'autre sont les deux faces d'une même pièce : même grande gueule, même bagou, même façon de parler sans mâcher leurs mots, même goût de la castagne, même courage, même fidélité à leurs idéaux respectifs et loyauté, même droiture générale et mêmes menues filouteries, même ancien engagement dans la résistance lors de la guerre de 39-45. Deux frères cordialement ennemis, à la hauteur l'un de l'autre, qui nous font vivre quelques épisodes de verve, de luttes malines et de rapprochements quand il s'agit de ne pas laisser l'autre se faire humilier non plus ou quand il s'agit de visées humanistes communes à défendre. Deux « frères » qui ne peuvent se passer l'un de l'autre pour exister et se sentir vivants.
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La Feuille Volante n° 1365 – Juillet 2019.

Le petit monde de Don CamilloGiovani Guareschi – Éditions du Seuil.
Traduit de l'italien par Gennie Lucioni.

Parler d'un roman qui a fait l'objet d'une adaptation cinématographique et qui a enchanté plusieurs générations n'a rien d'original. Fernandel (Don Camillo) le curé du Brescello, un village de la plaine du Pô et Gino Cervi (Pepone), son maire communiste, ces deux personnages hauts en couleur, vont animer la vie publique de cette période de l'immédiate après-guerre dans ce petit coin perdu d'Italie. Cela dépasse la traditionnelle opposition entre le clergé et les laïcs, la droite et la gauche, le parti dit du progrès et celui de la réaction parce que l'amitié de Pepone et Don Camillo remonte à la guerre, au maquis, sans qu'on sache très bien contre qui ils se battaient, les fascistes ou les alliés, mais peu importe. Don Camillo n'est pas un chef politique, n'est pas membre de l'opposition municipale mais se consacre à ses ouailles, de préférence de droite mais n'oublie jamais de s'occuper de tous les pauvres et de fustiger l'égoïsme des riches sur qui il fait peser sa férule, tout comme le maire fait marcher ses troupes à la baguette. C'est un jeu de pouvoir et quand les « rouges » s'en prennent à lui publiquement, il n'hésite pas à faire le coup de poing. Pourtant, s'il arrive à nos deux compères d'en venir aux mains, mais uniquement à huis clos, c'est toujours dans les règles et sans haine car les comptes se règlent ainsi entre eux, quand ce n'est pas avec des mots, à l'abri des regards, dans la cuisine de Pepone ou dans le presbytère, mais ils restent amis quoi qu'il en soit. Si l'un d'eux est dans la difficulté, l'autre s'empresse de venir l'aider, mais toujours discrètement et souvent de nuit et si les « rouges » bouffent en permanence du curé et boudent l'office, ils viennent en groupe et nuitamment à l'église pour faire leurs dévotions. Ils y a bien quelques petits « coups bas » mais le plus étonnant c'est que dans ce village où tout le monde se connaît, il n'y a jamais de témoins pour les constater, mais personne n'est dupe. On fustige publiquement Moscou et le pape, mais en sous-main on s'entraide et il serait inconcevable qu'il en fût autrement. Pepone fait ce qu'il veut dans sa commune et le Parti est loin, mais Don Camillo est surveillé en permanence par le Christ du Maître-autel avec qui il converse volontiers et qui lui rappelle, souvent avec humour, les préceptes de l'Évangile que la mauvaise foi chronique de son ministre lui fait trop souvent oublier. C'est un peu la voix de sa conscience qu'il cherche malicieusement à contourner mais toujours avec respect et soumission parce que le curé n'oublie jamais son devoir d'obéissance. Tout est permis, les coups de bâton comme les petites avanies et c'est plus facile pour Don Camillo qui est instruit de se moquer du maire qui a boudé l'école mais quand il s'agit de l'aider à passer son certificat d'études, le curé est là pour le secourir... mais sans oublier l'intérêt de la paroisse ni les réparations indispensables pour le clocher de l'église. Comme partout, si les hommes s'occupent de politique, les femmes, surtout en Italie, se tournent vers Dieu et Don Camillo a là des alliées qu'incarne l'épouse de Pepone. Bien sûr ce dernier donne publiquement de la voix et se fait respecter par ses troupes, mais c'est souvent l'épouse qui a le dernier mot et impose ses vues à ce mari un peu retors. Bien sûr tout cela n'est pas exempt de message politique, l'auteur cherchant à tourner en dérision de poids du parti communiste. L'air de rien, et même si tout cela est un peu exagéré, c'est l'image qui est donnée est celle de l‘espèce humaine, capable du pire comme du meilleur, mais ici, scénario et aussi ambiance dédiée au rire obligent, on choisit le meilleur, le plus cocasse, le plus aimable.
Ce roman, qui sera suivi de beaucoup d'autres, toujours consacrés à Don Camillo et à Pepone qui verront leurs aventures les porter parfois au dehors de ce petit village mais toujours y revenir par attachement mais aussi par nostalgie, a fait l'objet d'une adaptation cinématographique de Julien Duvivier au succès jamais démenti. L'image de Don Camillo est à ce point attaché à la personne de Gino Cervi et surtout de Fernandel que les tournages suivants qui se sont faits sans eux n'ont pas eu le succès escompté, les spectateurs ne reconnaissant pas leurs acteurs favoris, que des pastiches ont été menés, par Fernandel lui-même dans « le mouton à cinq pattes », que des campagnes publicitaires, notamment pour les pâtes, ont crée le personnage de « Don Patillo » qui évoquait l'ombre du comédien déjà disparu et l'ont ressuscité. le pape François l' a même cité en exemple, prenant comme modèle ce brave curé de campagne qui n'est qu'un personnage de fiction. La ville de Brescello a immortalisé ces deux citoyens emblématiques en les statufiant en bronze, l'un à la porte de la mairie, l'autre sur le parvis de l'église. Peut-on imaginer plus belle consécration ?
A titre personnel, je dois dire que, même aujourd'hui où les comiques abondent, Fernandel reste quelqu'un qui, par son physique et son jeu d'acteur, m'a toujours fait rire.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com


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