Je ne sais pas s'il pleuvait ou si je pleurais.
Aliénor: " Pour la vie, pour la durée de notre pays sans retard, nétoyons la gangrène juive. Débarassons nous de cette vermine comme l'ont fait des hideuses punaises et des rats." page36
Lily: " Ils sont venus en france, pensant qu'ici tout serait bien, que ce serait le pays du lait et du miel. " page16
Angélica: " Les drapeaux et les religions, je m'en méfie comme de la peste. La personne que j'ai devant moi, ca m'est égal de savoir ce qu'elle pratique. C'est un être humain." page137
On n'avait pas de machine à laver, à l'époque, on n'avait pas de voiture, on n'avait rien, mais on vivait heureux.
Mes parents ne pratiquaient pas de religion et, leur rêve étant l'intégration, je ne savais rien du judaïsme.
Le fait de vivre dans des conditions matérielles très modestes, dans des îlots d'habitations pauvres et sans hygiène, ne nous empêchait tout de même pas d'être heureux. Car même s'il y avait beaucoup de pauvreté dans ces quartiers insalubres, il y avait aussi beaucoup de joie, d'amour et de bonheur...
Ce qui fait le bonheur de l'enfance, c'est l'enfance elle-même. Quand on peut se lever et ne penser à rien...
Mon père a été envoyé à Beaune-la-Rolande; le circuit classique. Sur la fiche d'internement de Beaune-la-Rolande, il y a écrit, avec un tampon, c'est dire qu'on a pris la peine de fabriquer un tampon: "Cause d'internement: en surnombre dans l'économie nationale."
Que vais-je devenir sans toi, ma mère? Comment ferai-je pour devenir grande, moi qui n'ai pas eu d'enfance? Comment tenir plus tard un enfant dans mes bras si je ne peux t'imiter...? Il me faudra tout inventer.
Nous réalisions qu'une indifférence totale des gens du quartier s'était installée à notre égard. Ils nous avaient vus naître, grandir, peu de personnes nous ont tendu la main dans cette période difficile.
Ce qui fait le bonheur de l'enfance, c'est l'enfance elle-même. Quand on peut se lever et ne penser à rien...