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Bienvenue au pays des pieds qui puent, des petites 'queues' et des tramways qui parlent, la France. Voilà la vision de notre pays par deux jeunes Bulgares qui tentent de se faire une place à Lyon. Elles vont croiser Dora, venue chercher la liberté et qui va trouver un arbre où poser ses mains pour mieux soulager les hommes .
C'est un très bon roman; comme beaucoup des romans de l'est qui me sont tombés entre les mains. Il y a ici en plus l' humour corrosif de la jeune auteure qui avec beaucoup de tact et de finesse pointe du doigt la traite des filles de l'est mais aussi leur faculté de débrouille et leur résilience .
Une histoire très sympa à lire , avec beaucoup de rythme et beaucoup de thèmes abordés, la prostitution donc , l'intégration , l'accueil par la France mais aussi le sort réservé aux familles turques vivant en Bulgarie à la fin du communisme .Et pour l'humour, la vision de la France par ces jeunes filles !
Un très bon moment de lecture .
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L'une est étudiante en cinéma, l'autre travailleuse du sexe à Perrache.
L'une est consentante libre et éclairée, l'autre est non-consentante, non-libre quoiqu'éclairée.
L'une n'a pas de prénom, l'autre si : Dora.
L'une est bulgare... L'autre aussi.

Au pays des pieds-qui-puent et des petites-bites (comprendre : la France), deux femmes se démènent, entre rires et larmes, quiproquos langagiers et contes de fées ratés, à l'assaut d'une certaine liberté et en butte contre plus d'une mentalité. Des épopées à savourer !
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« La France est le pays de la liberté, du fromage et des tramways qui parlent, un pays où la mode est intemporelle et où on ne lèche pas son pouce pour décoller et compter les billets de banque, par exemple. […]
En somme, la France n'est pas comme la Bulgarie, c'est un pays où tout est fabuleux comme Amélie Poulain, et en plus ta mère n'est pas là, et on ne travaille que 35 heures par semaine et personne ne jette sa poubelle par la fenêtre, c'est pourtant le hasard ou une erreur administrative qui t'ont propulsée dans ce pays merveilleux, comme une fusée chanceuse tu as obtenu ton inscription à l'Université Phare. »

Odyssée des filles de l'Est, Elitza Gueorguieva @editionsverticales #paldeprintemps #voixdesfemmes

Un roman inénarrable, à l'humour décapant et au texte tranchant!

Il démystifie les clichés qui circulent au sujet des filles de l'Est et remet les points sur les i, avec beaucoup de talent et d'esprit.

« Parfois tu fais exprès, c'est la seule manière que tu as trouvée d'être drôle. Quand tes erreurs sont volontaires, ça te donne un sentiment d'égalité, vous pouvez, ensemble et au même titre, vous foutre de ta gueule bien à toi. »

Ce roman, c'est l'histoire d'une jeune Bulgare qui arrive en France pour étudier le cinéma à Lyon et qui se retrouve confrontée à l'image qu'ont les Français des « filles de l'Est ».

En parallèle, il y a l'histoire d'une autre Bulgare, Dora, qui débarque à Lyon également, mais dans un autre cadre: la prostitution… ce qui n'était pas son objectif premier!

À travers leurs tribulations, l'autrice raconte l'odyssée des filles de l'Est, ce qu'elles doivent affronter au quotidien en raison des idées reçues… et son esprit résolument féministe nous fait bien rire!

« Tu repostes une annonce dans le journal, en enlevant slave, et cela se passe beaucoup mieux, tu as dorénavant une montagne de chemises à repasser, plusieurs cuvettes de toilettes à récurer, et même le sol d'une bijouterie située place d'Hétéros où il ne faut pas jeter la poussière car elle est peut-être pleine d'or. À la fin de ce mois magique, tu as un terrible mal de dos et une somme d'argent assez maigrichonne. Quant à Lili, tu apprends qu'elle a donné ses mensurations. Par conséquent, elle travaille dans une boîte à champagne où elle gagne cinq fois plus d'argent que toi et finit régulièrement soûle. »

Le texte est émaillé de situations cocasses qui portent à rire: les listes d'objectifs que la protagoniste se fixe et qui évoluent au fur et à mesure du récit, la manière dont elle rapporte les réactions des hommes à son égard, ses tentatives pour se fondre dans son nouvel environnement, autant de situations qui semblent inspirées de sa propre expérience.

Truculent et rafraîchissant!
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Ah, les Filles de l'Est. Elles sont blondes. Elles sont jeunes et jolies, puis vieilles et moches. Elles sont proches de leurs mères. Elles font de bonnes prostituées. C'est ce que nos deux héroïnes bulgares et ignorantes apprennent en arrivant en France, l'endroit idéal pour en savoir plus sur ces fameuses Filles de l'Est qu'elles connaissent si mal.

L'une fait des études de cinéma. L'autre fait le trottoir malgré elle. Les deux ont en commun d'habiter à Lyon depuis peu, de ne pas maîtriser complètement la langue française et d'être parfois prises pour des putes. Elles partagent également la menace d'un retour au pays “tel un Ulysse ultra rapide.”

Comment trouver une place en tant que Fille de l'Est dans “le pays de la liberté, du fromage et des tramways qui parlent” ? Surtout que “la France n'est pas comme la Bulgarie, c'est un pays où tout est fabuleux comme Amélie Poulain, et en plus ta mère n'est pas là, et on ne travaille que 35 heures par semaine et personne ne jette sa poubelle par la fenêtre.”

Tout se mélange dans ce petit livre. Les mythes, la réalité, les préjugés, les origines, les mots “récépissé” et “laissez-pisser”, les histoires parallèles d'une étudiante et d'une prostituée, les consignes du Petit Larousse du savoir-vivre, les listes d'objectifs et de merveilles, les extraits de journaux très sérieux et les articles plus que douteux, l'absence d'une mère tellement jamais là qu'on ne sait plus si on en jubile ou si on s'en lamente.

Elitza Gueorguieva effeuille une identité qui se décline, qui se déclare, qui se décode, mais qui jamais ne se décourage.
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Pas franchement emballée par ce recueil de clichés sur les filles de l'est (et sur les français quand on y réfléchit) quand cela va faire bientôt deux décennies que je lute moi-même contre ces idées reçues. Bien sûr j'ai bien compris que c'était une parodie mais hélas je n'ai pas beaucoup ri... Ai-je manqué de humour? Possible. Ou suis-je fatiguée de toujours retrouver les mêmes sujets chez les auteurs de l'Europe de l'est stigmatisés par leurs propres écrits? Probable.
Quand on ajoute à cela le style de l'auteur légèrement irritant à mon goût, je ne peux pas dire que ce livre m'a beaucoup plu.
Mais il pourrait très bien plaire à d'autres personnes moins susceptibles que moi.
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Dans les années 2000, deux femmes aux destins parallèles quittent leur Bulgarie natale pour tenter de renouveler leur vie en France. L'une, étudiante, connaîtra la vie décalée des squats et des existences alternatives; l'autre, péripatéticienne, vendue contre son gré par un ignoble personnage, sera poussée dans l'enfer des sans-papiers. Vivre en constant décalage, être sans cesse ramenées à leur accent, subir de trop nombreuses violences au quotidien: telles sont les conséquences de leur désolante immigration. Elitza Gueorguieva présente dans ce deuxième roman un pan de son histoire qui s'arrime à tant d'autres récits d'exil. L'humour slave et l'autodérision ne sont jamais bien loin avec cette écrivaine franco-bulgare aux accents punk. Elle offre ici un cri de fureur pour dénoncer l'étourdissante ritournelle sexiste et met en lumière les préjugés à l'encontre des femmes d'Europe de l'Est.
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« Tu te trompes souvent. Tu remplaces très par grave dans une phrase au registre soutenu et tu dis bien à toi à tes voisins de palier. À la place de récépissé tu comprends laissez-pisser, et tu confonds radié et irradié ainsi que sentier et sentinelle. Tu es littérale et hésitante, alors que dans ton pays tes blagues avaient de l'allure. Parfois tu fais exprès, c'est la seule manière que tu as trouvée d'être drôle. Quand tes erreurs sont volontaires, ça te donne un sentiment d'égalité, vous pouvez, ensemble et au même titre, vous foutre de ta gueule bien à toi. »

Les destins parallèles d'une étudiante et d'une prostituée bulgares, débarquées à Lyon en 2001. Entre tribulations burlesques et peinture sociale mordante, un roman d'exilées à la conquête de leur liberté.

J'ai adoré ce livre. Son style. Son humour ravageur. Découvert grâce à une chronique de Mathilde Serrell sur France Culture. J'ai téléchargé l'extrait qui m'a emballée et ht le reste sur Kobo. À present je vais ht un exemplaire papier pour le garder ds mon carré d'or 🤩
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Avec un recul déjanté, drôle et loufoque, la narratrice - qui parle d'elle à la deuxième personne – raconte sa migration et celle de Dora de la Bulgarie à la France.
Elitza Gueorguieva est étudiante en cinéma, elle a choisi librement de migrer en France dans les années 2000 avec son "grand Larouse illustré" et son "Petit Larousse du savoir-vivre". Elle veut devenir "libre", avoir son récépissé qu'elle nomme "laissez-pisser"
L'autre s'appelle Dora, elle qui "est de là d'où elle ne vient pas", n'a pas choisi son travail ni sa migration. Elle exerce le métier de prostituée "dans le quartier délabré de la gare de Perrache" pour gagner l'argent qu'elle envoie à ses enfants en Bulgarie, à moins que ce ne soit à son souteneur dont elle va finir par se débarrasser. Elles subit des "passe express (...) qui réveille des horreurs enfouies (...) qui fait mal au cul" parce qu'elle n'a pas trouvé d'adéquates techniques de "débarrassagement".
La narratrice fait des listes d'objectifs, de vocabulaire, de ce qu'elle voit de "merveilles", collectionne des articles de journaux, lit des citations du Grand Larousse pour apprendre à bien articuler le français. Elle fait souvent dans l'autodérision donnant "7 raisons de ne pas sortir avec une fille de l'Est".
L'étudiante en cinéma utilise sa caméra art pour décrypter la mythologie des "Filles de l'Est", pour montrer "celles qu'on ne montre pas (...) celles qu'on évite de voir". Elles ne sont pas ce que les hommes français ont transformé en choses virtuelles, elles ont une vraie réalité humaine. Elles sont des Bulgares qui parlent ou ne parlent pas le français, elles ont des turques forcées à devenir bulgares et à changer de nom, elles font des études ou ont un emploi, elles ont des amis et des ennemis, elles ont une vie bien à elles.
Ce petit roman plein de fantaisie mélange le mythe et la réalité. C'est un roman d'exilées à Lyon en 2001, qui joue avec les préjugés sur ces filles toutes jolies quand elles sont jeunes, qui vieillissent en devenant laides. Il mélange les origines et les langues, les conseils du Petit Larousse du savoir-vivre et les articles du journal le Monde, et bien d'autres choses, la nostalgie du pays et de la famille qui y reste vivre.
Derrière le burlesque, le loufoque et les quiproquos langagiers, ce roman quasi-documentaire met en scène des femmes qui veulent échapper à l'identité qu'on leur impose et qui marchent vers leur liberté.
Lien : https://lecturesdereves.word..
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