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EAN : 9782073048936
176 pages
Verticales (04/01/2024)
3.67/5   60 notes
Résumé :
« Tu te trompes souvent. Tu remplaces très par grave dans une phrase au registre soutenu et tu dis bien à toi à tes voisins de palier. À la place de récépissé tu comprends laissez-pisser, et tu confonds radié et irradié ainsi que sentier et sentinelle. Tu es littérale et hésitante, alors que dans ton pays tes blagues avaient de l’allure. Parfois tu fais exprès, c’est la seule manière que tu as trouvée d’être drôle. Quand tes erreurs sont volontaires, ça te donne un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Bienvenue au pays des pieds qui puent, des petites 'queues' et des tramways qui parlent, la France. Voilà la vision de notre pays par deux jeunes Bulgares qui tentent de se faire une place à Lyon. Elles vont croiser Dora, venue chercher la liberté et qui va trouver un arbre où poser ses mains pour mieux soulager les hommes .
C'est un très bon roman; comme beaucoup des romans de l'est qui me sont tombés entre les mains. Il y a ici en plus l' humour corrosif de la jeune auteure qui avec beaucoup de tact et de finesse pointe du doigt la traite des filles de l'est mais aussi leur faculté de débrouille et leur résilience .
Une histoire très sympa à lire , avec beaucoup de rythme et beaucoup de thèmes abordés, la prostitution donc , l'intégration , l'accueil par la France mais aussi le sort réservé aux familles turques vivant en Bulgarie à la fin du communisme .Et pour l'humour, la vision de la France par ces jeunes filles !
Un très bon moment de lecture .
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L'une est étudiante en cinéma, l'autre travailleuse du sexe à Perrache.
L'une est consentante libre et éclairée, l'autre est non-consentante, non-libre quoiqu'éclairée.
L'une n'a pas de prénom, l'autre si : Dora.
L'une est bulgare... L'autre aussi.

Au pays des pieds-qui-puent et des petites-bites (comprendre : la France), deux femmes se démènent, entre rires et larmes, quiproquos langagiers et contes de fées ratés, à l'assaut d'une certaine liberté et en butte contre plus d'une mentalité. Des épopées à savourer !
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« La France est le pays de la liberté, du fromage et des tramways qui parlent, un pays où la mode est intemporelle et où on ne lèche pas son pouce pour décoller et compter les billets de banque, par exemple. […]
En somme, la France n'est pas comme la Bulgarie, c'est un pays où tout est fabuleux comme Amélie Poulain, et en plus ta mère n'est pas là, et on ne travaille que 35 heures par semaine et personne ne jette sa poubelle par la fenêtre, c'est pourtant le hasard ou une erreur administrative qui t'ont propulsée dans ce pays merveilleux, comme une fusée chanceuse tu as obtenu ton inscription à l'Université Phare. »

Odyssée des filles de l'Est, Elitza Gueorguieva @editionsverticales #paldeprintemps #voixdesfemmes

Un roman inénarrable, à l'humour décapant et au texte tranchant!

Il démystifie les clichés qui circulent au sujet des filles de l'Est et remet les points sur les i, avec beaucoup de talent et d'esprit.

« Parfois tu fais exprès, c'est la seule manière que tu as trouvée d'être drôle. Quand tes erreurs sont volontaires, ça te donne un sentiment d'égalité, vous pouvez, ensemble et au même titre, vous foutre de ta gueule bien à toi. »

Ce roman, c'est l'histoire d'une jeune Bulgare qui arrive en France pour étudier le cinéma à Lyon et qui se retrouve confrontée à l'image qu'ont les Français des « filles de l'Est ».

En parallèle, il y a l'histoire d'une autre Bulgare, Dora, qui débarque à Lyon également, mais dans un autre cadre: la prostitution… ce qui n'était pas son objectif premier!

À travers leurs tribulations, l'autrice raconte l'odyssée des filles de l'Est, ce qu'elles doivent affronter au quotidien en raison des idées reçues… et son esprit résolument féministe nous fait bien rire!

« Tu repostes une annonce dans le journal, en enlevant slave, et cela se passe beaucoup mieux, tu as dorénavant une montagne de chemises à repasser, plusieurs cuvettes de toilettes à récurer, et même le sol d'une bijouterie située place d'Hétéros où il ne faut pas jeter la poussière car elle est peut-être pleine d'or. À la fin de ce mois magique, tu as un terrible mal de dos et une somme d'argent assez maigrichonne. Quant à Lili, tu apprends qu'elle a donné ses mensurations. Par conséquent, elle travaille dans une boîte à champagne où elle gagne cinq fois plus d'argent que toi et finit régulièrement soûle. »

Le texte est émaillé de situations cocasses qui portent à rire: les listes d'objectifs que la protagoniste se fixe et qui évoluent au fur et à mesure du récit, la manière dont elle rapporte les réactions des hommes à son égard, ses tentatives pour se fondre dans son nouvel environnement, autant de situations qui semblent inspirées de sa propre expérience.

Truculent et rafraîchissant!
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Ah, les Filles de l'Est. Elles sont blondes. Elles sont jeunes et jolies, puis vieilles et moches. Elles sont proches de leurs mères. Elles font de bonnes prostituées. C'est ce que nos deux héroïnes bulgares et ignorantes apprennent en arrivant en France, l'endroit idéal pour en savoir plus sur ces fameuses Filles de l'Est qu'elles connaissent si mal.

L'une fait des études de cinéma. L'autre fait le trottoir malgré elle. Les deux ont en commun d'habiter à Lyon depuis peu, de ne pas maîtriser complètement la langue française et d'être parfois prises pour des putes. Elles partagent également la menace d'un retour au pays “tel un Ulysse ultra rapide.”

Comment trouver une place en tant que Fille de l'Est dans “le pays de la liberté, du fromage et des tramways qui parlent” ? Surtout que “la France n'est pas comme la Bulgarie, c'est un pays où tout est fabuleux comme Amélie Poulain, et en plus ta mère n'est pas là, et on ne travaille que 35 heures par semaine et personne ne jette sa poubelle par la fenêtre.”

Tout se mélange dans ce petit livre. Les mythes, la réalité, les préjugés, les origines, les mots “récépissé” et “laissez-pisser”, les histoires parallèles d'une étudiante et d'une prostituée, les consignes du Petit Larousse du savoir-vivre, les listes d'objectifs et de merveilles, les extraits de journaux très sérieux et les articles plus que douteux, l'absence d'une mère tellement jamais là qu'on ne sait plus si on en jubile ou si on s'en lamente.

Elitza Gueorguieva effeuille une identité qui se décline, qui se déclare, qui se décode, mais qui jamais ne se décourage.
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Le roman d'Elitza Gueorguieva est une plongée dans le quotidien de deux femmes apprivoisant la France. C'est avec un ton mordant que l'autrice nous place aux côtés de ces deux personnages féminins. Mais elle use d'une approche particulière. En effet, elle les aborde avec la troisième personne. Elle semble alors loin d'elles tout en les interpelant et ne les lâchant pas. On semble les regarder errer dans ce monde parfois hostile tout en étant au plus près d'elle. L'autrice mêle un point de vue surplombant et une familiarité directe avec un humour très présent. Cette sensation reste tout au long de la lecture. On les sent alors bloqués dans l'étroitesse des chemins qu'elles empruntent. Elles doivent s'adapter, appréhender le monde et les codes autour d'elles. le livre n'est pas un guide ou une étude journalistique.

Au coeur de cette immigration et de ses violences, ces deux femmes se raccrochent au vocabulaire. Régulièrement, les mots sont des repères, des faux amis, des bouées de sauvetage. Elles les comprennent, bien ou mal. Les interprètent.

Mais cette mention d'odyssée dans le titre montre qu'elles se retrouvent dans une aventure dont elles ignorent l'issue. La réalité semble se confronter à ces deux femmes qui tentent de construire leur vie, malgré tout. Elles sont contraintes par des clichés. Car, au de-là des personnages individuelles, c'est la figure des « filles de l'Est » que l'autrice décrypte. Elle égrène les fantasmes, les codes qui s'imposent à elles. Elles sont embourbées dans des situations, relèvent la tête et de déchiffrer les codes de cette société qui les ramènent à des raccourcis, qui les réduits. L'humour de l'autrice révèle l'esprit de résistance de ces deux femmes, toutes ces astuces qu'elles trouvent afin de poursuivre leur aventure. La légèreté ressentie tout au long de la lecture vient de l'énergie de ces deux femmes et du ton de l'autrice. Mais elle n'étouffe pas les obstacles, les violences qui leurs sont jetées à la figure, notamment d'être ramenées à des « filles de l'Est ».
Lien : https://tourneurdepages.word..
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critiques presse (5)
Bibliobs
07 février 2024
Dans ce roman picaresque enlevé, l'autrice retrace son propre parcours vers la France et celui de Dora, une autre fille de l'Est, travailleuse du sexe.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Actualitte
02 février 2024
Conte en apparence léger, drôle et maitrisé, cette Odyssée des Filles de l'Est cache une critique sociale bien plus sombre et piquante ...
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
02 février 2024
L'élève d'Olivia Rosenthal livre un roman fracturé, hétérogène, cubiste, au burlesque appuyé, souvent grinçant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
31 janvier 2024
La romancière Elitza Gueorguieva signe un roman aussi drolatique que percutant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
09 janvier 2024
Sous nos yeux, ces fantômettes bulgares s’extirpent donc de leur enveloppe charnelle devenue expression lexicalisée (« filles de l’Est ») pour devenir insolemment réelles. Et ce roman facétieux de permettre à Elitza, Dora, Alina, et toutes les autres, d’arriver jusqu’à nous, fringantes et irréductibles.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Rado Goranova te conseille de noter tous ces détails qui t'émerveillent tant car dans deux semaines grand max tu ne verras que la laideur de ce trou paumé plein de bourgeois prétentieux et coincés du cul, et tu auras envie de te transformer en vaisseau spatial et de te casser, sur Mars, ou au moins à Berlin ou à New-York, elle n'a pas encore décidé. Ici, à Lyon, on a l'impression que tous les jours c'est dimanche et, en outre, il pleut constamment, s'énerve Rada Goranova, piétinant sans relâche ton remarquable enthousiasme. Elle te confirme qu'après Bruxelles, c'est la ville dans le monde où il pleut le plus.
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D'où tu viens ? te lance Chantal sans répondre à ta question, et tu te demandes si elle a eu d'autres métiers, si elle a un mari, à quoi ressemblaient ses vies précédentes, quel est son signe astral, est-ce qu'elle a peur des attentats, mais ce n'est pas du tout le sujet.
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Tu penses alors à ta qualité principale qui te vient tout droit d'une éducation communiste : l'art de faire semblant. Tu te remémores quelques-unes des compétences liées à cette discipline :
a) faire semblant d'être communiste;
b) faire semblant qu'il n'y a pas de problème (devant les voisins de palier);
c) faire semblant d'être sobre (devant ta mère);
d) faire semblant d'être morte (dans un spectacle de fin d'année).
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Déclinez votre identité
Déclinez votre identité
Déclinez votre identité
Déclarez votre identité
Décorez votre identité
Décodez votre identité
Dégagez votre égalité
Décalez votre maternité
Décalquez votre fraternité
Dégueulez votre disparité

Démembrez votre identité
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Elle avait sonné, c'était des gens bien, trop bien pour ouvrir la porte à une pute au regard abattu, avec des taches de sang sur sa robe déchirée, sans même un sourire de politesse. La police n'avait pas donné suite à sa plainte. Après tout, c'était une prostituée albanaise, avait résumé le commissairecomme si la suite allait de soi. Si elle avait eu la possibilité d'aller au tribunal, le juge aurait dit la même chose : le métier qu'elle exerce invite à ce genre de violences, donc non lieu. Tout le monde se serait mis d'accord. Chantal et ses collègues avait organisé en une manif devant le commissariat, en vain.
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Videos de Elitza Gueorguieva (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elitza Gueorguieva
A l'occasion du "Festival Etonnants Voyageurs 2024" à Saint Malo, Elitza Gueorguieva vous présente son ouvrage "Odyssée des filles de l'Est" aux éditions Verticales.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2981938/elitza-gueorguieva-odyssee-des-filles-de-l-est
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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