AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,31

sur 128 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est désormais sous le nom de soeur Marie Lucie que Lucie se fait appeler. Elle vient d'entrer dans les ordres... Et pas dans la plus légère des congrégations : lors de ses voeux, elle accepte la pauvreté, le silence et l'obéissance. Et il lui en faudra du courage pour accepter toutes les humiliations, l'abandon de soi, la rupture avec une vie qui n'était pas si triste et solitaire, la dureté d'une mère supérieure machiavélique... du courage ou de la foi ? Car là est le coeur de ce roman : jusqu'où peut on aller pour l'amour de Dieu ?
Maëlle Guillaud réussit avec ce premier roman à nous envoûter. Elle dépeint avec justesse ce monde clos des congrégations religieuses, soumet son personnage à tous les questionnements sur la foi et l'amour du Tout Puissant en nous laissant spectateur d'une vie difficile et sans appui. Un roman fort et très bien écrit !
Commenter  J’apprécie          430
En voilà un que j'ai accueilli avec une petite grimace et refermé quelques heures plus tard, tout étonnée de la façon dont il m'a embarquée et gardée jusqu'à la fin. La grimace c'était bien sûr pour le thème, la religion, un sujet qui est loin de me passionner, bien au contraire. Je ne peux qu'être admirative du tour de force réussi par Maëlle Guillaud de me faire aimer ce livre.

Il faut dire qu'elle s'y prend bien. En proposant un traitement équilibré des différents points de vue, en évitant tout jugement de valeur mais en apportant un éclairage sans concession sur la réalité de la vie des recluses, en n'oubliant pas que ceux qui entrent en religion sont avant tout des humains non dénués de faiblesses.

La jeune Lucie choisit donc un beau matin d'épouser Dieu et d'entrer dans les ordres ; elle abandonne ses études en prépa à Normale Sup, son amie Juliette et toute sa courte vie antérieure qui ressemblait à celle de n'importe quelle jeune fille plutôt jolie et intelligente. Est-elle influencée par son amie Mathilde qui choisit la même voie ? Est-elle fragilisée par le décès accidentel de son père adoré ? Cherche-t-elle à fuir les difficultés rencontrées dans ses études ? Toutes ces questions, Juliette, sa meilleure amie s'en fait le porte-voix, elle qui ne comprend ni la religion, ni la foi, ni le choix de Lucie... Athée et sceptique, le personnage de Juliette contribue à l'adhésion du lecteur qui se trouve, comme moi, dans le même état d'esprit.

Très vite, Lucie fait l'expérience de la dureté de l'enfermement, de l'ambiance mortifère qui règne dans l'enceinte, de la terreur que fait régner la mère supérieure. Une ambiance de femmes avec son lot de jalousies, de mesquineries, de contraintes et d'humiliations. Lucie plie mais ne rompt pas. Même lorsqu'elle met à jour de curieuses pratiques et en vient à douter du bien-fondé de son choix. S'engage alors un violent rapport de forces dont l'extérieur n'a absolument aucune idée, Lucie ne laissant rien paraître, pas même lors de ses rares entrevues avec Juliette.

L'auteure parvient à créer régulièrement la surprise, quitte à emprunter (avec succès) au polar. Que savons-nous de la réalité d'un couvent ? de ce qui se passe derrière ses lourdes portes ? En quoi serait-ce différent d'un autre lieu de travail ? Les notions de pouvoir, d'ambition, d'appât du gain sont les mêmes que dans une entreprise classique... Les manoeuvres et autres stratégies de conquêtes également. Des notions qui peuvent même être accentuées par le contexte d'enfermement. La violence des rapports en est décuplée.

Ce roman est celui de l'ambiguïté. Des sentiments de Lucie, du comportement des institutions religieuses, des perceptions du lecteur face à l'idée qu'il se fait de la religion. C'est bien d'avoir osé un tel sujet, surtout au 21ème siècle où le problème de la vocation est moins évident qu'à l'époque où l'on entrait de façon presque automatique au couvent dans certaines circonstances. C'est bien aussi de le tenir jusqu'au bout. Et de continuer à surprendre jusqu'à la fin.

Un premier roman qui ne choisit pas la facilité, une auteure qui mène bien sa barque et que l'on suivra avec intérêt dans les années à venir.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          250
Un beau roman assez singulier par son thème, l'entrée dans les ordres d'une jeune fille, et son atmosphère comme celle du couvent, feutrée mais aussi froide et impitoyable.
Le texte alterne entre le récit de la vie quotidienne de Lucie, devenue soeur Marie-Lucie, et celui de son amie Juliette, qui ne comprend pas le choix de Lucie et espère un retour à la vraie vie de son amie.
C'est une histoire vraiment intéressante sur un thème plutôt rare, sans concession avec l'Eglise mais j'ai trouvé le tout finalement assez juste et distancié.
Le rythme est assez lent, ponctué d'extraits de prières et de textes religieux, mais sans lourdeur, et l'écriture est assez fine et élégante.
Un beau premier roman, une jolie découverte...
Commenter  J’apprécie          180
Lucie est une jeune femme aimée de sa mère, de sa grand-mère et de sa meilleure amie, Juliette. Après une année difficile dans une grande école, Lucie laisse tout tomber pour suivre celui qu'elle aime éperdument : Dieu. Cet amour, cette passion l'a conduit à rentrer dans un Prieuré. Mais cette décision n'est pas sans conséquence et ouvre des portes que Lucie n'aurait jamais imaginé...

Maëlle Guillaud, éditrice de métier, signe ici son premier roman. Et quel roman pour cette rentrée littéraire 2016 !
On y découvre la personnalité complexe de Lucie qui est prête à tout par amour. le thème de la passion religieuse est bien évidemment au coeur du livre. et interpelle complètement les lecteurs. On pense immédiatement à l'actualité... et cela dérange et nous amène à nous poser beaucoup de questions. Durant ma lecture, je laissais souvent le livre de côté pour y réfléchir, pour y penser. C'est un roman qui marque beaucoup... Lucie est un personnage psychologiquement très fragile. Parfois, je l'ai aimé, comprise, parfois, elle m'a énervé... Lucie ne laisse définitivement pas de marbre.

Maëlle Guillaud dresse aussi le paysage stricte et rude des couvents religieux. On découvre alors un monde cloisonné et méconnu et ,des religieuses avides de pouvoir mais qui sont très seules au nom de Dieu.

Maëlle Guillaud construit son roman autour de deux voix : celle de Lucie, bien évidemment et celle de sa meilleure amie; Juliette. Cette dernière, très proche de Lucie, ne comprend pas et se sent abandonné. Malgré cela, elle continue à la voir. Cette amitié m'a beaucoup touché et m'a interpellé..

Vous l'aurez compris, Lucie ou la vocation est un roman dérangeant, perturbant mais captivant ! Je le recommande sans problème et d'en parler autour de vous. Une vraie et belle découverte pour cette rentrée littéraire 2016 !
Commenter  J’apprécie          70
Lucie aime et Lucie aime sans retour, sans compter, sans peur de se tromper… mais Lucie aime celui pour lequel il faut donner sa vie sans compter, sans retour, et qui sait peut-être sans peur de se tromper… Contre l'avis de tous, alors qu'elle est une brillante étudiante en Khâgnes, Lucie découvre sa vocation, son amour inconditionnel pour ce Dieu à qui elle décide de dédier sa vie. Au grand désespoir de sa mère dont elle est la fille unique et qui rêvait déjà de petits enfants à dorloter, au grand désespoir aussi de Juliette, son amie de toujours, sa presque soeur, qu'elle abandonne sans regrets en rentrant dans les ordres.
Car Lucie va rentrer dans les ordres, et pas n'importe où puisqu'elle choisi une congrégation de soeurs qui font voeu de silence et s'enferment au couvent. Amour absolu et incompréhensible pour la plupart de ceux qui l'entourent, mais avouons-le aussi pour la plupart d'entre nous lecteurs qui nous pensons libres et éclairés. Pour moi en tout cas, qui n'imagine pas qu'une telle vie puisse être rêvée par des jeunes filles d'aujourd'hui. Voilà donc un livre étonnant qui nous plonge dans une communauté et un univers que j'ai ressenti comme quasiment carcéral, avec ses tentions, ses rancoeurs, ses jalousies, entre femmes qui ont fait voeu de pauvreté, abstinence et … obéissance. Jeux de pouvoir au sein de ce couvent, entre la mère supérieure et toutes celles qui espèrent un jour accéder au titre, dominer les autres. Car l'univers d'un couvent est conforme à la société, avec ses tensions et ses jalousies, son amour absolu pour un Dieu omniprésent et pourtant absent, avec ses doutes quant à la justesse du chemin choisi. Et au dehors, mais si proche, les doutes d'une adolescente qui pressent sa vocation puis l'assurance d'une presque adulte qui affirme sa vocation, l'amitié plus forte que tout, l'amour inconditionnel d'une mère, de celles ou ceux qui ne comprennent pas mais qui doivent accepter pour ne pas perdre….
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec ceux qui s'embarquent pour faire le Jihad… sûrs de leur choix, terrible et incompréhensible pour leurs proches, ou ceux qui se convertissent quand ils pensent qu'ils ont trouvé la lumière, la voie. Ah, l'absolu pouvoir d'une religion et de ses extrêmes. L'incompréhension face à celui qui s'engage sans possibilité de retour. Voilà un livre assez dérangeant. Je pensais ne pas aimer, et en fait je me suis laissée happer par Lucie, sa foi qui l'emporte là où tant auraient abandonné, sur des chemins difficiles et si compliqués, si tendus, loin finalement de son idéal religieux d'amour absolu et joyeux, mais dans un univers dont on ne ressort pas si facilement.
Cette vie ou une autre, laquelle vaut le coup d'être vécue ? Et si elle avait raison ? Lesquels sont dans le vrai finalement, ceux qui doutent ou Lucie qui va au bout de son amour ? Je n'ai toujours pas de réponse. Même si « Lucie ou la vocation » est réellement un livre qui interroge le lecteur, j'avoue que je l'aurai bien parfois secouée un peu pour qu'elle réagisse !
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          62
Lucie ou devrions nous dire Soeur Marie Lucie car voici le récit d'une jeune fille qui décide de changer totalement de vie pour se vouer corps et âme au seigneur.
Envers et contre sa famille elle va intégrée une congrégation qui ne va pas s'avérer facile et va la confronter à des doutes perpétuels.
Elle devra renoncer a ses amis, a ses envies et autres rêves et devra chasser de son esprit toutes pensées mauvaises et obscures.
Renoncer également à elle mème et ne plus prêter attention à son corps, le laisser grossir et oublier toute forme de bien être en reconnaissance et à la dévotion du seigneur.
Dans ce roman, on se pose des questions, serions nous capable surtout aujourd'hui de prendre une telle décision et d'avoir un tel courage de renonciation, a une époque ou tout est bien matériel et vie de consommation ?
Ce récit est éprouvant car il y a le coté religieux ou l'on dévoile certaines choses.... et la vie humaine, familiale, brisée, ou l'on est accablés de doutes.
Un roman très bien écrit ou le tout puissant est mis en avant et ou nos sentiments sont mis à l'épreuve.
Commenter  J’apprécie          40
Lucie ou la vocation est un livre particulier.

Particulier car il aborde un thème plutôt rare, celui de la vocation religieuse.





J'ai découvert une jeune femme, Lucie, pleine de vie et d'ambition mais qui un jour quitte sa famille et ses amis pour aller vers ce pourquoi elle est faite, selon elle !




J'ai été agréablement surprise par ce livre. J'ai trouvé que le sujet était traité avec finesse et qu'il était original puisqu'à notre époque il est moins courant de s'engager dans cette voie. A aucun moment l'auteur nous pousse à croire ou non. Elle fait simplement état de ce qu'est la vocation et surtout les exigences qu'elle demande. Lucie est une jeune femme plutôt intelligente et malgré un aveuglement certain durant les premiers temps au couvent, elle finira par apercevoir les failles d'un monde où beaucoup de sujets sont tabous. Malheureusement, comme dans tout regroupement religieux ou non, il est compliqué d'être objectif quand tout semble vouloir nous attirer.




J'ai été étonnée que Maëlle Guillaud arrive à me captiver sur un sujet comme la religion. Ce n'est pas commun et j'avais quelques réticences. Depuis quelques temps, c'est un domaine qui demande de la prudence et je n'ai pas ressenti de jugement dans la façon d'écrire de l'auteur. Elle a de surcroît glissé des rebondissements aux bons endroits et ainsi nous tient encore plus en haleine.


C'est un premier roman très réussi !

Lien : http://leslecturesdelailai.b..
Commenter  J’apprécie          30

DERANGEANT : le livre de Maelle Guillaud nos interpelle : comment peut on tout abandonner pour vivre sa foi, famille, amis, valeurs, soi ...
Le thème à priori ne m'intéressait pas et malgré tout je l'ai lu en une nuit ....
écriture vivante - le récit alterne la vie de Lucie et de son amie - personnages sincères, bref j'ai tout aimé


Commenter  J’apprécie          30
Comme tous les jeunes de son âge, Lucie se pose des questions sur son avenir. Mais comme peu d'entre eux elle veut consacrer sa vie à Dieu, son âme soeur, entrer dans une congrégation, se retirer du monde. Mais après plusieurs mois et années, elle est bien loin de ce qu'elle avait imaginé. Entre mensonges, complots, manipulations, ce monde reclus est à l'image du monde extérieur : égoïste, sans pitié et sans amour. Il y a de quoi douter de l'amour de Dieu, son seul soutien dans toutes ces épreuves.

J'ai lu ce roman en quelques heures, en apnée. Ce que j'ai trouvé derrière ces pages m'a effrayée ! L'Eglise est impitoyable et malheureusement les âmes qui la peuple ne sont que des humains dont les vices sont le mêmes qu'ailleurs... Lucie m'a profondément touchée et bouleversée, elle se jette corps et âme dans cet amour pour Dieu, naïve et amoureuse, elle fait ce qu'on lui demande. Elle a du mal avec l'autorité mais se fait violence pour rentrer dans ce moule trop étroit.

Autre personnage qui représente bien les défauts humains : Juliette, que j'ai détesté. C'est un monstre d'égoïsme, qui espère encore après de nombreuses années que son amie lui reviendra. Elle n'essaie pas de comprendre et ne réalise pas du tout qu'elle n'est pas la seule à souffrir !

L'écriture est plutôt froide et incisive, à l'image de cette vie de sacrifice, ce qui amène l'urgence de la lecture. Les citations sont omniprésentes, le travail de documentation de l'auteur est louable, elle a d'après moi parfaitement compris les enjeux. Je pense qu'un tel roman conforte l'athée dans ses points de vue et ébranle les fois chancelantes. 
Lien : https://lesmotschocolat.word..
Commenter  J’apprécie          20
Une plongée dans l'appel de la vocation

Maëlle Guillaud aborde un sujet délicat dans ce roman qui parle de foi et de vocation.

Lucie, 19 ans, vit comme un enfer sa classe préparatoire hypokhâgne. Elle se sent appelée par Dieu et trouve un sens à sa vie en rentrant dans les ordres, elle va vivre en retrait du monde, coupée de sa famille et de sa meilleure amie Juliette.

Lucie intègre une Congrégation, devient Soeur Marie-Lucie et fait voeu de silence, de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.
Dans ce couvent "cage de verre" aux multiples dysfonctionnements Lucie va devoir lutter contre ses doutes, elle va se sermonner à chaque pensée impure et interprèter tout comme une épreuve. Lucie va devoir tout accepter dans cette vie recluse entre femmes où l'amitié n'existe pas. La perte d'identité, le corps qui s'épaissit car il faut se gaver de nourriture lourde et grasse et garder un poids minimum, les médicaments distribués comme des bonbons... Sans compter les brimades, les humiliations, les manipulations, la guerre des égos, les luttes de pouvoir qui rythment le quotidien des soeurs dans une ambiance carcérale étouffante. Au fil des pages, on va suivre tous les questionnements de Lucie.

La mère de Lucie, pourtant croyante, vit avec douleur la séparation avec sa fille imposée par le couvent. Une des règles de la Congrégation est de garder distance avec "sa famille d'avant".

Juliette, la complice dont Lucie était inséparable, ne comprend pas son amie et assiste impuissante à ce qu'elle considère comme un abandon mais elle tient à maintenir le lien avec elle avec 3/4h de visite par mois au parloir. Juliette passe par tous les sentiments, colère, jalousie, tristesse et considère Lucie comme une victime qui a été envoûtée par une sorte de secte. "Je hais l'Église, je hais le cardinal et je la hais, elle, qui accepte de s'humilier devant Lui. le don de soi au Seigneur est effroyable et irréversible. Je chavire. "»

Ce livre, qui n'est absolument pas un pamphlet contre la religion, questionne sur l'enfermement, sur l'embrigadement, sur les limites, jusqu'où peut-on aller pour vivre sa foi tout en restant fidèle à soi-même? mais parle aussi d'amitié.

L'écriture fluide de Maëlle Guillaud rend la lecture de ce roman très agréable. Les phrases sont courtes et le propos est bien documenté. le sujet délicat est traité de façon très sensible, très élégante et juste. J'ai trouvé la fin très belle... Cette auteure a réussi à me captiver avec un sujet qui est loin de mes préoccupations.

Encore une belle découverte grâce aux 68 !

Ce roman fait partie de la première sélection du prix du Style 2016
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (201) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1836 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}