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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un témoignage de plus qui permet de décrypter à minima le fonctionnement des pervers narcissiques, et les dégâts énormes qu'ils occasionnent dans le cercle familial lorsqu'ils sont mariés et pères.
Toujours le même schéma, une image de mari idéal en société, amoureux et attentionné, et souvent reconnu pour son intelligence et ses compétences dans le cadre professionnel, mais incontrôlable dans l'intimité du couple. Violence verbale puis souvent physique, maltraitante psychologique, et retournements réguliers de comportement visant à regagner la confiance et
"se faire pardonner" afin de mieux porter le coup suivant. Les enfants vivent sous le signe de la peur, voire de la terreur.
L'auteure aura mis dix ans pour se sortir des griffes de son bourreau et protéger ses trois enfants.
Elle a témoigné et est allée plus loin en aidant des femmes victimes comme elle.
Le livre est un peu daté, mais les pervers narcissiques réussissent encore aujourd'hui à déjouer les pièges des psy qui cherchent à les débusquer. Terrifiant.
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Voilà plusieurs semaines que ce livre m'a été prêté, plusieurs semaines qu'on m'incite à le lire, plusieurs semaines que je n'en ai ni l'envie, ni le courage... Et s'il ne rentrait pas pile poil dans le défi mensuel de ce mois d'avril, j'aurais certainement fini par le rendre sans l'avoir ouvert. J'ai longuement hésité à partager mon retour sur ce livre, car impossible de ne pas le rendre trop personnel. Puis après tout, maintenant j'arrive à en parler sans m'effondrer, alors allons-y.

Marianne Guillemin a vécu douze ans avec un pervers narcissique, il lui aura fallu vingt ans de plus pour arriver à mettre des mots sur cette période qui l'a déconstruite à petit feu. Elle débute son livre avec sa rencontre avec lui (je viens tout juste de me rendre compte qu'elle ne le nomme pas une seule fois), elle nous parle de son mariage, de sa vie de couple (qui n'en est pas une mais ça on ne s'en rend compte qu'une fois libérée), sa vie de famille, leurs trois enfants, les violences physiques et psychologiques, le déni, la période qu'elle appelle d'adaptation, l'élément déclencheur qui lui a ouvert les yeux et permis de prendre enfin la décision de partir. Puis il y a l'après séparation, parce qu'il ne faut pas croire qu'on en a fini avec eux quand on les quitte, eux et leur emprise : le divorce, les batailles par avocats interposés, les menaces, les insultes, les chantages, les enfants au milieu, sa propre reconstruction, son installation dans sa nouvelle vie, les difficultés financières. Jusqu'au jour où elle se rend compte qu'elle n'a plus peur de lui et qu'elle se sent enfin prête à raconter son histoire...

Si Marianne Guillemin écrit très bien, on peut percevoir dès les premières lignes sa formation de journaliste. Elle écrit les faits, les événements tel un article de journal, sans fioritures, clairement. Elle évoque ses propres réactions face aux violences de son mari, sans jamais s'étaler dans ses émotions, ses ressentis. En temps normal, il y a de fortes chances que ça m'aurait gênée. Pas là, au contraire, j'ai pu la lire avec tout le recul nécessaire pour arriver au bout de son histoire. Ce ne fut pas aussi dur que ce que je pensais.

Car bien qu'elle soit très différente de la mienne, son histoire est aussi très similaire. Les quatre phases dont elle parle, j'y suis passée aussi, je les ai reconnues... C'est après coup, quand enfin on y met de la distance, qu'on se rend compte de beaucoup de choses : les premiers signes qui auraient dû nous mettre la puce à l'oreille dès le début, notre responsabilité et la sienne, un engrenage qu'on aurait finalement pu quitter bien plus tôt. La question qu'on se pose encore et encore, et dont on peine à répondre : Pourquoi ne suis-je pas partie plus tôt ? Et puis, avec le temps : Comment ai-je fait pour supporter tout ça si longtemps ?

Voilà donc, Marianne Guillemin peut enfin mettre des mots sur cette période, mais je me rends compte qu'elle rencontre encore des difficultés à en mettre sur ses ressentis propres. Elle parle très bien de lui et de ses comportements déviants, elle parle très bien des différentes réactions qu'elle a eues pour y faire face, elle parle très bien de ses enfants qui ont eux aussi beaucoup souffert. Elle évoque très bien sa peur de lui et de ses réactions potentielles, son déni, son espoir de le voir changer, de le voir guérir en adoptant les comportements qu'il attendait d'elle (là aussi, il faut du temps pour comprendre que quoi qu'on fasse ou pas, quoi qu'on dise ou pas, rien ne changera car rien n'ira jamais). Mais elle ne rentre jamais dans les détails quand il s'agit de dépeindre ses émotions, ses douleurs (physiques aussi bien que morales), ses angoisses, ses appréhensions.

Elle n'est absolument pas dans le larmoyant, elle ne cherche absolument pas à faire pitié, elle assume sa part responsabilité mais sans culpabiliser (plus maintenant en tout cas). Et je lui en sais gré.

Si ce livre peut permettre à d'autres femmes d'ouvrir les yeux sur l'homme qui partage leur vie, alors tant mieux. Pour ma part, je l'ai eu entre les mains bien des années trop tard... (et encore, ce n'est même pas dit que j'aurais fait le lien avec ma situation à ce moment-là, la période de déni et d'espoir durant un certain temps...). En revanche, c'est malheureux, et peut-être inapproprié de le dire, mais ce genre de livres est tout de même rassurant, puisqu'il nous permet de nous rendre compte qu'on est pas le/la seul(e) à s'être fait piéger.
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Voilà un témoignage très fort sur un sujet douloureux dont on ne parle pas beaucoup.
A 20 ans, encore étudiante, Marianne rencontre l'homme qui deviendra son mari. Il a 31 ans, il est journaliste, il est attentionné et elle l'admire. Au début de leur relation, ses changements brusques de comportement auraient du l'alerter. [...] Trop amoureuse, elle ne voit pas le danger. Elle se marie et peu à peu son mari dévoile son vrai visage... En privé, il est tyrannique, égocentrique, il impose toujours son avis, il dévalorise en permanence Marianne. En public, au contraire, il est agréable, charmant... L'arrivée des trois enfants ne va pas changer son comportement caractériel et violent. Marianne organise alors sa vie pour éviter les crises et protéger ses enfants.
« La vie avec un pervers c'est une alternance de moments joyeux, de tendresse, de projets et de désirs partagés qui font croire à un bonheur possible et de moments terribles, de phrases méprisantes et de violences physiques. »
[...]
Une lecture touchante, intéressante et instructive. A découvrir !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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J'ai beaucoup aimé ton récit, un témoignage poignant, plein d'émotions mais aussi de pudeur. J'ai aimé également le souci d'honnêteté que tu a voulu à tout prix, ne pas ignorer ta part d'ombre et sa part de fragilité, les impulsions qui n'étaient pas du tout naturelles et que tu as su maîtriser. Et tous les conseils que tu offres généreusement à l'issue de ton ouvrage, je pense que tu ferais une excellente psychologue.Au final quel désastre, et toute cette impuissance face à la justice qui ne veut ni entendre ni comprendre, c'est un cauchemar. Cette petite fille si courageuse qui va affronter un loup!!et la loi ne fait rien contre ça. La parole des enfants ignorés. C'est un très grand sujet que tu traites dans ce livre, tu l'abordes avec énormément d'empathie à la fois pour ta famille proche et pour ceux (et plutôt celles) qui auront besoin de le lire. Il est heureux que tu aies pu le présenter et le défendre en public. Des paroles comme la tienne sont indispensables à la prise de conscience, elles permettent de faire avancer les choses dans le bon sens. Et malgré tout le problème persiste en France comme ailleurs, quel combat difficile que celui des femmes. Merci donc pour tout ça.
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Une histoire forte et poignante, un enfermement à petit feu, une évolution lente et insidieuse. Petit conseil : comme c'est un témoignage, et que tous les cas sont différents ; si à certains moments de la lecture vous pensez "lâcher" le livre en vous disant que ce n'est pas aussi dure que ça pour vous, que vous ne voudriez pas vous monter la tête ou être influencé(e), lisez l'annexe 2 à la fin et vous saurez si vous allez considérer ce livre comme un récit bouleversant ou une histoire partagée qui vous soutiendra dans les moments difficiles.
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Quel témoignage ! Quelle horreur pour cette pauvre femme et ses enfants ! Un merveilleux témoignage, finalement sans pathos de la part de la narratrice, de la violence qu'elle a subi!
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