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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Gagné dans le cadre de la dernière Masse Critique, j'ai eu l'occasion de lire le dernier opus du géographe Christophe Guilluy, le crépuscule de la France d'en Haut.
Je remercie Babelio et Flammarion pour cet envoi.

Ne tournons pas autour du pot: j'ai été déçu par cet essai. J'en attendais certainement trop étant donné que j'avais beaucoup apprécié les précédents. Peu de nouveauté dans cet ouvrage si vous connaissez les précédents. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il n'est pas utile de le lire tout de même car il y introduit des concepts nouveaux.

A l'instar de ces derniers, le travail de recherche est conséquent. La volonté d'exhaustivité et de vulgarisation est présente à nouveau mais je trouve qu'il est trop répétitif, pas novateur dans les propositions. D'ailleurs, il n'y a quasiment aucune proposition dans ce livre étonnamment.

Beaucoup de choses narrées sont connues. La stigmatisation entre la France d'en Haut et la France d'en bas est bien mise en exergue. Entre ceux qui sont à l'aise et les autres, entre les citadins et les ruraux, entre le vivre ensemble et se débrouiller à survivre... tout cela est parfaitement décrit. C'est souvent précis, clair, compréhensible mais parfois aussi excessif j'ai trouvé. Cela m'a surpris d'ailleurs.

Si l'enquête est bonne, les remèdes sont quasi inexistants comme je le disais plus haut. Je reste donc un peu sur ma faim. L'auteur décrit le retour de la lutte des classes mais s'arrête à mon gout un peu tôt. C'est surtout souvent trop négatif et politique. Dommage!

je conclurai en disant que si vous ne connaissez pas l'auteur, je vous conseille de le découvrir avec le Crépuscule de la France d'en haut. Dans le cas contraire, je ne suis pas sur que sa dernière parution vous apporte beaucoup. Tout dépend ce que vous y rechercherez...

3/5

(chronique plus détaillée sur le blog à venir)
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Christophe Guilluy persévère dans sa démonstration que la France d'en bas, la France hors de nos grandes métropoles qui détiennent le magistère économique et intellectuelle, bref la France populaire a décroché. Délaissées par les responsables politiques et économiques, elle est en rupture, se replie sur elle-même et sur les solidarités locales, vote le Pen ou ne vote plus. le constat est terrible et décapant. On voit d'un autre oeil les charmants petits villages traversées lors des vacances en France. En creux, l'auteur appelle donc à une mobilisation pour rallier à la République ces citoyens délaissés. A la lecture, on se dit qu'à défaut de le faire par idéalisme, les responsables politiques pourraient le faire par intérêt, puisque le vivier de voix n'est pas négligeable.

Le ton est volontairement tranchant et polémique. L'auteur refuse visiblement de livrer un ouvrage savant et difficile d'accès. Dommage toutefois que le géographe Guilluy n'étaye pas davantage ses démonstrations par des chiffres, par des études qu'il doit bien avoir compilées pour aboutir à ses sinistres conclusions.
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Dans la veine de ses précédents ouvrages, le géographe Christophe Guilluy analyse la rupture entre le pays et ses élites.
Les classes supérieures qui s'affichent ouvertes prônent la nécessité d'une mixité sociale. Mais en réalité elles pratiquent l'entre-soi, l'évitement scolaire, résidentiel et le réseautage.
Les élites célèbrent la mondialisation heureuse sans se soucier de la paupérisation qu'elle entraîne. Elles n'acceptent pas la critique du système économique et des choix sociétaux. Ceux-ci sont alors dénoncés comme une posture négative de repli. Ces contempteurs sont taxés de populisme.
Les classes populaires, pourtant encore majoritaires, sont devenus minoritaires dans l'ensemble des grandes métropoles. Les nouvelles classes urbaines sont les promoteurs d'un modèle libéral mondialisé qui conforte leur position de classe. Ces classes dominantes affichent de l'altruisme en direction des minorités ou des banlieues. Mais cela marque une volonté de contrôler socialement des populations utiles à l'économie locale. le but est de maintenir invisible les perdants de la mondialisation.
Le milieu populaire en vient à rejeter la classe politique et les journalistes. Et si les classes populaires ne reconnaissent plus les représentants du système, si elles n'adhèrent plus à la mythologie du progrès économique et social alors le projet de ces élites est remis en question.
Les classes populaires résistent aux élites dominantes en prenant en charge le réel. Les classes supérieures, prisonnières de leur idéologie, bien protégées dans leur citadelle, commence à prendre conscience qu'elles ont perdu le contrôle des personnes modestes.

Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour l'envoi de ce livre lors de l'opération masse critique.
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