Une quête initiatique au cours de laquelle la jeune héroine Aurore décide de partir à la recherche de son ami d'enfance perdu de vue depuis des années. A travers cette recherche, et les aventures qu'elle traversera, c'est elle même u'elle trouvera : la connaissance qu'elle va acquérir d'elle même vivant ces aventures et celle des secrets qui bloquent sa vie et occultent ses choix, lui donnera l'accès à l'âge adulte.
Une quête pleine de personnages et de situations inattendues , mais toutes magnifiquement dessinées avec précision, humour et recul avec des dialogues vifs et des personnages secondaires truculents, originaux et attachants.
Un livre dont le suspens ne se dément pas d'un bout à l'autre et qu'on lit sans s'arrêter.
Commenter  J’apprécie         20
Un premier roman de cette auteure qui ne m'aura pas plus emballé que ça.
Le style se veut littéraire mais la jeunesse de la plume se fait cruellement sentir et on tombe vite dans des passages trop lourds ou manquant de profondeur. L'équilibre n'y est pas.
Dommage, car l'intrigue était prometteuse, classique et souvent prévisible, mais prometteuse toutefois.
Aurore ne serait-elle finalement pas un alias permettant à l'auteure de raconter ainsi sa propre histoire? Cela expliquerait le manque de recul parfois.
Commenter  J’apprécie         00
Pour survivre aux soubresauts de nos épopées, nous étions contraints de créer, pour oublier les pays ravagés par la guerre, les familles inexistantes, les drames conjugaux, la fureur ordinaire des hommes. Du haut de nos quelques années de vie, nous avons réinventé le monde à notre façon. Avec ses pouvoirs, ses jalousies ; avec ses complicités à toute épreuve devant les peines, avec un fol espoir et des amours inconcevables.
Nous nous sommes heurtés aux préjugés. À nos propres fantômes. On m’a déclarée rebelle. Apatride, on vous a rejeté aux frontières de l’histoire.Alors je vais parler maintenant Daniel. Et vous allez leur dire. Avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’à leur tour, ils ne s’écrasent contre les murs du théâtre et ne sacrifient leurs enfants, ne massacrent leurs pères et ne reconnaissent plus leurs propres frères.
Nous allons quitter ce pays où nous n’aurions jamais dû mettre les pieds. Les souvenirs de la guerre fourmillent. Chacun raconte. Les morts, les disparus, les médailles, les traîtres. Nous sommes étrangers. Tu n’as pas fait la résistance. J’ai passé quatre ans cachée dans une soupente. Demain, j’irai chercher des visas et des billets d’avion pour Montréal. Au loin, tout sera effacé.
Jeanne possède à mes yeux une qualité unique. Rien d’incongru ou d’incompréhensible ne la surprend jamais. Lorsqu’elle sent que l’heure est grave, elle se précipite sur son piano, un vieux Pleyel acheté à prix d’or. La musique est sa passion. J’ai sonné à la porte de son studio au-dessus du square de Choisy.
Personne ne connaissait le sens d’hurluberlu, mais le terme nous paraissait approprié à la terreur qu’il engendrait. Et nous pouvions alors, cinq heures ayant sonné à l’église du village, nous rendre en cachette au bord du ruisseau, rassérénés et fortifiés par la tranquille complicité de Germaine.