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Citations sur Quadrille (23)

PAULETTE : Alors tu t'imagines qu'en vingt-quatre heures une femme peut devenir une putain ? Ça m'étonnerait. Tu fais fausse route, Philippe... et il y a là en ce moment quelque chose qui t'échappe.
PHILIPPE : C'est possible... mais toi, il y a quelqu'un qui t'échappe en ce moment : c'est moi ! Et je vais t'expliquer pourquoi. Ta nuit passée, maintenant, je la connais. Voici la mienne. Tu serais rentrée à deux heures du matin, tu m'aurais vu très en colère. Tu serais rentrée vers quatre heures, tu m'aurais vu navré. À six heures, tu m'aurais trouvé pensif... à sept heures, tu m'aurais réveillé.
PAULETTE : Oh !
PHILIPPE : Oui... excuse-moi... mais dis-toi bien que si, entre minuit et quart et sept heures du matin on peut faire bien des choses — et tu dois le savoir ! — on se peut faire à bien des choses pendant le même temps !... Et, ma foi, je me suis fait à cette idée que tu pouvais m'être infidèle. Il a dû me falloir un peu plus de temps qu'il ne t'en a fallu à toi. Toi, tu perdais la tête — ça va très vite ! — moi, je retrouvais la raison... ça demande quelques heures de plus. Voilà.
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CLAUDINE : Dans l'état moral où elle est, si vous recommencez à vous séparer vous n'allez plus en finir. Tous les deux jours, elle reprendra des comprimés de n'importe quoi... le scandale se renouvellera constamment... et vous allez passer pour un tortionnaire.
PHILIPPE : Oui... et comme elle s'est ratée en voulant se tuer, elle est capable de se tuer en voulant se rater !
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LA FEMME DE CHAMBRE : Remarquez bien que si j'étais comme tant d'autres qui ne savent même pas signer leur nom correctement, je ne me permettrais pas de leur demander un prix pareil. Mais n'oubliez pas que quand j'étais au Beau-Rivage de Lausanne, j'écrivais tous les jours une lettre de quatre pages à ma pauvre maman... et, sans me vanter, je peux dire que je manie la plume aussi bien que le plumeau.
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PHILIPPE : Ah ! si elle voulait changer de manteau... et que je puisse changer de femme !
CLAUDINE : Tu m'épouserais ?
PHILIPPE : Ah ! mon amour, quand on a vingt ans de plus qu'une femme, c'est elle qui vous épouse.
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PAULETTE : Il est entré. Je l'ai trouvé très beau... comme toi.
PHILIPPE : Beau comme moi ?
PAULETTE : Non. Beau comme toi-même tu l'avais trouvé beau...
PHILIPPE : Fausse joie !
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CLAUDINE : Je ne partage pas votre enthousiasme à son sujet. Qu'il soit bel homme, j'en conviens... mais c'est tout.
PHILIPPE : Oui, mais... c'est ça qui est tout !
CLAUDINE : Mais jamais de la vie ! Est-ce que ça compte, pour un homme la beauté ! L'intelligence, la valeur, la santé... oui, mais la beauté, voyons ! Tant mieux si l'homme qu'on aime, en plus, est beau... mais l'aimer parce qu'il est beau, oh ! non. Vous auriez aimé être beau vous ?
PHILIPPE : Je vous remercie.
CLAUDINE : Non... sérieusement, ça vous aurait plu d'être aussi beau que ce garçon ?
PHILIPPE : Il est peut-être trop tard pour me le demander. Aujourd'hui je vous réponds : non... parce que si j'avais été aussi beau que lui il y a vingt ans, je le serais déjà tellement moins que j'en aurais bien de la peine.
CLAUDINE : Pour moi, voyez-vous, ces hommes-là ne sont que des miroirs à alouettes.
PHILIPPE : Vous n'êtes donc pas une alouette ?
CLAUDINE : Oh ! mais non, par exemple ! Et le fait seul de savoir que toutes les femmes de la terre en sont éprises me le rend même antipathique.
PHILIPPE : C'est le partage qui vous ennuie.
CLAUDINE : Oh ! pas du tout. Je le leur laisse bien volontiers.
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PHILIPPE : Et qu'est-ce qui vous fait rire ? Mon air un peu déçu ?
CLAUDINE : Oh ! taisez-vous. Il s'en est fallu de bien peu, vous savez !
PHILIPPE : Oui, mais c'est justement ce peu qui change tout... et qui vous fait passer brusquement du drame à la bouffonnerie.
CLAUDINE : Vous trouvez ça bouffon !... Elle a tout de même voulu se tuer !
PHILIPPE : Oui... et vous voyez comme elle a peu de volonté. Elle a voulu se tuer, mais elle n'est pas morte... Il y a cinq minutes, nous étions en plein cauchemar... à présent, elle rêve ! La vie s'était interrompue, elle reprend !... Elle était une empoisonnée... et ce n'est plus qu'une emmerdeuse !
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PAULETTE : Ma promesse ?
PHILIPPE : Dame... il avait été convenu, n'est-ce pas, entre nous que le jour où tu serais lasse de moi, tu me préviendrais la veille.
PAULETTE : Je ne pouvais pas te prévenir la veille, puisque hier encore je ne le connaissais pas. Ça a été foudroyant. Et puis, c'est que je ne suis pas lasse de toi, Philippe ! Nous n'avions pas prévu ce qui s'est passé là. Il t'avait plu d'imaginer qu'un jour je pourrais me lasser de toi, et refaire ma vie avec un autre homme... mais, là, il n'en est pas question... et l'idée ne m'en est pas venue un instant.
PHILIPPE : Quelle est l'idée qui t'est venue alors ?
PAULETTE : Mais... aucune. J'ai perdu la tête... quand on perd la tête, il ne vous vient pas d'idée. Philippe, est-ce que tu sais ce que c'est que d'être fasciné ?
PHILIPPE : D'être assassiné ?
PAULETTE : Non... d'être fasciné ?
PHILIPPE : Ah ! d'être fasciné ? Non !
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PHILIPPE : Oui, évidemment, c'est une grande erreur de croire que, parce qu'on est cocu, on a droit instantanément aux femmes des autres.

Acte II.
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CLAUDINE : C'est cruel un homme fidèle.
PHILIPPE : Mais une femme fidèle aussi c'est cruel, vous savez ! Et combien on en voit qui se vengent sur leurs maris des infidélités qu'elles n'ont pas commises... comme si c'était leur faute à ces pauvres maris alors que bien souvent ce n'est même pas leur faute à elles ! Elles s'imaginent qu'elles ont manqué des occasions... et elles en demeurent inconsolables !
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