La fille de la pluie

Un violent orage, un système de navigation défaillant, une panne de moteur… Hugues se retrouve coincé en pleine campagne. Grosse galère. Dans la soirée, un automobiliste le remorque jusqu'à sa ferme et lui propose de l'héberger. Et voilà ce jeune Nantais plongé en milieu rural pour quelques jours, dans l'attente de la réparation de son véhicule. La ferme se situe dans une campagne française « sans attrait ni relief ». Ses hôtes, les Rimberts, sont en conflit avec la famille voisine, les Martin. Hugues va découvrir un monde inconnu à ses yeux. Il va se frotter au monde agricole, apprendre les vieilles rumeurs et participer à une battue. le village semble peuplé de séductrices maléfiques parmi lesquelles Morgane, une jeune femme qui envoûte les mâles. Elle est justement comparée à une « fée sauvage » entourée d'une sphère incandescente. Par ailleurs, la forêt cache un lieu dédié aux cultes de la virilité et de la fertilité datant du néolithique. Hugues, déstabilisé par des déconvenues amoureuses et professionnelles est ensorcelé. Mais derrière l'enchantement couve une malédiction qui va exciter les vieilles rivalités et se révéler fatale.

« La fille de la pluie » est bien plus qu'un « polar rural » contant les mésaventures d'un citadin coincé chez des « culs-terreux » rancuniers et incestueux. Ce roman dispose d'un supplément d'âme. J'ai apprécié les références aux rites païens et aux mythes ruraux. La forêt est ici un lieu plein de dangers et riche de mystères. Ce sont les forces de l'esprit issues du folklore préchrétien et des traditions locales qui précipitent les protagonistes dans une fuite en avant. Un bon roman qui précède dans la bibliographie de Pierric Guittaut l'excellent «D'ombres et de flammes » qui traitera de la magie.

Ce livre pour moi, n'a rien d'un policier.
Ce sont plutôt des faits de Société , des crimes restés impunis et d'autres où l'on connaît les coupables mais pas d'enquête policière.
Cela se passe dans un milieu rural très caricatural tant dans la descriptions des protagonistes tels les vieux paysans, les chasseurs, les femmes qui n'ont jamais quitté leur village, les vieilles rancunes et les vieilles haines .
Beaucoup de violence qui couve et de sexualité débordante.
Personnellement ce n'est pas ce genre de lecture qui me l'a fait apprécié, mais , bon, il en faut pour tous les goûts !

Quelques clichés de cette France dite profonde, mais un polar noir avec des personnages comme vous pourrez en croiser quotidiennement

Un bon premier roman policier du terroir, qui se lit d'une traite. Une ambiance rurale, dans une belle campagne. On se gorge de nature et de sensualité avec des scènes érotiques qui contrastent avec une histoire malheureuse et terrible

Après une entrée en matière un peu longue à mon goût, on s'enfonce dans ce village avec ces habitants, cette ambiance lourde à la Franck Bouysse dans Peuplé. Chacun toise l'autre, sait qu'il sait quelque chose. Tout le monde est sur ses gardes jusqu'à l'arrivée d'Hugues, clerc de notaire, dont les émois risquent de briser cette omertà convenue…

Un livre en demi teinte pour moi
Le départ est lent et j'étais un peu perdue dans les noms des différents personnages. Et puis j'ai commencé à aimer certains personnages comme Virginie et son fils. Mais malheureusement on repart dans une certaine lenteur avec une fin qui nous laisse sur notre fin

C'est un roman très simple à lire qui se lit très facielement et avec plaisir.
Le début du roman ne laisse nullement deviner la fin.
L'intrigue est permanente dans ce village où se joue l'histoire ; l'arrivée de "l'homme de la ville" vient bouleverser les habitudes de ce village mais aussi les habitudes de ce monsieur Parisien.

Hugues, clerc de notaire, la trentaine fringante, citadin un peu bobo sur les bords, tombe en panne en pleine pampa sous un orage terrible. Lâché par son assurance, il est dépanné par le fils d'une famille d'agriculteurs qui le remorque jusqu'à leur ferme. Coincé pendant 2 jours dans ce milieu rural qui s'apparente pour lui à une rencontre du troisième type, il se retrouve témoin malgré lui d'un imbroglio entre 2 familles de fermiers : celle qui l'a dépannée, et celle qu'il venait voir à l'origine dans le cadre d'une succession. Il comprend vite que derrière cet épisode se cache une vieille haine aux ramifications complexes, qui convergent vers une figure féminine quasi archétypale en la personne de la fille de la seconde famille de fermiers.

A partir de ce tableau, l'auteur met en scène une mécanique du destin que l'on sent inéluctable et dramatique, sur fond de sexe et de jalousie. Un polar rural avec lequel je me suis régalé, ça sent bon la terre, la sueur et la vraie vie, loin des préoccupations superficielles et de l'hypocrisie ambiante des milieux bourgeois.

Au fur et à mesure que l'on tourne les pages, on comprend parfaitement les motivations du personnage principal, on se dit même souvent que l'on aurait pu réagir de la même façon, une façon somme toute banale, cohérente, voire même relativement bienveillante bien que teintée d'égoïsme ordinaire (d'individualisme moderne ?) ; et pourtant on sait au plus profond de nous que ça va virer au drame. A plusieurs moments on voit les petites faiblesses du héros, les petites entorses faites à sa conscience, et l'on se dit en tant que spectateur qu'il aurait dû faire différemment parce que l'on sent l'engrenage infernal se mettre en place, mais en tant qu'acteur l'aurions-nous pressenti ?

Le crescendo se poursuivra jusqu'au dénouement final et tragique, servi par une écriture magnifique, et c'est peut-être ce qui m'a le plus plu ; une plume à la fois élégante et précise, qui vient servir à merveille le réalisme des scènes, ciselant au final un scénario parfait et sans fioritures ramassé sur 300 pages. Une petite merveille… je cours acheter « D'ombres et de flammes » du même auteur.

milieu paysan. chasse. solitude. Ça change