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Avec ce roman, Emily Gunnis nous replonge dans un épisode sombre de l'histoire du Royaume Uni : les institutions catholiques pour mères célibataires. L'enquête que mène Samantha Harper sur un institut en passe d'être détruit, nous plonge avec horreur dans les arcanes de ce système qui arrangeait bien la société.
Le récit nous fait suivre la journaliste, entrecoupé avec des épisodes du passé, mais aussi avec les lettres d'Ivy, une jeune femme prisonnière de St Margaret, racontant à son petit ami le calvaire qu'elle vit.
Les personnages que l'on suit sont très attachants, Samantha, jeune mère moderne qui met en parallèle sa situation avec celle des jeunes filles envoyées dans ces établissement, et Ivy, bien entendu, déterminée à résister à la barbarie et à retrouver son enfant.
L'intrigue prend peu à peu des allures de thriller, et nous plonge dans une urgence d'autant plus forte que la destruction de St Margaret approche risquant de faire disparaitre l'ignominie des actes commis en son sein.
J'ai beaucoup aimé ce roman mêlant habilement histoire et suspense. Merci à Netgalley et aux éditions Préludes pour cette découverte.
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Comment définir un bon polar ? Un livre qu'on lit d'une traite ?

Ce livre est plus que cela. Sous couvert de roman policier, l'auteure nous rappelle le martyre des jeunes filles célibataires et enceintes qui étaient rejetées par leurs familles et envoyées en institution, dans les pays anglo-saxons. Car il s'agit bien de maltraitance physique et psychique dont nous parlons ici.

De nos jours Sam, une jeune journaliste, découvre les lettres d'Ivy, jeune fille mise enceinte et abandonnée par le père de l'enfant dans les années 50 en Angleterre. Ivy se retrouve à St Margaret, établissement tenu par des religieuses qui n'avaient de cesse de punir les jeunes filles qui s'étaient écartées du droit chemin. En effet, les soeurs les contraignaient à un travail éreintant qui est sans doute une des explications des accouchements dramatiques fréquents… Et les bébés étaient arrachés aux mères dès la naissance.

Pendant que Kitty, célèbre présentatrice de télévision qui vient d'être mise à la retraite, se remémore son enfance quand elle avait appris à 8 ans qu'elle avait une soeur jumelle, Sam va découvrir que les décès suspects sont nombreux…

Le sujet de fond de ce polar reste évidemment le sort de ces jeunes filles et de leurs bébés. L'auteure donne vie aux victimes, nous rappelant la honte que ressentaient ces femmes parfois adolescentes alors que les jeunes pères n'étaient jamais conspués, le poids de la société puritaine qui jugeait et condamnait la femme, et la réalité de la vie dans ces institutions dont le scandale a été révélé il y a une décennie à peine. Quelques éléments décrits dans ce récit peuvent choquer des lecteurs, pourtant j'avais lu auparavant des articles qui relataient les mêmes faits.

Certains moments du livre sont très émouvants, mais à aucun moment larmoyants, car l'auteure a su éviter le piège du mélodramatique.

Ce récit ne se contente pas de redonner vie à quelques victimes. Il suggère aussi un parallèle avec Sam, l'héroïne contemporaine qui subit une vie professionnelle où elle a peu de chances de promotion, parce qu'elle doit s'occuper de son jeune enfant et qu'elle est séparée du père qui rechigne à contribuer.

Mais si j'ai ressenti un léger essoufflement de l'histoire vers la fin — car nous connaissons tous les tenants avant la conclusion du récit — c'est un roman qui happe et dont on se souvient.

Je remercie NetGalley et les éditions Préludes pour l'envoi de ce roman.
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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2017, à Londres. Sam, journaliste, découvre des lettres que lui remet sa grand-mère. Elle dit les avoir trouvé dans un vieux meuble de son défunt mari, antiquaire. Ces lettres datent de 1959. Elles ont été écrites par une femme prénommée Ivy, dans lesquelles elle parle de son quotidien à St. Margaret, un institut pour mères célibataires tenu par des religieuses.

1956, banlieue londonienne. Ivy Jenkins est une jeune femme célibataire et enceinte, une honte pour sa famille qui l'envoie à St. Margaret afin de terminer sa grossesse à l'abri des regards. Son fiancé ne donne plus signe de vie, ses parents ne veulent plus la voir. Dans ce lieu lugubre et sans vie, tenu par des religieuses sans scrupules, Ivy est victime de mauvais traitements et de la séparation forcée avec son bébé.

Inspiré de la tragique histoire des instituts pour jeunes filles surtout présents en Irlande dans les années 1950, ce récit est une véritable pépite quant aux références historiques. de pauvres filles, souvent très jeunes, non mariées et enceintes, étaient envoyées là-bas par leurs familles pour y accoucher et payer pour leurs péchés. La maltraitance, les punitions, le manque de nourriture, les durs labeurs étaient monnaie courante. Une fois les accouchements faits, les bébés étaient séparés de leurs mères et donnés à l'adoption de manière forcée. Mais, l'histoire ne s'arrête pas là car ces femmes y restaient souvent encore de nombreuses années pour payer leurs dettes et beaucoup y mourraient sans que cela ne se sache. En Angleterre, ces instituts ont également été créés entre 1890 et le début des années 1970.

***

Ce livre a été un véritable coup de coeur ! J'y ai tout aimé : les personnages, l'intrigue et les faits historiques.
A côté de l'histoire de ces établissements que l'on découvre au travers les lettres écrites par Ivy, il y a l'enquête que mène Sam pour mettre à jour toute la vérité et réhabiliter ces pauvres filles dans leurs droits. L'institut St. Margaret va bientôt être détruit. Des logements luxueux doivent y être construits à la place. Il ne reste plus que deux jours à la journaliste pour découvrir à qui sont destinées ces correspondances et trouver un moyen d'entrer dans l'institut avant sa destruction. Son but est de trouver les traces de toutes les familles détruites pour mettre à jour la réalité des pratiques de l'époque.

Une immersion totale dans ce roman historique, avec une alternance entre les deux époques qui en fait une lecture addictive et passionnante.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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J'ai lu peu de thrillers historiques, mais ce fut une claque émotionnelle d'un point de vu historique, et un thriller manié avec brio psychologiquement.

J'ai été séduite par cette plume magnifique, par cette histoire tirée de faits réels. Bien loin de notre quotidien, notre société. Comment cela a pu exister ?
C'était intense, une avalanche d'émotions au fil des pages.

Ce puritisme britannique étouffant et abjecte ne m'était pas inconnu, mais j'ai tout de même été surprise, étonnée et écoeurée par cet aspect de la religion.

L'enquête journalistique et personnelle de Samatha suite à ses lettres est menée telle une enquête policière. L'auteur manie les mots, les émotions avec élégance et talent. On n'en sort pas indemne.

Un livre magistral !
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Ce roman m'a bouleversée et rappelé le documentaire « les enfants perdus d'Angleterre » sur les conséquences désastreuses du Children Act, un véritable scandale, une honte. Il est bien connu que les grossesses sont uniquement du fait des femmes et ne concernent en aucun cas les hommes, bien contents que ce genre de couvents / institutions les débarrassent des maîtresses gênantes, même si pour cela elles devaient subir les pires violences. Bien souvent, malheureusement, la réalité dépasse la fiction et ce roman est inspiré de faits réels, plus répandus en Irlande mais ayant existé aussi en Angleterre.
C'est un très beau roman qui combine enquête au présent, riche en rebondissements et suspense, et témoignage dans les années 50/60 du quotidien horrible de ces pauvres filles mères privées de leur bébé, de leur nom, de toute humanité.
Une lecture émouvante et captivante.
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Emily Gunnis s'inspire de faits réels révoltants ayant entaché la communauté catholique irlandaise et anglaise dans les années 50-60 et signe un premier roman à la fois touchant et dérangeant susceptible de marquer intensément les esprits.

Une lettre datant de 1959 découverte par hasard dans les affaires de son défunt grand-père brocanteur sème le trouble chez Sam, une jeune journaliste ambitieuse : une certaine Ivy internée dans la pension pour mères célibataires de St-Margaret, dans le Sussex, annonce à son amant qu'elle est enceinte et le supplie de venir la libérer. Fait étrange, le corps d'un prêtre mentionné dans ce courrier a été retrouvé dans les décombres du couvent abandonné quelques semaines plus tôt… Sam est d'autant plus intriguée que Kitty Canon, la présentatrice vedette d'un talk-show sur la BBC semble fort intéressée à titre personnel par cette affaire… En quête d'un scoop lui permettant d'intégrer enfin un journal national, Sam décide de s'intéresser à ce mystère mais elle devra faire vite : il ne reste plus que deux jours avant le démantèlement de la pension Saint-Margaret… Ce qu'elle va découvrir va l'impliquer bien plus qu'elle ne le pense…

Mon ressenti sur ce livre est très positif. J'en viens tout de suite à mon seul petit bémol : j'ai failli me perdre à plusieurs reprises entre ces nombreux personnages et surtout ces incessants allers-et-retours entre passé et présent, je regrette que cette angoisse de perdre le fil m'ait quelque peu ôté mon plaisir de lecture… car au final, l'ensemble s'est avéré parfaitement maîtrisé: le moindre détail est utilisé à bon escient pour le déroulement de l'intrigue, tout s'imbrique et donne un résultat vertigineux! le style est agréable et étoffé, certains passages sont riches de réflexions poignantes tandis que d'autres glacent le sang jusqu'à la moelle… Sous couvert d'abriter des « mères-filles« , délaissées par leurs familles qui les jugent déshonorantes, le couvent Saint-Margaret, manoir gothique lugubre, se révèle être une véritable prison, un bagne où rien ne sera épargné aux jeunes pensionnaires, obligées de trimer pour payer leur séjour, privées de leurs nouveaux-nés qui seront revendus à de riches couples sans scrupules… Tirées de véritables témoignages, certaines scènes sont bouleversantes de monstruosité. L'histoire frôle parfois le fantastique avec, au moment de la mort de certains personnages, l'apparition de spectres mais ceux-ci symbolisent surtout la mauvaise conscience des protagonistes.

J'ai songé en imaginant le calvaire d'Ivy, recluse dans ce couvent infernal, à d'autres personnages féminins très forts lus ou vus récemment, Rose (Né d'aucune femme de Franck Bouysse), June (La Servante écarlate de Margaret Artwood) ou encore Eugénie (Le Bal des Folles de Victoria Mas) toutes confrontées à une inhumanité désolante. Entre autres personnages féminins remarquables, Sam ancre ce récit dans notre époque : audacieuse et maligne, elle se bat seule pour élever sa fille et mener de front sa carrière professionnelle envers et contre tous. Comment imaginer qu'à peine soixante ans séparent ces deux femmes et qu'à une époque pas si lointaines d'autres décidaient de l'avenir de nos enfants? Je remercie Net Galley et les éditions Préludes pour la lecture de ce roman passionnant et bouleversant, que je conseille vivement.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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En 2015, une journaliste, Sam, découvre des lettres, datant des années 50. Ce sont les appels au secours d'une jeune fille, enfermée dans un couvent pour mères célibataires. Ivy décrit les conditions inhumaines dans lesquelles vivent des jeunes filles enceintes que leur famille a placées. Elles effectuent, par exemple, de lourds travaux dans une blanchisserie, jusqu'au moment de l'accouchement, sans avoir le droit de parler. Elles sont condamnées, également, à rester, après la naissance, pour « expier leur faute ». Leur bébé leur est retiré, contre leur gré, pour être adopté. Alors que le couvent va être détruit, dans deux jours, Sam enquête sur des morts suspectes.


Emily Gunnis s'est énormément documentée pour construire son intrigue. Même si son histoire est de la fiction, elle y a mêlé ses recherches. Ce qu'elle révèle est effroyable : tortures, esclavage, perte de dignité et d'identité, etc. Elle montre que de nombreuses personnes étaient complices de ces méthodes : personnalités religieuses, médecins, parents, etc. Ceux qui étaient censés protéger les autres, ont été coupables d'actes effroyables, sous prétexte de bienséance et de moralité.


Le récit alterne entre le passé et l'enquête de la journaliste. Je me suis attachée à Ivy et à Sam. Toutes les deux prennent des risques pour les autres et savent que les conséquences peuvent être dramatiques. Ce sont deux femmes avec des valeurs et du courage. L'une veut sauver sa vie et celles d'autres personnes fragiles, l'autre veut faire connaître la vérité. Évidemment, je ne compare pas leurs épreuves.


La suite sur mon blog...



Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Voilà une histoire prenante. Même si j'ai découvert une partie du secret au départ (mais jusqu'à quel point l'écrivaine ne nous le laisse pas découvrir pour l'amplifier ensuite ?!), l'autrice a un vrai talent pour nous entrainer dans ces chapitres, ces retours dans le passé, cette course contre la montre. On ne s'éloigne pas de ce livre jusqu'à son achèvement : un couvent pas si catholique, des médecins pas si soigneurs, des ambitieux, des enfants torturés (à tout point de vue). Il faut se méfier des apparences dans ce livre. Très belle découverte. C'est du même acabit que "Le bal des folles" ou encore "Né d'aucune femme".
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Les couvents pour mères célibataires ne sont malheureusement pas un mythe. Ils ont fait des ravages pendant plusieurs décennies avec le soutien d'une population qui préférait sacrifier ses filles et les enfants illégitimes plutôt que de subir l'opprobre populaire. Et tout cela fut organisé par la toute puissante Église catholique.

Cette histoire s'inspire de ces endroits. L'auteur y a ajouté une sorte d'enquête et des secrets de famille. Au départ, j'étais vraiment emballée par cette histoire. Malheureusement, au fil des pages, mon enthousiasme s'est dégradé.
Il y a des passages très prenants et des passages où les personnages font un peu preuve de superficialité. de plus, les évènements ne s'enchaînent pas toujours bien et il y a un manque de cohérence dans l'espace et le temps. Quant à "l'enquête" à proprement parler, le fin mot de l'histoire se devine trop rapidement. Il n'y a pas vraiment de suspense.

"Les enfants perdus de St. Margaret" est un roman qui a le mérite de mettre en lumière l'histoire des victimes de ces endroits infâmes. C'est un sujet qui mérite d'être relaté mais Emily Gunnis l'a fait d'une façon qui, selon moi, manque de profondeur.
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Ce premier roman d'Emily Gunnis est une réussite à tout point de vue : le contexte historique, l'intrigue, le suspense, le style; bref, un roman qu'on a du mal à lâcher une fois ouvert.
Sam, jeune journaliste de 25 ans, se met à enquêter sur l'histoire de St Margaret, une institution religieuses pour jeunes filles enceintes non mariées, qui se trouve dans le Sussex. le point de départ est fourni par les lettres que sa grand-mère aurait retrouvé par hasard dans un vieux meuble, lettres écrites par la jeune Ivy, enceinte et abandonnée par son amant et que ses parents rejettent pour la honte qui rejaillit sur eux. Ces lettres conduiront Sam jusqu'à l'histoire de sa propre famille.
Ce roman mêle très habilement des faits réels et la fiction; l'auteur s'appuie sur l'histoire des nombreuses institutions religieuses, particulièrement en Irlande mais aussi en Angleterre, où des religieuses faisaient vivre un enfer à de très jeunes filles enceintes, les réduisant en esclavage, les affamant, leur faisant subir toutes sortes de sévices; elles leur enlevaient leur bébé pour les faire adopter moyennant finances. Ce qui fait froid dans le dos , c'est que ce type d'institutions a perduré jusque dans les années 60-70. Ce qui fait encore plus froid dans le dos, c'est que la société puritaine irlandaise et britannique savait (médecins, prêtres, religieuses, famille) et que personne n'a essayé d'arrêter cette horreur.
Le roman montre également le fanatisme que peut engendrer une religion mal comprise, ici la religion catholique. Les soeurs n'étaient pas uniquement des bourreaux sadiques mais elles étaient persuadées d'agir pour Dieu, pour remettre ces brebis égarées dans le droit chemin fût-ce au prix de sévices abominables.
Malgré cet arrière-fond historique, "Les enfants perdus de St Margaret" reste un vrai très bon thriller avec un suspense très habilement maintenu, une construction originale avec les lettres d'Ivy qui, servant de fil conducteur, ramènent le lecteur vers le passé, une atmosphère étouffante, glauque et pourtant de l'émotion.
Un auteur que je vais donc suivre avec grand intérêt.
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