Une relation secrète a toujours l’arrogance de prétendre échapper à la réalité. C’était la première fois qu’un tiers lui parlait de sa liaison avec [...]. La première fois qu’on jetait une lumière crue sur les faits ; que l’on mettait des mots sur ses actes. Le secret devenait mensonge. L’amour, sexe. Le fantasme, infidélité.
Le miroir sur pied lui renvoie un reflet décevant, pour ne pas dire tragique. Pattes d’oie, ride du lion… tout le règne animal s’en donne à cœur joie sur son visage. Et ses seins… En dix ans, ils sont passés d’une rotondité arrogante à un ovale triste. L’âge étale… Comme si on avait choisi d’étirer le corps à défaut d’étirer le temps.
L'ingestion de leur chair remplace le coït. Le cannibalisme est l'acte sexuel. Un acte bien plus fort, même, une communion entre le tueur et ses victimes : elles vivent en lui.
Les douleurs du passé étaient un peu comme des sables mouvants: lorsqu'on mettait les pieds dedans, il fallait accepter la situation, s'apaiser et cesser de s'agiter, au risque de s'enliser davantage. Une certaine sérénité était de mise pour accueillir les bras grands ouverts la fameuse résilience, cette mère salvatrice qui nous enseigne à "accepter" pour mieux "rebondir".
- Ces plumes noires m'ont fait penser, dans la mythologie nordique, aux messagers du dieu Odin, les deux corbeaux Hugin et Munin. Hugin, qui signifie "pensée" et Munin "mémoire". Chaque jour, à l'aube, ils partent survoler et épier les neuf mondes sur lesquels règne Odin. Ils reviennent le lendemain matin, se posent sur les épaules d'Odin et lui rapportent, au creux de l'oreille, ce qu'ils ont pu apprendre.
On voudrait rire, mais on pleure. On pleure en riant. Ce n'est pas pleurer de bonheur. C'est bien plus que ça. C'est rire d'amour, de soulagement.
Il n'y a rien de plus triste que d'être le pion de son passé.
Il n'y a rien de plus triste que d'être le pion de son passé.
Elle serré les cuisses. Le viol, une mort avec laquelle il faut vivre. Une mort... Pour me tuer...
Chuuuut....... Maman est occupée, mes chéries. Maman est chez le boucher.