Sous la ceinture

J'ai découvert ce livre un peu au hasard d'une discussion et j'avoue que j'en suis ravie. Je ne vous dis rien d'autre au sujet de ce papotage pour le moment, mais vous en saurez peut-être bientôt plus. Pour l'instant, c'est une surprise ! Bon, ça ne va pas m'empêcher de donner mon avis et de vous dire que j'ai passé un bon moment de lecture avec ce premier roman de l'auteur qui, il faut le souligner, a gagné le Prix Fintro Ecritures noires au Salon du livre de Bruxelles en 2020.

Comme je vous l'ai dit, on est ici dans un roman noir et l'auteur nous parle du terrorisme. Oui, j'ai lu un bouquin qui parle de terrorisme, un sujet auquel je n'aime pas vraiment être confrontée dans une lecture et, pourtant, j'ai réussi à aimer ce roman. C'est grâce à la plume humoristique et décalée de l'auteur. J'ai aimé la manière dont il nous parle de terrorisme, sa façon d'oser mélanger terrorisme et humour, c'est vraiment unique.

L'auteur emploie également beaucoup d'expressions belges et joue avec les mots, c'est peut-être compliqué à imaginer mais ce roman nous touche et nous fait rire en même temps. Il compare aussi les terroristes à certaines autres personnes et on ne peut que sourire. Il nous dépeint des portraits complètement barrés, parodiques et osés, c'est vraiment ce que j'ai aimé dans ce roman.

Les personnages principaux qu'on va rencontrer sont eux aussi complètement atypiques. On va se retrouver avec Khalid, un djihadiste, le Chevalier qui est un suprémaciste, Farid qui dirige toute l'opération et pour terminer Evelyne qui est une fonctionnaire des Nations Unies. On ne pense pas s'attacher à l'un ou l'autre personnage et, pourtant… Mon chouchou, ça a été Khalid. J'ai trouvé qu'il avait son charme avec sa timidité et ses rêves par rapport à sa cousine Samira. C'est un jeune homme dont on ne soupçonne pas les pensées et, pourtant, il cache bien son jeu, notre Khalid. D'ailleurs, concernant Khalid, j'ai aimé cette comparaison que l'auteur fait avec un romancier, c'est vraiment bien joué et très intelligent. J'ai trouvé que c'était le personnage le plus charismatique et le plus original de l'histoire. Il a quelque chose de plus qui ne peut qu'attirer les lecteurs.

Une chose que j'ai beaucoup apprécié également, c'est le coup des attentats écoterroristes, je ne vous dis rien sur la façon dont ces attentats ont lieu et je vous laisse découvrir la surprise. Mais vous verrez que l'auteur a vraiment beaucoup d'imagination et le lecteur ne peut que s'en réjouir.

La couverture nous fait nous poser beaucoup de questions au début de l'histoire, mais, au fur et à mesure, on comprend ce choix, tout comme celui du titre. On est « Sous la ceinture » dans tous les sens du terme. Mais je vous laisse également découvrir par vous-même, car je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de la lecture ! Et je vous préfère vous laisser découvrir la plume complètement barrée de l'auteur par vous-même.

Comme vous l'aurez compris, la plume de l'auteur est tellement fluide et entrainante qu'on ne voit pas le temps passer en compagnie de ce roman et on est surpris d'être arrivés si vite à la fin, un final qui nous permet de retrouver chaque personnage et qui est très agréable. Les chapitres courts donneront également un certain rythme à notre lecture et on se laissera porter entre terrorisme et humour.
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Tout d'abord un grand merci à Babounette, qui m'a refilé son exemplaire, une fois terminé. Elle n'a même pas eu besoin de me l'envoyer, comme elle se proposait gentiment de le faire à qui voulait l'entendre dans sa critique, puisque nous avons fait connaissances il y a un mois, lors du pique-nique Babelio de Bruxelles, dont elle était co-organisatrice. Pour ça aussi, merci, Babounette (et Belcantoeu) on a passé une belle après-midi.

Je n'ai pas trop tendance à me plonger dans la lecture d'un roman supposé drôle. Faire rire n'est pas l'exercice le plus facile, et j'avoue ne me dérider que très modérément devant les humoristes - surtout les hommes - qui passent sur le petit écran. Il semble hélas indispensable de nos jours que cela plane sous le niveau de la ceinture. Ici aussi, l'auteur nous entraîne sous la ceinture… d'explosifs, mais il réussit à le faire sans tomber dans une pitoyable vulgarité. On est aux antipodes du mâle sûr de sa virilité qui se vante de ses prouesses. le propos est plein d'esprit, les réflexions pertinentes, le rythme enlevé, et le tout bien torché.
L'auteur s'est offert le plaisir de quelques exercices de style dans lequel il démontre sa dextérité à la plume, dont un échange de courriers entre deux des protagonistes qui étonne un peu par son niveau intellectuel. On sent aussi à plusieurs passages qu'il a connu les affres du primo-romancier désespérant de trouver un éditeur. Ce n'est qu'après avoir gagné le Prix Fintro Ecritures noires en septembre 2020, que Philippe Gustin sera édité par Ker Editions, modeste maison établie à deux pas de chez moi. Je ne qualifierais pourtant pas son roman de polar, ni même de roman noir. Moi, il m'a surtout bien amusée !

Bref, courrez faire l'acquisition de ce roman injustement méconnu, l'auteur le mérite bien. Soyez des millions, et c'est la fin du terrorisme !

Sous la ceinture est un roman original, comme on en lit peu. Les terroristes sont plus comiques que terrifiants, les dialogues lunaires et les propos totalement invraisemblables. L'histoire est bien ficelée, bourrée d'humour et d'expressions belges. Ca n'est pas non plus hilarant mais on sourit plus d'une fois et c'est déjà très bien.

D'autant qu'au-delà de la fiction, on décèle une véritable analyse de notre société, de son fonctionnement défaillant et une proposition de vision d'avenir.

Une lecture agréable, qui me donne envie de lire à nouveau Philippe Gustin pour voir s'il restera dans ce registre décalé ou non.
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J'ai lu sous la ceinture grâce à la masse critique de mars. Premier livre d'un auteur belge et je découvre l'humour belge. Ce livre qui parle du terrorisme est assez drôle. On suit plusieurs personnages tous différents mais reliés au terrorisme. A découvrir sans plus attendre.

Khalid le fou rêve de "finir en tête du classement des djihadistes" et d'obtenir " l'oscar du meilleur scénario terroriste". Il a donc un plan machiavélique -encore mieux que la poudre de jambon dans les bar-mitsva- pour oublier son triste sort: il est puceau à 26 ans, et ça, c'est vraiment horrible. Malheureusement, les prétendants au hit-parade sont nombreux, entre les vrais boss du djihad qui ressemblent à des CEO de Wall Street, les suprémacistes blancs encore plus dangereux que bêtes (c'est dire) et les écoterroristes qui entendent bien défendre leur propre ligne "éditerroriale". Sans oublier Evelyn Bright, une fonctionnaire des Nations unies qui a enfin compris comment remettre tous ces machistes et ces phallocrates une bonne fois

pour toutes à leur place, donc plus bas que terre, en les tapant sous la ceinture