Winterhouse, tome 1

Dans la vie, l'important, c'est la clé. Les clés élucident tous ces secrets qui vous ouvrent à la vie heureuse. Ne l'oubliez jamais. Cherchez la clé.

Un écrit troublant
Écrin
Écran
Crâne
Crame
Drame

- Terminus ! annonça le chauffeur. Winterhouse Hôtel !
Un mur de briques apparut, puis un immense portail en fonte, aux battants ouverts. Enfin, sous les yeux d'Elizabeth, illuminé comme en plein jour, surgit le colossal hôtel - véritable forteresse de briques dorées, aux remparts saillants, aux fenêtres de cristal, aux tourelles élancées, toutes ornées de lumières scintillantes, d'oriflammes flottant dans les cieux et d'un bon millier, semblait-il, de bannières argentées toutes frappées d'un W blanc, immaculé, éblouissant. Çà et là saillaient des porches aux vastes arches, des balcons ornés de lanternes chinoises; des arbres couverts de scintillantes guirlandes de métal bordaient la façade de l'hôtel comme autant de projecteurs de théâtre. Jamais Elizabeth n'avait imaginé qu'un bâtiment puisse être à la fois aussi grand et aussi beau.

Parfois, il nous faut un regard neuf pour mieux voir ce que nous avions pourtant sous les yeux.

Mais par-dessus tout, ce dont il faut se souvenir : dans la vie, l'important, c'est la clé. Les clés élucident tous ces secrets qui vous ouvrent à la vie heureuse. Ne l'oubliez jamais. Cherchez la clé.

Je crois qu'il y a le bien et le mal, et je déclare ceci : Faites en sorte que le bien survive.

Après le petit déjeuner, pendant lequel Freddy décrivit à Elizabeth quelques-unes des splendeurs de Winterhouse - la patinoire, la piste de luge, les deux piscines au sous-sol, la tour au sommet de l'établissement qui permettait d'admirer toutes les montagnes aux alentours, les soirées musicales qui n'étaient pas aussi ennuyeuses qu'elles en avaient l'air, le cinéma, la boulangerie où l'on avait droit à des gâteaux gratuits, et ainsi de suite -, Elizabeth partit voir la bibliothèque.

Nous t'avons prévenue à plusieurs reprises que nous devions nous absenter pour trois semaines et que tu ne pouvais pas rester seule en notre absence. Tu ne seras donc pas surprise par la teneur de cette lettre. Les portes et volets de la maison sont fermés. Tu trouveras dans cette enveloppe un billet pour le train du nord, départ dix-huit heures vingt. Ne le rate pas, et lorsque tu arriveras à Sternhaven demain, tu iras à la gare routière, où t'attend un autre billet. Il faut que tu prennes le bus qui conduit à Winterhouse Hôtel, où tu es attendue. Ci-joint également trois dollars, pour ton voyage. Tu recevras un autre billet pour rentrer après le Nouvel An. Interdiction de raconter tes inepties habituelles!

Les mots que j'ai écrits valent plus que l'encre
Et recèlent plus de force qu'il ne peut nous sembler.

Si nos capacités nous donnent l'impression que nous sommes supérieurs aux autres, c'est que nous sommes en train de nous égarer.