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Citations sur Le nid du serpent (30)

A dix-huit ans, j’ai très bien vu que mon écriture n’aurait jamais pour but de plaire et de divertir. Elle ne ferait jamais passer un agréable moment à un public bienséant, pusillanime et blasé. Au contraire : pour ces gens-là, mes livres seraient une épreuve, parce qu’ils secoueraient leurs certitudes et leurs bonnes manières. Ils allaient me détester.
Tant pis, je voulais conjurer le démon, déballer tout ce que l’on cache. Tout le monde veut se montrer plaisant, civilisé, raisonnable. Ça ne m’intéressait pas, donc il fallait en premier lieu que je m’éloigne de ce type d’individu. L’apprentissage devait être solitaire. Je n’avais aucune question à poser, à quiconque. L’écrivain digne de ce nom est un spectre invisible : personne ne peut le voir, pourtant, il entend et note tout. Le plus intime, le plus secret de ce que chaque être recèle. Il passe à travers les murailles, s’introduit dans le cerveau et l’âme des autres. Ensuite, il écrit sans aucune peur. Il doit tout risquer. Celui qui n’ose pas aller à l’extrême limite n’a pas le droit d’écrire. Il faut pousser tous les personnages jusque-là. L’extrême limite. Il faut apprendre à le faire. Tout seul. Parce que personne ne peut enseigner comment on y arrive.
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La perspective d'avoir un fils pédé le plongeait dans une peur panique. C'était une obsession de toutes les familles ça : ils auraient encore préféré avoir un fils qui se transforme en loup-garou chaque nuit de pleine lune.
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Je vis parmi les poètes, les lesbiennes, les peintres et les musiciens, les bourreurs de cul les plus jeunes et les plus charmants qui soient, les troubadours et leurs guitares, les alcooliques et les drogués, les putes et les fous. En pleine décadence, quoi. L'abolition du bourgeois. L'enfer. C'est le bonheur, mon très cher et tendre, de vivre sur une terre vacante, au milieu du feu ardent...
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Ce soir-là, je suis allé à la plage pour nager et essayer de me soulever une meuf. Il fallait que je tire un coup, autrement je risquais la crise de nerfs. Mais rien, que dalle. Quand on est désespérément après quelque chose, ça ne se présente jamais. Il faut chercher comme si ce n'était pas un vrai problème, de trouver ou pas. Je me suis fait une pogne dans l'eau. Ça a du swing, comme ça. C'est plus lent, la queue paraît encore plus massive. C'est la branlette du cosmonaute : gravité zéro.
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Je suis comme un rat des sables hypnotisé par un cobra.
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Une femme est venue s'asseoir sur le banc en face du mien, une vieille. La quarantaine, peut-être, mais elle en faisait soixante. Elle pleurait comme une madeleine. Elle portait une robe qui lui laissait les épaules nues, l'uniforme des putes. Bonne du cul mais très flétrie, toute mascagnée par la vie.
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Finalement, mon père a renoncé à tout espoir que je me corrige : " Tu n'étais pas fait pour naître pauvre, mon fils. Que Dieu te vienne en aide..." D'autres fois, il s'emportait : " Tu es plus feignasse que la mâchoire du haut ! Tout ce qui t'intéresse, c'est de tournicoter et de bayer aux corneilles."
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Question parlote, j'étais à court, mais j'ai commencé à avoir la trique. C'était en permanence comme ça : je vivais d'érection en érection. Peut-être parce que j'avais beaucoup d’imagination ? Comme une maladie. Incontrôlable. A la mater encore et encore, elle me plaisait bien la vioque. Ses yeux parlaient. Elle riait avec ses prunelles.
- Viens t'asseoir avec moi, pitchoune. Je ne mords pas.
J'ai obéi, en posant mon livre sur ma braguette, parce que je ne voulais pas qu'elle voie la bestiole dressée en l'air comme une flèche.
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Je l'ai baisée par-derrière, par-devant, dans la bouche. Elle me rendait fou, cette carne. Elle m'excitait et me dégoûtait à la fois. Avec elle, je me sentais bien et mal. Je voulais lécher ses pieds sales. J'aimais jusqu'à son haleine qui empestait le tabac, le rhum, le vieil oignon et l'ail, la molaire pourrie. Je voulais la voir saigner. J'aimais l'odeur de moisi, de merde et de vomi de sa chambre, mais en même temps je désirais m'éloigner de toute cette dégueulasserie et ne jamais revenir. Luxure et désespoir.
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Gretel m'a grondé :
- Faut que tu évolues, Pedro Juan. [...]
- J'aime pas qu'on me touche le derche.
- C'est du machisme, ça. Tu dois apprendre à jouir par-devant et par-derrière.
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