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Bernard Cohen (Traducteur)
EAN : 9782264042484
272 pages
10-18 (06/02/2008)
3.76/5   48 notes
Résumé :
Dans la vieille ville de La Havane, splendeur déchue au passé décadent, Rey est un roi sans royaume, proclamé monarque dès son plus jeune âge. Soupçonné de meurtre, l'adolescent fait ses premières armes et apprend la vie. Après une évasion de prison, il devra affronter la rigueur implacable de la rue, où l'attend une vie d'errance. Dès lors, plus rien ne lui importe, sinon la survie, la liberté et le sexe, seul plaisir qui puisse distraire sa misère sans retour. Cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai bien envie de commencer par « âmes sensibles s'abstenir » ou « attention les yeux ». Car ce roman de Pedro Juan Gutierrez est fidèle au « réalisme sale » qui caractérise son écriture. Encore une fois, le sexe, la sueur, la crasse, la misère et la faim sont abordés sans manichéisme, mais de façon totalement réaliste. le lecteur suit le jeune Reynaldo, surnommé Rey – qui signifie « roi » en espagnol – dans ses aventures quotidiennes qui se bornent à beaucoup de sexe, quelques rasades de rhum, des cigarettes et de l'herbe, des vols et autres combines pour avoir un peu à manger et à boire, et surtout, surtout, cette vie d'errance le ventre quasi toujours vide. Familière, l'écriture de Gutierrez est magnifique car elle nous emmène au plus près des personnages rencontrés çà et là à La Havane et dans bien d'autres coins de Cuba. L'histoire de Rey, proclamé et autoproclamé « Roi de la Havane » en est d'autant plus forte et poignante. C'est le quatrième roman de Pedro Juan Gutierrez que je lis. Celui-ci est différent des trois autres puisqu'il est écrit à la troisième personne du singulier, et non plus à la première. Mais les thèmes fétiches de l'auteur demeurent et l'on s'embarque finalement comme d'habitude dans un pays ensorcelant, Cuba, où faim, misère et crasse côtoient érotisme, sensualité et salsa. « le Roi de la Havane » est le seul roman de Gutierrez traduit en français que je n'avais pas encore lu. Comme je regrette de ne pas parler espagnol pour lire ceux qui n'ont pas été traduits ! Et comme son écriture va me manquer !
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Après avoir lu le nid du Serpent, je me suis plongé dans les pages de celui-ci en espérant que le ton et le récit soit aussi exaltant. Aucune déception pour moi. L'histoire reste à Cuba, les protagonistes sont toujours habités par les mêmes sentiments et la situation leur est toujours aussi difficile à vivre. La misère est présente dans chaque mot, l'alcool, la came, les clopes et le sexe idem, la solitude ronge l'ensemble des personnages, la crasse et les odeurs nauséabondes font que Gutiérrez ne plaira pas à tous, c'est cru et sans concessions. Âmes sensibles s'abstenir.

J'ai vraiment passé un bon moment dans ce livre que je recommande sans hésitation.
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Un voyage dans le vrai Cuba, dans la pire misère havanaise. On est touché par l'humanité et la débrouillardise de ce sans abri innocent, qui fait de son mieux avec le rien qu'il a reçu.

Une réalité humaine qui existe certainement.
Bravo et merci pour le geste humain, de nous permettre de vivre ça de l'intérieur.

Un ouvrage très humain donc, sensible, et tissé d'une plume beaucoup plus soignée et talentueuse qu'on ne pourrait le juger à prime-abord, si on est vexé par le côté brut. Mais ce côté brut ("vulgaire", dirons certains), a sa place ici. Pourquoi? Parce que quand la réalité est comme ça, elle n'est pas autrement.

Je le lisais alors que j'étais à La Havane, sur Galiano et San Lazaro, où se déroule l'histoire, et je suggère de le lire ainsi (loin des hôtels de luxe aseptisés).
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Pedro Juan Gutierrez, c'est le Cuba de la période spéciale... Des pénuries alimentaires... On ne mange pas beaucoup... On vit d'expédients... Les cavaleuses chassent le touriste... pendant ce temps, l'auteur essaie de survivre... Entre le mauvais rhum, les parties de baise interminables, les immeubles vétustes surpeuplés, les plans foireux pour trouver à manger... le cul des métisses et les queues gigantesques...

C'est jubilatoire... Un Bukowski tropical, mais en mieux que l'original.
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âmes prudes s'abstenir
âmes sensibles s 'abstenir
il faut aller au-delà des mots et ressentir la désespérance des personnages pour apprécier ce roman dur, violent, souvent nauséabond et dramatique
je voulais lire de la littérature cubaine avant d'aller découvrir cette île
j'en reviens et j'avoue avoir regardé les basfonds de la Havane avec un regard emprunt du livre
à méditer pour les futurs voyageurs
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Assis à la porte du temple, un petit vieux récoltait les aumônes dans une caisse en carton. Il avait un pantin pareil que celui de l'église, seulement plus petit. Presque tous ceux qui passaient par là lui jetaient des pièces, voire des billets. Il lui manquait les deux jambes à ce vieux. Il y avait une chaise roulante à côté de lui. Après l'avoir observé un moment, Rey s'est décidé à l'aborder :
"Dites, señor, comment ça marche ? Où on les trouve, ces pantins-là ?
- Quel pantin, ti' gars ?
- Celui que vous avez.
- Lui ? C'est San Lazaro, fiston !
- Mais… Non, ça se peut pas. San Lazaro, c'est la rue où que je vivais !
- Non, ou… Si, mais… Ah, m'embrouille pas, toi ! J'accomplis une promesse que j'ai faite à San Lazaro, présentement."
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Il a contemplé les allées et venues devant l'église. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien fabriquer, là-dedans ? Il s'est assis sur un mur. Sa vie s'écoulait lentement, toujours. Des heures à attendre sans rien faire. Des jours, des semaines, des mois. Avec le temps qui passait, peu à peu. Par chance, il ne pensait pas beaucoup. À rien. Il se contentait de contempler les alentours. Surtout les femmes. Peinard, tranquille. Il n'y avait rien qui méritait de se prendre la tête avec.
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La beauté était autour de Rey : dans ces couchers de soleil, dans ces femmes qui passaient,dans la joie de vivre qui palpitait alentour,dans la musique, dans la présence infinie de l'océan,dans l'air saturé d'odeurs. Tension vitale. Et lui il était étranger à tout.
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