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Citations sur La zonzon (23)

Le Kalinka était tenu par une ukrainienne mastarde, conjuguant tous les verbes à l'infinitif, blonde, nichonnée et pommetée comme une gravure de mode stalinienne.
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Les livres délivrent. Voilà. Rien de plus pour ce qui concerne ma philosophie.
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- Tu pourrais m'en parler, de l'amour ?
J'ai pensé à Schopenhauer. L'instinct sexuel qui se grime en romance à l'eau de rose. Les serments sous la lune et les promesses d'une voix tremblante... Tout ça : cache-misère, trompe-couillon pour camoufler la hideur d'un coït bref, moite et violent... Reproduction de l'espèce !... Survie biologique oblige ! Rien d'autre !... Le reste ? Vernis ! Cinéma ! Perlimpinpin ! L'amûr ! Ah l'amûr ! Plein la bouche de l'amûr, qui sert à pas voir comment s'engluent les vits dans les oignes... Tout ça, vaste esclafferie... L'amour s'en va par les gogues avec les glaires épongées au papier toilette que la rombière, s'en tamponnant le coquillard, sentimentalise la larme à l'oeil... Mais tout ça, ce nihilisme schopenhauerien duquel je me sentais si proche, je devais le taire. Ca vexe la petite princesse qui sommeille en chaque femme.
(p. 122)
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[prof de philo en prison]
Nous, on raconte le terrain, et le sentiment partagé qu'on a de voir des [détenus] se plaire à philosopher, et on narre par le détail nos efforts de "conceptualisation carcérale". On tombe tous d'accord pour dire que la philosophie permet d'interroger sa condition, donc de prendre des distances avec elle, et par conséquent de fabriquer un interstice, un espace, un jeu suffisant pour bidouiller quelque chose qui ressemble à de la liberté.
(p. 90)
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(...) on arrive dans le petit pavillon de bourgeois de ses parents, à ma meuf, tu vois, avec le petit jardin tout autour, avec sa haie bien taillée qui fait le tour, la CX garée dans l'allée du garage, l'herbe tondue nickel, les graviers dans l'allée tous de la même taille, ma parole, c'est comme s'il les avait choisis chez un joaillier juif à Anvers, tu sais, avec la loupe pour être sûr que tous ils ont le même calibre, je te jure, il manquait plus que les nains de jardin et la biche que t'y fous des géraniums dans les paniers qu'elle a sur le dos, Bambi, la sonnette qui imite Big Ben, et tout et tout (...)
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[...] je sais au moins une chose : c'est que les livres sont des armes de construction massive et des machines à fabriquer de la liberté.
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Dans les jeux complexes d'influence, de vassalités, de suzerainetés, de hiérarchies qui s'exercent en prison, il est toujours très difficile de s'y retrouver. Mais il y a des signes plus ou moins subtils, des marqueurs plus ou moins indirects, très clairs pour qui sait les interpréter.
(p. 181-182)
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Pour Noël, on s'est organisé une petite fête modeste dans la prison. Je leur ai apporté des cadeaux. Que des bouquins. C'est ma politique à moi. Diogène, un jour, voit une femme en train de lire. Il gueule à la cantonade : "Attention, elle affûte une épée !". Je n'ai pas de grandes convictions, mais j'ai au moins celle-là. (...) Les livres sont armes de construction massive et des machines à fabriquer de la liberté. Voilà pourquoi je les importe au mitard, que je les commente, que je les traduis et que je les illustre pour tous mes lascars entaulés. Les livres délivrent. Voilà. Rien de plus pour ce qui concerne ma philosophie.
(p. 213)
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Chacun sait ici que la prison, ce n'est pas que la perte de la liberté, c'est, dans la foulée, la perte de sa femme, parfois l'enfant retiré et confié aux services de la DASS, et, par un jeu de dominos, la haine de la belle-famille, parfois en chaîne, celle de la famille. Ne reste souvent que la mère, qui lave le linge et le ramène au parloir, pardonne tout à son fils.
(p. 160-161)
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[boxe]
(...) on entendait (...) le bruit des gants qui écrasaient les chairs avec un bruit mouillé... 'Floc !'... 'Flac !'... Dans les films, les poings dans la gueule font 'Clac !' ou 'Boum !'... Mais la vérité, c'est que ça fait des bruits d'eau, avec parfois des grandes aspersions de résiné. Taper dans de la viande composé à 80% de flotte, quel autre bruit ça peut renvoyer sinon un bruit de poisson pêché qu'on tue à coups de bâton ?
(p. 66)
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