La zonzon

C'est l'histoire d'un mec, d'un philosophe, un gars traînant ses guêtres dans des cafés philos ruraux entre vallée du Rhône, Ardèche et Gard, qui se retrouve du jour au lendemain à enseigner, ou du moins, à parler de philo en taule, à des mecs pour qui, dans le meilleur des cas, Socrate n'est que le génial joueur de foot brésilien des années 80 (RIP).

Il s'en suit bien entendu des rencontres improbables et un tas d'anecdoctes intéressantes sur la vie en prison car l'auteur sait de quoi il parle, ce mec c'est lui. A cela s'ajoute un style vivant et gouailleur donnant une autre dimension au roman.

Toutefois, là où le bât blesse (mais seulement légèrement) c'est que par-dessus les anecdoctes et l'expérience d'enseignant pour taulard, l'auteur a plaqué une intrigue qui au début fonctionne pour finalement partir en eau de boudin. On dirait que l'auteur, emberlificoté dans son histoire, à décidé de l'achever en multipliant les rebondissements improbables pour retomber sur ses pieds.

Bref, un bon moment !
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Je regarde le ciel j'attends l'orage j'attends la nuit j'attends mon cash.
Ca démarre fort. Crédible.
Puis dommage ca se fracasse au moment d'une improbable "réconciliation" tout le monde il est beau tout le monde il est gentil unissons nous.
Ca repart bien puis de nouveau le coup des RG déguisés c'était trop pour moi, trop de fakerie.
Mais j'ai beaucoup ri et je n'ai pas laché le bouquin tant que je ne l'avais pas fini !
Bien aimé le début et quand c'est riche en réflexions; après, ses récits romanesques, d'action bof.

La Zonzon m'a déçue. Pas entièrement mais beaucoup quand même. J'ai découvert son auteur Alain Guyard il y a peu, lors de son passage sur France Culture (https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/la-punition-14-peut-philosopher-en-prison) dans la formidable émission d'Adèle van Reeth. Et je dois dire qu'à l'oral j'ai été emballée, à la fois par la clarté de son discours et par l'émotion qu'il suscitait en évoquant certains épisodes de son expérience de prof de philo en prison. En conséquence j'ai rallié la bibliothèque la plus proche pour emprunter un de ses livres et prolonger le plaisir de son écoute. Las, le style de la Zonzon m'a paru pesant par l'emploi quasi ininterrompu d'un argot qui fonctionne comme un vernis (le vernis "zonzon" justement) alors que certains passages qui en sont dépouillés sont les plus intéressants à mon avis. Et puis la romance entre le personnage principal (alter ego de l'auteur) et la jeune Leïla frise parfois la bluette un peu mièvre, et puis les "sympathiques" mafieux de tous poils qui se bagarrent (mais à la bonne franquette, hein, comme nos ancêtres les Gaulois) avant de se réconcilier autour du verre de l'amitié entre les opprimés de la société et surtout l'incroyable couple formé par le narrateur et son épouse bimbo (on est loin, très loin de la subtilité du film de Lucas Belvaux "Pas son genre") tout ça faisait à mes yeux beaucoup trop de clichés. Reste cependant ces quelques passages sincères, qui m'évoquent celui que j'ai écouté avec grand plaisir dans l'émission Les Chemins de la Philosophie.