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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Se basant sur son vécu mais en y ajoutant beaucoup de fiction, Alain Guyard a réussi un récit haletant, intriguant et passionnant- jusqu'au bout.

Pour bien mettre le lecteur dans l'ambiance, il offre, en guise d'introduction , « L'Épitaphe de Villon en forme de Ballade », plus connue sous le nom de « Ballade des pendus ».
La Zonzon nous entraîne sur les traces de Lazare Vilain qui va être amené à enseigner la philosophie à la maison d'arrêt de Nîmes puis jusqu'aux Baumettes, à Marseille. L'auteur se sert de sa propre expérience pour décrire le milieu carcéral. C'est cru et direct. D'emblée, il reconnaît que ses copains d'enfance sont devenus gendarmes ou militaires pour échapper à la misère ou au chômage. Quant à ceux qui sont rétifs au képi, ils sont … taulards !
Une bonne partie de l'histoire se passe derrière les murs où Lazare Vilain rencontre des gens, souffre du bruit et des odeurs tout en supportant la tchatche… Pour respirer un peu mais aussi pour commencer à nouer l'intrigue, l'auteur nous emmène dans un club de boxe nîmois. Les expressions fleuries agrémentent le récit qui voit notre prof de philo pris dans une histoire bien périlleuse. « Il y avait du mou dans la boîte à gamberge » et l'enseignant n'arrivait plus « à supporter l'entrouducutage très glandilleux des corps d'inspection ». Il faudrait citer beaucoup de pages, morceaux choisis ne rendant compte, finalement, que de la triste réalité d'administrations qui se sclérosent toutes seules.
Avec talent, Alain Guyard rend bien compte des tourments qui agitent les personnes détenues sans se départir d'un humour salvateur. C'est alors qu'arrive Leïla qui intervient aussi en prison et qu'il n'a de cesse de vouloir retrouver. Au fur et à mesure que se déroule l'histoire, l'auteur nous raconte Socrate qui inventa la philosophie en prison. Il note aussi cette réflexion si vraie : « Ici, en zonzon, y a plus que l'amitié qui tient. » Plus loin, lucide, Lazare Vilain constate : « J'étais le Facteur Cheval du crime… » Les discussions en cours de philo sont passionnantes et peuvent entraîner loin avec Redouane qui parle des bordels d'Alger.
Une bonne séquence décrit aussi la fameuse corrida annuelle, sans mise à mort, organisée sur le stade de la maison d'arrêt de Nîmes. L'histoire s'emballe et se révèle être un vrai polar.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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A LIRE
Qu'ajouter de plus...Ah oui.... Un auteur, génial philosophe harangueur de foules au naturel...Un Béru qui nous fait avaler de la philo à la petite cuillère sans régurgitation...Digne fils de Diogène, se faisant chahuteur de méninges, un peu cabot, en fidèle ami de l'homme dans toute son humanité.
Ce roman, laisse entrevoir quelques bouts de lui et de son univers, quelques bouts....car le bonhomme est une bibliothèque de philo à lui tout seul....alors loin d'avoir tout lu....je préfère l'entendre m'en faire le résumé tout en gouaille ...
Eh oui j'ai la chance de pouvoir aller l'entendre, saisissez celle de le lire
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Lazare Vilain a une formation de philosophe. Il est sollicité par l'Administration pénitentiaire pour animer des ateliers de philosophie auprès de détenus. Entre le professeur et ses "élèves", le courant passe vite et bien. Tellement bien que le lecteur peut s'interroger sur l'intérêt global pour la société d'une démarche aux intentions a priori salutaires : permettre à des détenus d'accéder à certaines connaissances, les aider à comprendre leur vie et à prendre du recul... mais certainement pas amener un intellectuel à s'encanailler !

Les mots sont parfois familiers, voire crus (mais pas vulgaires dans leur contexte). le langage argotique souvent employé par l'auteur l'est toujours au sein de phrases bien construites, et l'est souvent de manière très imagée et amusante. Dans ce roman j'ai un peu retrouvé une qualité d'écriture et un humour provocateur tels que les manie si bien Jean Teulé, ainsi que la thématique et le registre de langage d'Alphonse Boudard (1925-2000).

Je me suis régalé de la première ligne du livre à son avant-dernière page, mais je déplore que sa fin soit si naïve et si décalée avec son ton.
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Récit extrêmement agréable à lire, intéressant et divertissant. Je ne me suis pas ennuyé une minute et je fus totalement dépaysé par le style et le langage utilisé.
Vieil argot, langage des cités actuel, contrastent avec des réflexions poussées et une approche vulgarisée de la philosophie qui rendue pratique permet une pertinence de l'histoire et un degré de subtilité certain.
Mi autobiographique mi fantasmé, le héros et l'histoire qu'il subit sont nuancés, labyrinthiques inutilement compliquées, réalistes en somme.
On le suit côtoyer le système pénitencier qui n'en sort pas grandi, les caïds de différentes cultures un certain milieu clandestin mais également des prisonniers attendrissants et une belle réflexion sur la nature humaine ni rousseauiste ni schopenhauerienne.
le phrasé semble sorti des Tontons flingueurs héritage que l'auteur ne semble pas renier, un chapitre se nomment même "les tontons flingués", on prend plaisir avec ce langage riche et varié et c'est la plus grand force de ce récit. Une belle surprise, je fus complètement absorbé.
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Rien que pour le langage fleuri de cet homme sans prétention portant ses leçons de philo en taule, ce livre mérite amplement qu'on y prête l'oeil. Et si ce n'y avait que ça... l'histoire est prétexte à aborder des notions philosophiques et nous fait réfléchir.
On s'immerge totalement dans le milieu carcéral, entre malfrats du dedans et ceux du dehors, pas en reste pour flirter avec la "déglingue".
(voir citations car elles sont bien plus parlantes que de longs discours que je ne saurais mieux élaborer que l'auteur)
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