Quête de Wynne et de Loose.
C'est la faute de Pavlov, il a suffit de peu de signaux pour que je réponde à l'appel. Une belle couv' soignée (édition totem), une histoire de mec qui bafouille à l'oreille des canassons, le tout estampillé Gallmeister. Et le tour etait joué. In the pocket le western que voila!
Après avoir esquivé habilement les psychopathes en gilets fluo me demandant si j'avais deux minutes (et un rib) pour sauver les enfants de la faim dans le monde, un sport d'habileté que tous les citadins de villes connaissent bien.. je gambadais avec le bouquin d'
Aaron Gwyn dans la poche, sautant pavés en pavés façon ''the floor is lava'', me réjouissant des aventures sentant bon le crottin et la cravache, qui m'attendaient. L'insouciance d'un prolo qui va se faire une petite bamboche littéraire quoi.
C'est un peu à regret, car n'ayant ni guêtres ni bombe d'équitation que j'ai du attaquer ce récit, pénard, le coccyx vissé au lattes de l'épave qu'on appelait autrefois clic-clac que j'ouvre l'objet du scandale, a l'abri sous un plaid en fourrure d'ours blanc synthétique, acheté une fortune chez Conforama, mais qui a depuis perdu de sa superbe à force d'avoir encaissé les flatulences d'invités indélicats, souhaitant profiter des pistaches tant qu'il y'en a plutôt que de se comporter en personnes bien élevées.
Tout ça pour vous dire que niveau olfactif, j'étais pas si loin de ça de l'écurie.
J'avais évidemment conservé mes baskets pleines de boues histoire de me faire hurler dessus par ma compagne histoire d'etre bien dans le mood, avec la femme acariâtre qui va bien dans tout western qui se respecte.
Le premier tiers du livre est cool, j'en ai eu pour le premier tiers du trois-fois-sans-frais expédié d'un coup de sans-contact. Y'a un ch'oual, un mec qui sait leur causer sans les savater et j'en apprend ce qu'il faut pour se dire qu'il est grand temps de stopper les cours d'équitation hors de prix de la gamine, les cours à la maison avec bibi seront bien suffisant maintenant que j'm'y connais.
Et puis après c't'un peu la déroute m'voyez, ca part bidasse et compagnie, bérets verts et gros flingues, camaraderie et à vos ordres mon capi'chef, avec les canassons en arrière-plan, mais genre bien loin derrière, bien flous.
Oh ! Oooh ? Quoi vous m'punissez pour avoir esquivé un dreadu à l'haleine putride qui voulait les coordonnées bancaires d'un compte vidé par des cours d'équitation à tarif de Saoudien que je n'aie pas à payer puisque je n'ai pas d'enfant?! Mais attendez, vous devriez venir voir mon clic-clac je vous jure qu'il vous serait impossible de dégainer votre CB pour venir à ma rescousse tant vos mains seraient trempées de toutes les larmes de votre corps.
Bon c'est pas grave, je continue la quête, et plus j'avance plus je me dit que j'aurais du filer un ticket de 5balles au type car je me sens puni par les dieux de Babelio d'avoir affaire à un récit guerrier sans jus de chique ni chicots manquants. Les descriptions ? Mouais, ça fait le taff mais, le taff d'un mec mal payé, c'est en dessous de ce à quoi m'avait habitué la maison et j'ai trouvé bien maladroites certaines passages ou l'architecture me laissait perplexe et ou je n'arrivais pas à m'imaginer la scène, frustrant!
Les personnages encore un bof entre ceux secondaires qui sont à peines brossés, ok j'ai chialé, d'avoir fait tomber un bout de chocolat qui a fondu sur le magnifique plaid puant, mais pas quand ces persos sont morts. Personnages peu attachants donc, enfin certainement moins que le chocolat fondu.
Ce bouquin testosteroné pèche aussi par son peu de présence féminine, avec au compteur une seule femme au caractère bien pale, quitte à leur laisser aussi peu de place, autant flinguer complètement le test de
Bechdel et ne pas en mettre du tout, que ce soit assumé au moins!
Bon c'est pas parce que je suis un glouton maladroit (pauvre plaid) et sans-coeur ( desolé Action contrel a faim) que je vais pour autant cracher complètement sur ce bouquin. Je me contente de lui postilloner dessus poliment, en lui octroyant tout de même 3 étoiles, car l'histoire était prenante et qu'avec un peu plus de fougue et de style ca l'aurait carrément fait.
Olivier Gallmeister, la prochaine fois que tu m'entourloupes de la sorte, je file ton numéro de téléphone au démarcheurs de rue, bisous.