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Je connaissais "on lâche rien " la chanson motivante et motivée qui accompagne les manifestations populaires depuis 2011,mais je n'avais aucune idée de son créateur. Et bien, il s'agit de Hadadi Kaidour, auteur compositeur interprète, mais aussi romancier. Ce coeur à l'outrage nous parle lui aussi de lutte et d'engagement, mais aussi d'amour ,de rêve et d'espoir. Elsa et Mohamed se rencontrent à la Sorbone et leur connivence est immédiate. Avec la légèreté et l'insouciance de la jeunesse ils se lancent de petits défis sans autres conséquences que le bonheur de se retrouver. Et puis,Mohamed part en Tunisie. Son ambition n'est surtout pas de devenir un héros mais il veut faire sa petite part dans la marche de l' Histoire. La révolution du jasmin l'appelle. Alors,il ne suffit que d'une parole d'Elsa pour qu'il la mette au défi de le rejoindre. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Ce qu'ils vont y vivre renforcera ce qui n'est encore qu'une belle amitié, puis d'autres combats les réuniront. Toujours guidés par leur coeur et leur indignation face à la bêtises et la violence. Il y aura l'attentat de Charlie hebdo, les naufragés de Lampedusa,la course contre les immigrés etc. La légèreté s'est envolée mais les convictions sont plus fortes que jamais, et puis, l'amour s'est dévoilé.
Ce roman est presque un recueil de poésies, disons qu'il est les deux à la fois car Mohamed est poète et il écrit, Elsa ne l'est pas moins et lui écrit. Ainsi le roman bat au rythme des poèmes qu'ils s'adressent ou adressent au monde. C'est un hommage touchant à la résistance et au pouvoir de croire en l'impossible car " celui qui croit en l'impossible est destiné à l'incroyable. "
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Un roman poignant, juste et triste à la fois. Portrait de notre génération Y qui cherche sa place dans un monde qu'il ne comprend pas. De la façon dont nous nous y prenons pour lutter et faire face aux injustices et horreurs de notre siècle tout en prenant le temps de rire et de nous aimer comme il se doit. J'ai eu les larmes aux yeux plus d'une fois et les poésies qui sont insérées dans le roman sont très jolies moi qui ne suis pas très sensible à cet art généralement... bref une très jolie découverte, merci Babelio et les éditions riveneuve !
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Fan, archi-fan de HK et les saltimbanques, je découvre par miracle dans la sélection Babelio Masse Critique un livre signé HK, je le sélectionne et la roue Babelio me choisie pour faire une critique, qui a dit miracle?
Alors oui je pense que ma critique est déjà écrite car les chansons je les écoute tout le temps. Et puis, je lis ce texte, je suis prise par l'histoire magique de Mohamed et Elsa, par l'écriture simple et pleine de poésie de HK (comme dans ses chansons que l'on retrouve au gré des pages), par les références historiques vu d'un protagoniste. Il n'y a pas de jugement, par de moral, juste une vision d'une Histoire qui se déroule au travers de personnages qui vivent leur histoire. Juste magnifique.
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Elsa et Mohamed se connaissent depuis longtemps, deux rêveurs, deux naïfs, deux artistes engagés. Deux personnages attachants dont ont découvre les pérégrinations dans un monde où, de Tunis à Panam, la haine fait couler le sang.
Sans doute le plus tendre des quatre romans de Kaddour Hadadi que j'ai lu. Les histoires qu'ils nous proposent ont toutes comme point commun de se fondre dans l'actualité de leur écriture.
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« le coeur à l'outrage » de HK, un cri d'amour comme on en connaît peu, au milieu des cendres et des gravats.

C'est d'abord un témoignage. le livre relate les évènements qui ont marqué récemment la Tunisie, pays d'origine des parents de Mohamed, et la France, pays où Mohamed et Elsa vivent et s'aiment.
Quand Andrzej Wajda a remporté la Palme d'or avec « L'Homme de fer », film sur la révolte ouvrière qui battait alors son plein, les journalistes français se sont écriés : pourquoi aucun artiste en France n'avait songé à présenter à chaud la révolte de mai 68 ! Aujourd'hui ils devraient être comblés. Après les attentats qui ont bouleversé Paris, en plein état d'urgence, HK a réagit immédiatement. Il a saisi au vol l'actualité brûlante et filtré l'horreur à travers l'âme meurtrie de ses protagonistes. Nous voyons les évènements successifs attiser leur révolte, rythmer leur vie et leur amour. Car, malgré le décor sombre et tragique, le livre est un magnifique chant d'amour.

Les amants du croissant de lune.

Mohamed, d'abord. Adorable dès la première phrase. Maladroit et faussement sûr de lui, c'est un rêveur au coeur tendre, un poète discret mais doué et inspiré. On se demande d'emblée quelle est la part de HK dans ce tchatcheur au charme fou. Avec sa force et sa fragilité, ses espoirs et ses tourments, avec son âme lumineuse et ses idées noires qui le terrassent, il est humain, vrai, adorable. A l'ombre de la royale Elsa, il semble suivre son petit bonhomme de chemin entre « l'Epicerie des poètes » où il travaille, son jardin secret où il écrit et sa famille qui le couvre d'affection. Discret et modeste, il laisse son talent et son âme parler à sa place et on comprend vite que c'est lui qui est au dessus des rois.
Elsa est différente. Lointaine, « réservée et discrète », elle est insaisissable. On dirait un personnage rêvé, imaginé. Illuminée certainement par le regard de Mohamed. Femme modèle, on ne lui trouve presque aucun défaut. Elle fait toujours exactement ce qu'il faut faire, ses choix professionnels sont impeccables, ses engagements sans faille. En plus, avec la tête dans les étoiles, le regard tourné vers un horizon lointain et des virées à vélos au clair de lune, elle a tout pour être la muse du poète en herbe. Elle est parfaite. Fascinante et glaçante. Face à elle on se sent godiche. Ah, si au moins une fois elle craquait devant un dessert qui lui coûterait un mois de gym ! Si, au lieu de se torturer avec un film d'auteur interminable, elle visionnait « Quatre mariages et un enterrement » ! On voudrait lui trouver une faiblesse, une faille qui la rendrait plus proche, mois princesse Didon, plus tendre aussi. Malgré son amour pour Mohamed, elle ne se départ pas d'une certaine dureté. C'est elle qui décide de rompre et c'est elle qui décide de renouer. « Elle a été rude pour tous les deux et surtout elle a été radicale ». En effet. Quand au bout d'un an elle revient, Mohamed dépose les armes à ses pieds, comme à l'accoutumée. Et même s'il nous assure qu'Elsa en a fait de même en d'autres occasions, on a du mal à y croire. Et puis merde ! Elle est un peu exaspérante, la princesse ! S'il faut attendre un attentat sanglant, une épreuve extrême, pour se jeter définitivement dans les bras de l'être aimé, autant dire qu'on tient à passer à côté de son destin. S'il y a quelque chose dans ce monde qu'on n'a pas le droit de repousser c'est l'amour. On peut tout remettre à plus tard : son travail, son engagement, son dîner, mais pas l'amour ! Surtout l'amour partagé ! Il a mille fois raison, le narrateur, quand il s'impatiente : « Mais alors quand diable ces deux-là vont-ils s'aimer ? »

Quand on ne ressemble pas à Kevin Costner.

Il y a quelque chose d'extrêmement touchant chez Mohamed. Sa sensibilité, sa tendance à broyer du noir, sa franchise qui lui fait avouer ses complexes et ses faiblesses. Quoi de plus humain ! Ses doutes, on les comprend. Il a beau savoir qu'il est bien mieux qu'un Kevin Costner, le problème est ailleurs. En tant que Costner ou Eastwood il passerait inaperçu. En tant que Mohamed, on l'embête. Non seulement quand la situation se tend. Combien de fois, lorsqu'il prend un verre, il doit subir « des débats sans fin, pas toujours productifs ni forcement très apaisés ». Même Elsa, au lieu de boire tranquillement sa bière, « remet une pièce dans la machine ». Donc, Mohamed s'explique. Il explique à merveille sa foi très intériorisée : « J'ai hérité de cette religion, celle de mes parents, je l'ai faite mienne et je l'aime. Pour moi, personne sur Terre ne peut répondre avec certitude aux grandes interrogations du monde : de sa naissance, de la vie, de la mort, de l'âme, de l'avant, de l'après, de l'infini, de l'univers, de Dieu, du hasard… Certains croient en certaines choses, d'autres croient qu'il n'en est rien, et d'autres encore s'en foutent complètement ! Mais dans tous les cas, personne ne peut dire qu'il sait ». Justement. Alors pourquoi, de nos jours, ceux qui croient qu'il n'en est rien ne laissent pas tranquilles ceux qui croient en certaines choses ? Après tout, dans les deux cas il s'agit bien d'une croyance, ce que HK fait si bien ressortir ! Il dit aussi : « La tyrannie, quelle qu'elle soit, commence très exactement au moment où certains d'entre nous se persuadent qu'ils détiennent la vérité ». le paragraphe qui suit, chacun devrait l'accrocher au dessus de son bureau ! Ad memoriam. A moins de s'en foutre (et tant pis pour ceux qui s'en foutent) toute croyance authentique entraîne une réflexion sur l'essentiel, sur les grandes questions du pourquoi et du comment du monde. Et j'imagine que c'est de cela que ces deux croyants, Mohamed et Elsa, ont si souvent parlé, lui, en parfait équilibre avec sa quête de spiritualité et sa vie active, elle, un peu perdue parmi les ersatz de spiritualité.

J'ai mal, Elsa.

Le livre de HK est magnifique. Comme tous ses textes, il est très dense, il faut le lire plusieurs fois pour explorer sa richesse. A chaque lecture on découvre quelque chose de nouveau, un bouton dissimulé dans le feuillage ; on appuie et une porte s'ouvre sur un des jardins secrets de HK.
Tout est beau dans ce livre mais deux choses sont inimitables. D'abord la langue. On voit à quel point HK maîtrise l'écriture. Il a créé une prose poétique, mélodieuse, soumise de bout en bout à un rythme souterrain, avec des rimes intérieures, des allitérations et toute une orchestration musicale. On scande sa prose comme une chanson. On sent que ce livre est écrit par un poète-musicien. Ses phrases sublimes sont très simples, HK ne tombe jamais dans le piège d'un langage maniéré, artificiel et compliqué. Il affectionne ce mélange de sérieux et d'humour qui lui permet de désamorcer le trop-plein d'émotions : son exposé sur les « mais » et sur la théorie du « et puis merde » est un régal!
La deuxième chose absolument bouleversante, c'est cette explosion d'amour et de souffrance à la fin du livre, quand les deux amants en osmose se parlent par l'intermédiaire des lettres. On se demande quand pour la dernière fois on a lu des pages pareilles. D'une telle beauté, d'une telle intensité. Héloïse, Cyrano, Maïakovski à Lili Brik ? La lettre écrite après l'attentat du Bardo, quand Mohamed, blessé au plus profond de lui-même, voit trois mille ans d'histoire insultés et vingt deux vies enlevées au nom d'Allah… Quand il se sent obligé de parler de sa religion, de ses parents, quand il se justifie presque, alors qu'il n'a pas à se justifier ce qu'il sait très bien… Lorsque, à la fin de cette lettre déchirante, il écrit ses mots simplissimes: « J'ai mal Elsa, Je pense à toi, Tu me manques, A bientôt », on reçoit comme un coup de poing dans la poitrine, on a le souffle coupé et on ferme le livre, parce qu'on ne peut plus continuer.
J'ai toujours dit qu'écouter ou lire HK est une joie avec une pointe de souffrance. Une pointe de souffrance, car la beauté, comme de la douleur, peut être supportée jusqu'à un certain point. Au-delà, elle est insoutenable. Pour moi HK est souvent à la limite du tenable. Mais parfois où il dépasse cette limite. C'est quand il laisse parler son coeur et son âme. Quand il laisse exploser ce qui brûle en lui son art atteint des sommets.
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Merci à Babelio et aux éditions Riveneuve pour cet ouvrage reçu dans le cadre de Masse critique.

Je connaissais HK pour ses chansons, mais pas pour ses romans. C'est donc une demie découverte pour moi, mais une découverte quand même. Pour les amateurs d'HK, lancez-vous, pour ceux qui ne connaisse pas sa plume, je vous avoue que je suis un peu jalouse parce que vous allez découvrir toute sa poésie.

Elsa et Mohammed sont différents. Elle est normande, il est tunisien, elle est athée, il est musulman...ils s'aiment ! Une histoire d'amour en plein état d'urgence. Ils s'aiment, ils boivent un verre en terrasse. D'un seul coup leurs vies basculent en même temps que les terroristes tirent sur les terrasses. Mohammed se jette sur Elsa pour faire bouclier. Les balles le plongent dans le coma. Tous les jours elle vient le voir, tous les jours il l'entend et lui répond dans sa tête. Il lui répond avec toute sa poésie, tout son amour de la musique et des chansons. Entre Paris et Tunis, entre conscience et inconscience, entre amour et état d'urgence. C'est une belle histoire, bien écrite, très poétique (lisez des passages à haute voix et/ou écoutez HK lire les premières pages : https://www.youtube.com/watch?v=YNgBqq4sM2w), optimiste. Seul petit bémol, j'ai lu beaucoup de livres sur le sujet des attentats, d'autres m'ont paru plus fort sur la réflexion post attentats.

Une belle histoire, emprunte de liberté et de poésie. Lisez-le et ce soir allez au bal, dansez de plus belle entre les balles et ayez le coeur à l'outrage !

La BO de cette lecture, "Ce soir nous irons au bal" d'HK et les Saltimbanks : ♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=8oTh-WTVgCU ♫♪
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