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Citations sur La solitude Caravage (220)

J'attends de la peinture qu'elle regarde la mort en face, et qu'en elle, déchirant le rideau, s'allume une lumière crue qui soulève les corps vers l'abîme ou le salut.
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la débauche est une lutte avec la mort, dont elle ne cesse de repousser l'approche; ne pas aller se coucher, refuser que le désir ait une fin, c'est chercher à vaincre les limites même de l'existence.
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Les peintres nous ouvrent à la consistance du visible; alors que la sensibilité s'épaissit et que les ténèbres ne cessent de l'engraisser, regarder aujourd'hui de la peinture élargit notre révélation du monde jusqu'à une opulence inespérée.
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Est-ce que nous répondons vraiment à la parole? Est-ce que nous vivons selon la vérité? La peinture du Caravage mène à ce point où il n'est plus possible de se mentir. C'est un point où l'on est enfin vivant, où la source existe infiniment -- et à chaque instant. Où plus rien ne nous sépare du temps. Où celui-ci se donne à nous, et où nous nous donnons à lui. La peinture et la littérature existent là.
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On pourrait très bien ne pas regarder la peinture, elle continuerait, depuis sa solitude, à nous transmettre ces lumières qui rendent possible d'enflammer encore notre monde éteint : le feu existe, c'est ce qu'elle affirme.
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La seule fois de toute sa vie où le Caravage signe un tableau, il le fait dans le sang -- ou plutôt dans l'huile avec laquelle il peint le sang. Ainsi cet acte prend-il signification de baptême : le sang du Baptiste s'écoule pour le Caravage -- pour que la peinture existe et qu'elle formule un nom.
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Les peintres nous ouvrent à la consistance du visible; alors que la sensibilité s'épaissit et que les ténèbres ne cessent de l'engraisser, regarder aujourd'hui de la peinture élargit notre révélation du monde jusqu'à une opulence inespérée.
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Il faudrait être capable, à chaque instant du jour, de déceler comme on le fait dans la matière satinée du soir ce jeu de camaïeu où l'ombre et la clarté, en s'invitant l'une et l'autre, engendrent ces palpitations colorées qui vous remettent en vie. Car alors l'insensible recule, et l'épaisseur s'adoucit : un passage s'éclaire où l'on voit les formes glisser comme des papillons aux oreilles des femmes.
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Je ne sais si quelque chose de nouveau se dévoile alors, si la mort de la Vierge baignée de draperies rouges livre enfin le mystère de tous les chagrins, si Judith en fixant la tête d'Holopherne réussit sa transparence, si la nudité des anges effrontés nous dit que jouir n'est pas un péché, si le doigt de Thomas qui s'enfonce dans la plaie du Christ rencontre autre chose qu'un trou, et si même le pinceau du peintre plonge dans toute blessure afin d'y rencontrer ce qui échappe à la matière, si les ragazzi aux têtes couronnées de raisins vous donnent autre chose que du plaisir, si la chasse qui hurle en continu autour des affaires humaine rencontre un jour son contraire, si le rouge dans les manteaux vous transmet, par-delà le malheur, à la joie d'aimer, si le duveté d'un fruit pâle ou la pulpe d'une gorge de courtisane vous ouvrent à une espérance sans fin -- sans doute est-il impossible de savoir cela, mais une chose est sûre : la lumière arrose mieux la peinture, le soir, quand mon coeur devient clair.
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Vers le soir, la peinture s'allège. L'angoisse qui définit le moindre pigment du Caravage se déleste de sa charge noire et commence à flotter autour d'elle-même; mes yeux retrouvent une fraîcheur rapide : ils suivent les atomes dans l'air du crépuscule et discrètement les enlacent; j'approche doucement des ombres et m'invite à leurs nuances.
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