Ellen, une femme somnologue, retrouve sa ville d'enfance Grund, près de Hambourg en Allemagne, après avoir quitté son compagnon et sa vie à Dublin. Ellen arrive à Grund avec sa fille adolescente Orla. Dans cette petite ville vivent encore son père Joachim, son ami d'enfance Andreas et ses souvenirs, plus vivants que jamais. le roman débute avec Andreas, un homme étrange qui a un jour soudain cessé de parler. Il trouve le journal de la chorale du village, tenu par Marthe. Cette dernière est la mère de
Lutz, l'amant d'Ellen et père d'Orla, qui disparut dix-sept ans auparavant. La romancière alterne la voix de Marthe avec celle d'Ellen. Exactement comme dans le goût des pépins... où elle utilisait le même système avec le portrait de Bertha qui accompagnait tout le récit et interrompait la narration d'Iris. Je trouve que les thèmes abordés, les secrets de famille/village, sont aussi très proches. Certes on ne peut pas empêcher un auteur d'avoir son style et son univers mais là les structures narratives sont tellement identiques que cela a perturbé ma lecture et que je me suis focalisée sur toutes ces similitudes.
C'est d'autant plus dommage que
L'envol du héron est un joli livre. Il évoque un secret, un changement de vie, une héroïne qui renoue avec son passé, des êtres en souffrance, beaucoup de thèmes graves. Ellen se souvient de sa rencontre avec Andréas, de celle avec
Lutz, elle raconte sa vie avec Declan en Irlande, elle évoque la mort de sa mère. Les passages de Marthe sont assez beaux, lyriques, poétiques ; quand à l'intrigue autour des recherches historiques de Benno, c'est plutôt déroutant mais intéressant. Nous suivons Ellen et Benno dans de nombreuses scènes au milieu de la forêt. Les descriptions de la nature y sont réussies, de même que les paysages ou les descriptions de Marthe. Ellen étant somnologue, le sommeil est un thème abordé tout au long du roman, à travers les réflexions du médecin et comme une sorte de métaphore qui accompagne tout le livre. Au début c'est intéressant mais cela a fini par me lasser. de même que les constantes digressions qui reviennent tellement souvent qu'on a parfois l'impression de sauter du coq à l'âne.
Je ne sais pas si vous aimerez ce roman mais pour ma part je suis passée à côté et je l'ai trouvé beaucoup moins abouti que le goût des pépins... On retrouve la même volonté de créer une atmosphère nostalgique mais le récit est moins fort et émouvant et la narration bien moins maîtrisée.