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224 pages
MAIN (11/11/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
Le premier livre publié par le poète moderniste Sakutarō Hagiwara, Howling at the Moon , a brisé les vers conventionnels et transformé le paysage poétique du Japon. Deux de ses poèmes ont été retirés sur ordre du ministère de l'Intérieur pour «perturbation des coutumes sociales». Avec l'intégralité de Howling , ce volume comprend l'intégralité de Blue Cat , la deuxième grande collection de Hagiwara, ainsi que Cat Town , un roman de poèmes en prose et une sélect... >Voir plus
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L’homme qui aimait l’amour



Ayant appliqué du fard sur mes lèvres,

J’ai embrassé un jeune bouleau blanc,

A supposer que je sois bel homme,

Il n’y a pas sur mon torse de seins pareils à des balles de gomme,

Et de ma peau ne se dégage pas l’odeur de cette poudre blanche au grain fin et délicat,

Je suis un homme flétri et infortuné,

Ah ! Quel homme pathétique suis-je !

Dans le champ du précoce été odorant,

Dans ce bosquet qui scintille,

J’ai essayé d’enfouir mes mains dans des gants couleur ciel,

J’ai essayé de passer sur mes hanches un genre de corset,

Sur ma nuque, j’ai appliqué une sorte de poudre blanche,

Et puis prenant en silence des airs aguicheurs,

A la manière des jeunes femmes,

Penchant doucement la tête,

J’ai embrassé un jeune bouleau blanc,

Ayant appliqué du fard rose sur mes lèvres,

Je me suis agrippé au grand arbre blanc pur.
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Rêve de papillon



Dans le petit salon, il déploie des ailes énormes et pesantes

Mine rabougrie, longues antennes de papillon

Fardeau d’ailes pesantes qui se déploient comme du papier.

J’ouvre les yeux dans un lit tendu de draps blancs.

Calmement, je poursuis le souvenir de mon rêve

Le conte d’un soir d’automne très solitaire

D’un couché de soleil au bord de l’eau

Le triste conte d’une vieille maison laissée à l’abandon.

Dans mon rêve, je me lamentais comme un petit enfant

Mon âme d’enfant sans défense

Pleurait comme un crapaud luisant dans les herbes du jardin de la maison abandonnée.

La plus poignante émotion de l’enfant

Semblait être l’amour des lueurs d’un rivage lointain.

C’est comme si pendant un temps infiniment long, j’avais pleuré en rêvant.

Dans un autre petit salon, un papillon déploie ses ailes

Il fait frémir ses ailes blanches et pesantes qui ressemblent à du papier.
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La femme et la pluie



Au milieu d’une pluie qui tombe doucement, là se trouve une atmosphère pleine d’une affectueuse élégance, comme des graines de colza légèrement odoriférantes. Ah ! La femme ! Lorsque je me tiens assis aux côtés d’une femme, ma pensée est tout humide, ma poitrine est trempée par l’odeur d’un parfum envoûtant. Vraiment, la femme est pareille à la pluie qui tombe sur la fenêtre de la vie. Là, isolant la vitre de la fenêtre, je vois un paysage pluvieux. Je vois un monde pourvu de l’atmosphère des saules embrumés. Ah ! La femme est pareille aux gouttes de pluie qui tombent dans le ciel, à la mélodie d’une douce musique. Nous autres tombons toujours amoureux en entendant une femme. Sans s’approcher de leur essence, juste à propos de leur admirable odeur et de leur mélodie, toujours le désir ardent d’une passion pareille au miel. Ah ! Au milieu de ces signes de pluie humides, j’ai respiré l’affectueuse haleine des femmes. La femme est pareille à la pluie.
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Le chat bleu



On a raison d’aimer cette belle ville

On a raison d’en aimer l’admirable architecture

Afin d’y chercher les femmes élégantes

Afin d’y chercher les vies nobles

On a raison d’y venir et de traverser ses boulevards animés

Des rangées de cerisiers qui se dressent le long des avenues

N’y a-t-il pas là aussi des moineaux sans nombre qui pépient ?

Ah ! Le seul être qui trouve le sommeil dans cette ville immense

C’est l’ombre d’un chat bleu

C’est l’ombre du chat qui raconte la triste histoire de l’humanité

C’est l’ombre bleue du bonheur que nous n’avons eu de cesse de poursuivre

À la recherche d’une ombre quelconque

Même les jours où tombait la neige fondue, je brûlais de désir pour Tôkyô

Il s’appuie froidement contre le mur d’un de ses bas-fonds

Ce mendiant qui ressemble à un homme, que voit-il en rêve ?
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Train de nuit



Sous les lueurs naissantes de l’aube

Les traces de doigts sur les vitres se couvrent de givre

Quoique le voisinage des montagnes qui défilent dans la blancheur

Soit aussi solennel et silencieux que le mercure

Alors que les voyageurs dorment encore

Ah ! Seul le soupir des lumières électriques épuisées trouble le silence.

Même l’odeur du vernis sentimental

Et là même la fumée fugitive des cigares

Sont monotones, pour les langues râpeuses à bord du train de nuit

Combien je soupire de me blottir contre une femme mariée !

Ah, alors que Yamashina n’est pas encore passée

Desserrant la valve du coussin à air

Le cœur des femmes qui soufflent doucement

Lorsqu’au point du jour, je regarde par la fenêtre du train

En un village perdu dans les montagnes

Une ancolie s’est épanouie de blancheur.
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