Et tu marcheras vers les étoiles

Quand je l'ai rencontré, moi non plus, je n'étais pas sûr. Mais je ne l'ai jamais regretté. Et crois-moi, la vie est tellement plus passionnante lorsqu'on n'a aucun regret. Alors fonce. Sois un champion olympique. Sois amoureux de Léo. Sois tout ce que tu veux, mon Sam.

Le regard d’une famille qui vous aime, c𠆞st comme un GPS. Vous savez que tant qu’ils seront là, vous ne serez jamais vraiment perdu.

Sam,
Je ne marche pas, mais je continue de rêver.
Je ne cours pas, mais je n'ai pas abandonné.
Prends ton envol, personne n'y arrive mieux que toi.
Tu me manques, mon frère.
Andreï.
Ps : Viens à Bucarest cet été. Viens avec Léo.

Les gens aiment tout faire rentrer des cases, ça les rassure. Mais nous ne sommes pas des cases, ni des critères. On ne contrôle jamais rien.

Peut-être que la vie pouvait être comme ce gâteau après tout. Avoir plusieurs saveurs. Fraise, chocolat et noix de coco. Peut-être que nous pouvions faire plus d'un rêve. Et décrocher des dizaines d'étoiles.

Une journée après l𠆚utre, il était devenu une part de moi. Et si je tenais tant à lui, s’il me faisait tant frissonner, c’était parce qu’il savait rêver.
Et parce qu’il savait, j𠆚vais pu recommencer.

Après tout, il y avait un temps pour chaque chose. Il y avait un temps pour se blesser, un temps pour réparer, un temps pour s𠆚imer, un temps pour se pleurer, un temps pour ne jamais oublier ceux qui, d’un seul geste, pouvaient vous inventer l’éternité.

M'acharner encore plus pour monter sur un podium olympique. Voilà les espoirs des gymnastes qui décidaient, très tôt, de cesser d’être des gamins normaux pour devenir des athlètes de haut niveau. Voilà mes espoirs. Voilà pourquoi j’avais mis toutes mes gouttes de sueur et de sang, toutes mes larmes de rage, dans ce gymnase. Je pouvais presque les voir se matérialiser devant moi, retraçant chaque saut, chaque chute, chaque enchaînement.

Alors pourquoi n’arrivais-je plus à monter sur cette barre fixe ?

Pourquoi maintenant, si près du but ? Alors que je touche ce rêve du doigt, qu’il est là, à un pas de moi.

Pourquoi ?

J’avançai et levai la tête pour voir cette barre au-dessus de moi. Mon cœur se mit à battre la chamade. Mais pas d’excitation. De douleur et de peur.

— C’est une connerie de venir, s’agaça Léo avec une grimace dégoûtée. On n’apprend rien qu’on ne peut apprendre soi-même.

Il plongea la tête dans son sac, comme dans un oreiller et grogna.

— Et on doit supporter ces foutaises pour devenir de braves petits soldats qui feront exactement ce qu’on leur dit de faire.

Jim secoua la tête.

— Tu sais ce que c’est que le lycée ? me demanda Léo en soulevant un seul œil.

Il n’attendait pas vraiment de réponse, là ?

— C’est la mort, répondit-il aussitôt. On te bousille l’esprit, on te prive de tes pensées et on t’apprend comment fonctionner. On te rend performant. On te formate comme un ordinateur et…

J’avais fait l’amour, oui.

Mais ça, ce qui se passait maintenant, c’était autre chose. Ça échappait à mon contrôle. Léo m’embrassait furieusement, ses caresses étaient frénétiques, et j’y répondais avec tellement d’ardeur que j’ignorais où ça me mènerait. Et de le voir s’agenouiller au-dessus de mes jambes, son regard bleu si profond, son corps si magnifique, ce sexe dressé vers moi… Mon cœur tapa trop vite. Aussi vite que ses hanches qui imprimaient un mouvement langoureux et provocant.

Ça faisait des mois maintenant que je rêvais de ce moment.