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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'une plume sensible et juste, cette auteure retrace magnifiquement les conséquences concrètes de la création de Israël en 1948, et le poison insidieux qui s'insinue dans les veines des membres d'une même famille. Née d'un père palestinien et d'une mère juive, Claire Hajaj parle ici de son histoire et nous embarque dans cette tension historique incessante.
Histoire d'amour et de haine... Histoire sans fin.... Claire Hajaj nous permet de saisir un peu plus les enjeux de ce conflit israélo-palestinien et réussit là, avec brio, son premier grand roman !
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Ecrit avec brio, ce roman est bouleversant, saisissant, magistral. Ce dernier est une page de notre Histoire dont on ne veut plus les ratures. On aime par-dessus tout ces pays qui ne peuvent s'unir en diapason de fraternité. Ces êtres pris en tenaille dans cette guerre israelo-palestienne. Goûter l'orange en partage et sentir le sucre doux d'une terre promise à tous. On s'attache à Salim, palestinien, à Judit (Jude) déracinée, volontaire et déterminée, sans port d'attache avec une étoile jaune sur le coeur. Que sa beauté est grande !! Que vont –ils devenir ces deux morceaux d'un même vase qui ne peut s'assembler de crainte, d'effroi et de différence ? Ce roman est aussi dense que triste. le lecteur est comme cette fillette qui pense que les enfants de la guerre ne sont pas comme les autres. Il a beau mettre un manteau de paix sur lui, le lecteur tremble de froid dans cette lecture où même le sable n'a pas d'empreintes allouées pour les sages de ce roman qui n'en est pas vraiment un. Tant sa réalité est l'éclair qui foudroie le Bat-Mitsvah de Judit. Salim et Jude vont s'aimer jusqu'à l'épuisement d'une réconciliation universelle impossible. Salim a perdu sa maison aux orangers, cet emblème de paix impossible. Et là le lecteur est bousculé, transis. Il voudrait Jude libre sans souffrances ni désespoir. Un Salim plus tolérant, mais il est perdu, il ne sait plus où se trouve ses racines. Une parabole qui glisse ses ailes de colombe jusqu'à l'invisible des orangers. Cette maison est métaphorique, l'emblème de ce qui ne sera jamais. On ne peut porter un gilet avec une manche entre deux pays, deux religions qui s'affrontent, deux êtres écartelés sur les rives ennemies. Cette histoire si réelle, dramatique est de larmes et de soupirs. Elle pointe du doigt là où ça fait mal, sans prendre partie. le lecteur est sidéré par ces folies. Il pense à Rebecca, la grand-mère de Jude. Il pense à Salim à l'âge de 7 ans, fauché dans l'astre d'un oranger chimérique. Cette histoire est tout sauf un roman. Elle dévore, pose les faits en poupée gigogne qui bascule sous le poids de l'intolérance. C'est un livre témoignage, un livre dont le lecteur voudrait un point final d'amour universel. Un livre qu'on ne quitte jamais des yeux. A lire pour comprendre, retenir, et dire. Mémoriel. En lice pour le Prix des Lecteurs U le Livre de Poche, ce roman est une chance.
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Je découvre ce roman de Claire Hajaj, sorti en 2018, un peu par hasard, et je suis heureuse de ne pas être passée à côté, parce que je l'ai trouvé très intéressant humainement parlant et un peu d'humanité ça fait du bien dans cette période anxiogène et mouvementée.

L'autrice nous embarque dans deux contrées différentes, dans deux cultures, au sein d'un conflit qui semble durer depuis la nuit des temps et qui prend sa source en 1948, quand Ben Gurion déclare la naissance de l'Etat d'Israël.

Salim, 8 ans, vit à Jaffa, dans une maison où poussent des orangers, il a d'ailleurs son propre arbre qu'il protège avec fierté, il a hâte de récolter les oranges mais la guerre éclate et la famille décide de partir se refugier à Nazareth, chez sa soeur ainée. le jeune garçon, très attaché à sa maison, ne comprend pas pourquoi il faut partir et tout abandonner. On lui dit que les juifs les tueront s'ils restent là. Il en veut terriblement à son père de ne pas résister, un père qui ne fait pas vraiment attention à lui et qui prend plaisir à le rabaisser. Il en veut aux juifs qui lui volent sa terre et sa maison. Il découvre petit à petit que son père est un pleutre. Il pourrait se rapprocher de sa mère mais celle-ci les abandonne et part vivre au Liban, emmenant Rafan, leur plus jeune frère. Salim est livré à lui-même et ne pense qu'à sa maison et son arbre dont il n'a pu récolter les fruits. Quelques années plus tard, il rejoint Tareq, son frère ainé en Angleterre afin d'étudier à l'université.

Judith vit en Angleterre, elle est juive ashkénaze, sa grand-mère maternelle a fuit les pogroms en Russie. L'ambiance est parfois lourde dans la maison de Sunderland, Judith voudrait ne pas être juive, ne pas subir le poids de cette histoire trop pesante pour ses frêles épaules. Elle rêve d'être une jeune fille comme les autres, d'avoir des amies hors de sa communauté. Afin de s'évader, elle intègre un groupe de natation et devient une nageuse expérimentée jusqu'au moment où elle subit ses premières réflexions antisémites de la part de sa meilleure amie.

Il y avait une chance sur mille pour que Salim et Judith se rencontrent mais le destin les met sur le même chemin et quand ils se voient, pour la première fois, c'est un coup de foudre amoureux réciproque qui fait fi de leurs origines et de leur religion.

L'autrice nous plonge dans cette histoire d'amour semée d'embuches. Comment vont réagir les familles ? que se passera-t-il quand une guerre recommencera en Israël ? Comment élèveront-ils leurs enfants si jamais ils fondent une famille. Judith et Salim s'accrochent parce que l'amour est plus fort que tout. Ils se promettent de ne jamais laisser le conflit s'immiscer entre eux, de ne jamais imposer une religion plus qu'une autre à leurs enfants. Ils seront toujours dans la bienveillance et la discussion, personne ne viendra entraver le chemin qu'ils ont décidé de tracer ensemble.

On voyage à Beyrouth où Salim est parti rejoindre sa mère et son jeune frère Rafan qui a bien grandi et fait partie de l'OLP. Mais Salim ne se sent pas à sa place là bas, sa mère ne semble même pas s'émouvoir de sa visite et son frère est gangréné par sa haine d'Israël. Il se sent comme un étranger dans sa propre famille et il a, avec lui, la photographie de sa maison aux orangers. Même si ses racines sont palestiniennes et même si il est sensible au conflit, si il a de nombreux souvenirs heureux et malheureux, il ne veut pas s'engager ni se battre. Il n'a pas envie de raviver la haine entre les deux peuples. Il veut aimer Judith et fonder une famille.


C'est au Koweit, où il a trouvé un emploi, qu'il profite de sa vie amoureuse auprès de Judith et de ses jumeaux, Sophie et Marc. le couple est dans le partage, dans la communication, ils tiennent tout ce qu'ils se sont promis eu égard aux enfants. Sophie et Marc connaissent leurs racines et l'histoire de leurs familles respectives. Il n'y a aucune ambiguïté. A la maison on ne fait pas Shabbat et on ne va pas non plus a la mosquée le vendredi après-midi. Tout semble tellement facile pour ce couple aimant.

C'est pourtant au Koweit que tout va basculer. Les démons du passé reprennent vie, un passé que Salim se prend en pleine figure et dont il n'arrive plus à se débarrasser. Il a des ennuis au travail, n'est pas reconnu à sa juste valeur, il se sent comme le Palestinien d'antan, celui qui subit, il se sent comme l'enfant qu'il était, pas écouté et sans cesse rabroué. Sa maison aux orangers est omniprésente, elle le consume et Judith, malgré tout l'amour qu'elle lui donne, n'arrive pas à l'apaiser. Bientôt le jeune frère de Salim les rejoint au Koweit et embrase le cerveau de Salim qui ne sait plus qui il est réellement. Judith parviendra t'elle à le sauver de lui-même ? réussira-t-elle à éteindre les braises que Rafan a allumées ?

C'est un très beau roman que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher. Je me suis totalement attachée à Judith parce que je l'ai trouvée d'humeur constante, tenant ses promesses d'engagement, laissant de côté énormément de choses de sa vie pour Salim. Elle est constamment dans la bienveillance, elle essaie de temporiser, tente de comprendre, elle console, elle tend la main, elle concède énormément, jusqu'à parfois oublier sa propre histoire, celle de Rivka sa grand-mère dont elle porte son étoile autour du cou.

J'ai apprécié le Salim enfant, j'ai ressenti de l'empathie quand il a du quitter sa maison, j'ai aimé le Salim étudiant et son approche avec Judith, le fait qu'il s'engage et fasse fi de la religion et de leurs différences. J'ai tremblé quand il a rejoint Beyrouth, pensant que c'était fichu et qu'il se laisserait happer par son passé, que Judith en pâtirait et que leur histoire d'amour partirait en fumée. J'ai vite compris que son frère ne le laisserait pas en paix et que pour lui cette alliance avec Judith était contre nature et impossible. Aveuglé par sa haine, Rafan a tout fait basculer avec une facilité déconcertante. Petit à petit il a initié le doute en Salim, il a attisé les flammes.

La maison aux orangers joue aussi un rôle très important dans l'histoire, c'est elle qui habite Salim tout au long du roman. On sent que c'est quelque chose de vital pour lui, qu'il n'a jamais pu oublier, que cette maison fait partie intégrante de lui, elle est sa naissance et sa continuité, il ne pourra jamais la lâcher. Inconsciemment Salim va aussi reproduire avec son fils ce qu'il a subi avec son père. Il s'était promis d'être attentif.


Quelle belle histoire, triste et tragique à la fois. J'ai beaucoup aimé les personnages si bien décrits, les paysages ensoleillés d'un lieu que je connais puisque j'ai, moi aussi, habité Jaffa, dans une rue où Juifs et arabes s'entendaient et j'ai apprécié que Claire Hajaj ne s'étale pas sur le conflit en martelant toujours les mêmes faits. C'est un roman qui se veut empathique, c'est presque un roman réconciliateur qui prouve que l'amour triomphe de tout. Je pense que c'est ce que l'autrice veut montrer dans ce livre. Si on a envie de s'instruire sur le conflit il y a des livres spécifiques pour ça.

Un merveilleux moment de lecture en ce qui me concerne, un roman qu'on a du mal à lâcher parce qu'on veut absolument connaître le dénouement. C'est un livre plein d'émotions qui s'entrechoquent, on oscille entre empathie, tristesse, joie et colère. On aimerait tellement que tout fonctionne...

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Il est question d'une histoire d'amour certes mais l'intérêt et le charme de ce livre vont bien au-delà de ce simple élément narratif, qui, après tout, ne me semble être qu'un simple prétexte à une transposition du conflit qui déchire le moyen-orient sur deux personnes lambda, amoureuses. Cette narration prend un tour beaucoup plus personnel puisque deux enfants, qui ont comme culture à la fois les cultures palestinienne et anglaise et comme religion l'islam et le judaïsme, sont issus de cette relation. Ces enfants, qui plus encore que l'union de Salim et Judit, supportent bien malgré eux les conséquences de l'union de leur parents, les stigmates d'un antagonisme croissant.

Point intéressant à évoquer, l'auteure alterne les points de vue, sans absolument aucun parti pris pour une culture ou l'autre, l'un sur la vie de Selim, l'autre sur la vie de Judit, jusqu'à leur rencontre, afin que le lecteur s'imprègne de la même façon de l'état d'esprit de chacun, celui du jeune Selim, désemparé parte la perte de la maison aux orangers, située à Jaffa, partie sud de l'actuelle Tel-Aviv, pétri par la rancoeur, la honte et l'incompréhension, et celui de Judit, déconcertée par un sentiment religieux qui n'est pas forcément le sien, accablée par l'histoire de son peuple, sans doute, trop lourde à porter et anéantie par l'antisémitisme ambiant, dont la fin de la guerre n'est pas parvenu à venir à bout. le fait, justement, de juxtaposer ces deux points de vue enlève tout manichéisme formel au récit en mettant à jour la multiplicité des facettes de cette réalité complexe, de ces deux pays embourbés dans une relation que de lointaines instances mondiales ont cru bon de faire ingérence, et qui est devenue, par voie de conséquence, totalement ingérable.

C‘est une écriture sensible, qui explore avec justesse les parcours et les psychologies de ces adultes que sont devenus ces enfants, sans jamais porter le moindre jugement, laissant au lecteur la possibilité de comprendre par lui-même les enjeux personnels, qui au-delà d'être simplement politiques, touchent à ce que les hommes ont de plus intime, leur identité, façonnée, entre autre, par les lieux où ils ont grandi, l'histoire dans laquelle s'inscrit la mémoire familiale.

C‘est donc un couple, mixte, qui va devoir trouver sa propre voix/voie, sa vérité, charges dont les enfants, fils et fille, d'une juive et d'un musulman, se verront incomber au même titre que les parents. Chacun aura à coeur de définir son identité, outre ce poids de ces deux héritages d'amour, de haine, de rancoeur et de rancune, plutôt lourds à assumer et à porter. D'ailleurs la lettre liminaire du roman ou Marc s'adresse à Sophie, démontre de cette difficulté existentielle qu'ils doivent surmonter. Tiennent-ils plus du Menschen juif ou du Fellah arabe?

Au-delà de leur religion et de leur culture, clairement Judit et Salim possèdent deux personnalités qui leur permettent de surmonter les obstacles qui pourrait freiner d'autres plus faibles qu'eux, Judit, est une jeune fille plutôt moderne et indépendante qui a du mal à comprendre les traditions dont ses parents se réclament. Mais ce sont avant tout deux adultes déracinés, ballottés entre Palestine, Angleterre. En mettant au coeur de son sujet deux familles particulières, les Gold et les Al-Ishmaeli, l'auteure a tout de même réussit à prendre de la hauteur pour montrer que tous ces drames qui fondent l'opposition de ces deux peuples, les juifs, les arabes, tous ces sentiments bouillonnants et extrêmes dans lesquels ils sont englués, se rencontrent finalement chez les uns et comme chez les autres, que la perte des terres des uns en Palestine fait écho aux pillages des propriétés des autres en Russie. Ils n'ont certainement pas vécus les mêmes traumatismes, mais ont l'un comme l'autre l'expérience de l'incompréhension, du rejet, de l'animosité inexplicable, du fiel, de la malveillance et de l'hostilité, parfois du fanatisme, de ceux qui profitent de leur position de supériorité, toute honte bue, pour davantage les humilier et les asservir. C'est toute la difficulté de cette union qui réussit à se construire sur les cendres des couples de leur propre famille qui les ont précédés, un véritable lien affectif, et une volonté de s'accommoder à la différence de l'autre, celui qui ne rentre pas forcément dans les cadres des repères familiaux et culturels. Car ces différences n'affectent pas seulement les relations conjugales, mais également les relations familiales, où chacun manque de se retrouver dans l'autre,

Belle plume, histoire poignante, Claire Hajaj a su déceler de la lumière dans un univers chaotique pris dans un engrenage de violence sans fin, voué à la perte, aux renoncements, aux sacrifices où la paix ne semble être qu'un mirage, un concept fabriqué de toutes pièces pour continuer à vivre et donner un peu d'espoir aux enfants. C'est un roman d'autant plus passionnant et troublant que l'auteure dévoile, dans ses remerciements, que son récit a été inspiré de sa propre histoire. C'est un beau premier roman, et Claire Hajaj, une auteure à suivre.


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En 1948, à Jaffa en Palestine, Salim n'est qu'un jeune garçon de presque 8 ans. Alors qu'il s'apprête fièrement à effectuer sa première cueillette d'oranges dans le verger familial, étape symbolique du passage à l'âge adulte, la guerre israélo-palestinienne éclate. Obligé de fuir avec sa famille, ils se réfugient à Nazareth dans le petit appartement de sa soeur Nadia. La maison aux orangers, coeur ancestral de leur terre, de leurs origines, est abandonnée et rachetée par l'état d'Israël…Un passé détruit et un avenir inconnu.

En Angleterre, en 1959, Judith est une jeune fille juive de 12 ans dont l'histoire familiale est difficile. le jour de sa Bar Mitsvah, sa grand-mère Rebecca lui confie dans une lettre qu'elle a fui les russes et échappé aux camps allemands. Seule survivante de sa famille, Rebecca s'est installée en Angleterre laissant derrière elle ce passé douloureux. Mais Judith n'accepte pas cette identité trop lourde à porter. Elle ne veut pas endosser ces souffrances que traînent sa grand-mère et tout le peuple juif depuis des siècles. Elle rêve d'une adolescence « normale », de sortir avec ses amies et de faire de la natation. Elle se fait appeler Jude. Oppressée par les traditions, brimée au lycée parce qu'elle est juive, Jude ne trouve sa place ni au sein de sa famille, ni auprès de ses amies.

Dans les années 60, Jude et Salim, tous 2 étudiants à Londres, tombent éperdument amoureux. Un amour interdit, à la Roméo et Juliette. 2 religions ennemies. Une guerre pour un seul Etat. Cette guerre entre 2 religions pourtant si loin de Jude et Salim. Pour imposer leur amour, ils vont devoir se battre pour prouver à leur famille cette évidence qui les unit. Mais cette guerre, encore présente en Salim comme une plaie ouverte, ne ravivera-t-elle pas des rancoeurs qui le guideront vers des chemins dangereux ? Au risque de perdre Jude ? L'amour sera-t-il plus fort que le poids des traditions et de leur famille ?

Claire Hajaj nous emporte au Moyen-Orient, à l'ombre des orangers, dans ces contrées qui étaient encore paisibles avant que la guerre n'éclate. A Jaffa, où juifs et musulmans se côtoyaient et partageaient le même quotidien, le même terrain de jeux.
L'auteure décrit les 2 points de vue en alternant entre Jude et Salim et ainsi ne prend parti pour aucun des camps. Et c'est mieux ainsi, car ce livre, bien que traitant d'un sujet politique et d'une zone de conflit encore mouvementée aujourd'hui, s'attache surtout à évoquer les tensions du point de vue de l'intime. Des conséquences de cette guerre sur 2 peuples, avec ces vies détruites des 2 côtés, ces maisons abandonnées, ces amitiés sacrifiées, ces amours impossibles. Une fresque historique et amoureuse émouvante. Une écriture magnifique, forte et sensible. Ces vies sur plusieurs décennies avec en toile de fond ce conflit qui n'en finit pas. J'ai choisi bien évidemment de voter pour ce roman dans le cadre du Prix du Livre de Poche 2019 (sélection de juillet).

Lien : https://aurelivres57.wordpre..
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Jaffa, Palestine.
1948.
Bientôt, Salim aura 8 ans, passage à l'âge adulte.
Bientôt, il pourra accompagner son père pour la cueillette des oranges.
Mais la guerre israélo-palestinienne débute.
Sa famille est obligée de fuir.

Sunderland, Angleterre.
1959.
Judit a 12 ans et prépare sa Bat Mitsvah.
Elle trouve son prénom trop connoté. Elle aimerait bien en changer...

Londres.
Swinging Sixties.
Salim et Judit. Judit et Salim.
Ils tombent amoureux.
Un Arabe et une Juive. Une Juive et un Arabe.

Comment imposer leur histoire ?
Comment surmonter les obstacles ?
Comment aimer l'autre sans renier ses origines ou son peuple ?
Que transmettre à ses enfants ?
Comment les empêcher de prendre partie ?
Comment les inciter à aimer les deux parties sans juger l'autre ?
...
Chacun des deux restera tiraillé entre son amour pour l'autre et son amour pour ses racines.
.
Une écriture délicate.
L'auteure connaît parfaitement son sujet, sait où elle met les pieds, et pour cause : elle a elle-même été élevée entre les deux cultures.

Chaque mot employé nous fait voyager : la Palestine, Israël, l'Angleterre, le Liban, le Koweït.

Captivant, émouvant, envoûtant, dramatique, bouleversant.
Ce roman nous incite à la TOLÉRANCE et à l'EMPATHIE.
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C'est un roman qui m'a emu jusqu'au larmes. La fin vous surprend!! Il faudrait vraiment qu'il tombe entre les mains d'un metteur en scene car il meritait un film sur grand ecran. C'est un hymne a la Paix et a l'amour. Je reprendrais uniqement cette phrase du president EL SADAT : "La Paix est plus importante que la Terre". Cela resume ausi cette histoire qui lie etroitement l'Angleterre et le Moyen Orient.
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L'histoire de Salim et Judith, c'est celle du conflit israélo-palestinien vécue par les acteurs des deux camps - de petits fragments d'histoire dans la mosaïque de la "grande histoire". Née d'un père palestinien et d'une mère juive, Claire Hajaj connait son sujet: elle évoque tant les blessures du peuple juif durant la seconde guerre mondiale et ses revendications pour vivre en sécurité, que l'injustice vécue par les arabes palestiniens soudainement chassés de leurs terres millénaires. On comprend les deux points de vue et on compatit au difficile combat des amoureux pour vaincre la méfiance de leur famille - une méfiance à l'image du "grand" conflit: des braises jamais vraiment éteintes et promptes à se réactiver.

L'histoire de Salim et Judith, c'est deux cultures, associées bon gré mal gré. On soutient le combat de Judith pour sa famille et sa volonté de transmettre un peu de sa culture, sans pour autant y être réduite. le contraire de Salim, dont le sentiment d'injustice et le repli identitaire croît au fil des ans et de ses (mauvaises) expériences. Même si notre position de lecteur nous rend d'abord facilement prompt à le blâmer, on comprend finalement son combat existentiel: comment se faire une place au soleil en tant que palestinien, dans ce monde où les nations les ont trahis ou oubliés? Seul le fait de pouvoir cueillir ses propres oranges dans la maison de son enfance lui apportera la justice et la paix... Même si elle doit conduire à la perte de ce qu'il avait finalement de plus cher.

L'histoire de Salim et Judith, ce n'est pas un happy end - le conflit ne l'est pas non plus - mais il laisse une porte entrouverte sur un bonheur à construire à deux, main dans la main. Un beau message pour les deux camps qui se déchirent encore aujourd'hui - si seulement...

L'histoire de Salim et Judith, c'est un récit doux et entêtant, comme l'odeur des fleurs d'orangers. Un coup de coeur aussi, qui prendra peut-être un peu de temps à arriver, le délai nécessaire pour digérer le récit et en tirer toute son essence.
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Livre bouleversant avec de profondes questions sur l'identité.
Pourrions nous porter plusieurs identités en nous ? Et faire en sorte qu'elles co-habitent en harmonie, sans que l'une ou l'autre prenne le dessus, sans conflit intérieur, sans culpabilité ?
L'amour peut-il combattre le clivage de l'Histoire ?
La famille peut être multi-identité ? Multi-histoire? Multi- pays ?
Un livre qui réveille beaucoup de questions existentielles sur ce qu'on est, d'où on vient, quelles décisions on fait.
Excellent style d'écriture, qui décrit tous les points de vue sans prendre partie et qui fait vivre au lecteur les pensées et les questions de tous les personnages.
Le lecteur est pris dans le dilemme des choix de vie qui s'offrent à cette famille et ne peut pas s'empêcher de vouloir réécrire l'histoire selon son interprétation de leur crise identitaire.
Merci pour ce bijoux littéraire et philosophique.
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