A l'occasion d'un festival de musique, deux jeunes guatémaltèques sympathisent avec un étrange pianiste mi serbe mi gitan appelé Milan Rakic, un homme sans attache et pourtant attachant, un homme qui n'a été accepté et reconnu ni par les serbes ni par les manouches. Après 48 heures durant lesquelles les deux jeunes hommes ont scellé durablement leur amitié, Milan repart en tournée mais décide d'envoyer régulièrement des cartes postales -sans adresse d'expédition- d'un peu partout dans le monde, selon où les concerts ou les festivals le guident. Sur ces cartes point de banalités ou de bavardages inutiles, pour Milan elles deviennent le support sur lesquelles il réécrit et réinvente l'histoire des tsiganes.
Cependant un jour Eduardo reçoit une missive qu'il interprète comme étant un message d'adieu. " Il y avait une fois un garçon à moitié serbe à moitié tsigane qui voulait devenir un musicien tsigane, alors il a quitté sa famille, fait une pirouette au milieu d'un bois et disparu pour toujours entre les arbres de Belgrade". Ne pouvant se résoudre à cette situation, il part aussitôt à la recherche de son ami à travers les rues de Belgrade et ses quartiers interlopes n'ayant pour seuls indices que les cartes postées par Milan.
Ce roman nous transporte pour notre plus grand bonheur du coeur de l'Amérique latine aux quartiers les plus oubliés de Belgrade. J'ai dévoré ce livre fait de délicatesse, de sensualité et pourtant si fiévreux et puissant. Ce récit est plus qu'une histoire d'amitié. C'est un voyage spirituel, un plaidoyer pour la culture gitane, une réécriture de l'histoire de ce peuple, une initiation à la musique classique (Liszt), au jazz et à la musique tsigane.
Drôle, mélancolique, mystérieux, ce récit invite à l'évasion et à la tolérance. de plus il donne rageusement envie d'écouter un peu de jazz ou un extrait de la Rhapsodie Hongroise de Liszt.
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